Chapitre dix-neuf

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William

Des ombres... Les ombres imposantes de ces personnes se moquant, m'entourent, me surpasse et qui me font tellement peur, aujourd'hui... Mes espoirs, mon amour et mon coeur détruit, démoli, me faisant souffrir mentalement autant que physiquement.

Je me réveille, serrant mon chandail au niveau de mon cœur, haletant. Je regarde rapidement dans la chambre, pour m'assurer qu'aucune de ces ombres ne soient pas dans la même pièce de moi, près de moi, prête à m'envelopper de leur rire et de leur voix. Je tremble en apportant mes mains sur mes oreilles pour les bouchées. J'ai l'impression d'entendre encore leur voix...

Je retire, lentement, mes mains de mes oreilles et essaye d'écouter attentivement pour voir si j'entends encore ces voix. Heureusement, elles ne semble plus être présente. Je soupire et essuie mes larmes qui coulaient depuis mon réveille. Je me lève finalement, pour aller dans le salon. Comme un zombie, je marche jusqu'au salon et je sursaute violemment en voyant une tête ce tourner vers moi, depuis le canapé. Je ne remarque pas tout de suite qui c'est, à cause des nouvelles larmes qui sont réapparu.

<< Hé, Willi... Je ne voulais pas te faire peur, dit Antoine en se levant. >>

J'essuis mes larmes, rassuré que ce soit lui et non un truc tout droit sorti de mon cauchemar.

<< Bien dormi?, me demande t-il. >>

Je détourne le regard et il comprend de suite que j'ai fais un cauchemar.

<< Tu as fais un cauchemar... Je suis là, si tu veux en parler ou juste si tu veux un câlin, comme tu veux, Willi!

- Merci..., soufflait-je en m'écrasant sur le canapé. >>

Je regarde l'heure sur l'horloge du salon et je m'aperçois qu'il est 15h30. Mon regard se pose ensuite sur la table basse où repose un ordinateur. L'écran affiche des dizaines et des dizaines de phrases. Je me tourne légèrement vers Antoine qui s'installe à côté de moi.

<< Tu... Tu écris un livre?, osais-je demander.

- Oui! Si j'ai étudié la littérature, c'est bien pour devenir un grand écrivain!, dit-il avec tellement de joie.

- J'espère que ça va se réaliser, alors...

- Merci! Et toi?

- Moi?

- Pourquoi as-tu commencé des études en littérature?, demande t-il.

- Je voulais devenir écrivain, dis-je avec une pointe de tristesse.

- Tu ne veux plus en devenir un?

- Non... Oui, mais je... C'est impossible

- Pourquoi?

- Parce que... Parce que de toute façon, j'ai arrêté mes études.

- Et pourquoi cela?

- À cause des moqueries...

- Pourquoi c'est impossible d'écrire un roman maintenant?

- Je te l'ai déjà d-

- Tu peux écrire, sans avoir eu de cours de littérature, Willi... Alors pourquoi? >>

Je regarde Antoine en fronçant les sourcils, les dents légèrement serrés.

<< Est-ce... Parce que tu as peur que cela te rendes heureux? >>

J'écarquille les yeux.

<< Et tu as peur que ta joie te retombe dessus et que tout soit encore plus triste qu'avant? >>

Les larmes me montent au fur et à mesure qu'Antoine parle.

<< Alors Willi? Ai-je raison?, demande Antoine d'une voix calme. >>

Je pose mes mains sur mes yeux pour retenir les larmes qui risque de couler, cependant ça ne l'est empêche pas de rouler sur mes joues. Un corps chaud m'entoure et des caresses se font ressentir sur mon crâne et mon dos.

<< Laisse moi te redonner le sourire, Willi, murmure Antoine aux creux de mon oreille.

- Antoine..., dis-je de ma voix brisée. >>

Antoine me serre encore plus fort et j'ai l'impression que je vais étouffer, mais j'aime mieux ça que d'avoir la sensation d'étouffer à cause de la douleur et les larmes.

Je l'entoure, aussi de mes bras, serre mes poings sur son t-shirt qui devient légèrement trempe à cause de mes larmes. Je colle mon front contre le creux de son épaule et de son cou et je renifle. Je sens le léger parfum d'Antoine et ça me réconforte. Il sent bon...

Après quelques minutes, Antoine se recule un peu, posent ses mains sur mes joues et frottent ses pouces pour essuyer mes larmes.

<< Je vais t'aider, Willi! >>

Il me fait un sourire rassurant et finit par se reculer complètement de moi. Il tape dans ses mains et annonce.

<< Pour commencer, va te passer de l'eau sur le visage pour enlever les traces de larmes sur tes joues et après on va dehors!

- Pour faire quoi?, demandais-je.

- Il faut changer un minimum ton mode de vie, Willi! >>

Je fronce les sourcils, mais je l'écoute et je me lève pour me diriger dans ma salle de bain. J'ouvre le robinet, je me penche vers l'avant et fais un bol avec mes mains pour m'arroser le visage. Je prends une petite serviette pour essuyer mon visage et je passe ma main dans mes cheveux ébouriffés. Je sursaute quand je vois Antoine entrer dans la salle de bain. Il me sourit par le miroir avant de venir ébouriffer mes cheveux que je venais de replacer un minimum.

<< Tu es prêt?, me demande t-il.

- Oui, dis-je en les replaçant un peu.

- Allons-y, alors. >>

Après s'être habillé chaudement et avoir mit nos souliers, nous sortons hors de mon appartement. Quand j'ouvre la porte pour sortir complètement du bâtiment, le vent vient fouetter mon visage et je baisse légèrement ma tête dans le col de ma veste pour me réchauffer un peu.

<< On va où?, demandais-je en le regardant du coin de l'oeil.

- Je pensais que l'on pourrait juste se promener, mais si tu veux aller à quelque part, nous pouvons y aller! >>

Je hausse les épaules, en regardant de nouveau devant moi. Malgré la fraîcheur de l'après-midi, le soleil est avec nous.

Après une dizaine de minutes de marche, nous passons devant un parc où plusieurs enfants jouent au ballon, à cache-cache ou encore se balancent avec l'aide de leur parents.

<< Tu veux aller t'assoirs?, me demande Antoine.

- D'accord, dis-je en entrant dans le parc. >>

Nous nous assoyons sur un banc et j'ai un petit frisson quand mes fesses touche le banc frais. Nous restons silencieux jusqu'à ce qu'on entende un cri. Quelqu'un qui criait le prénom d'Antoine. Je me tourne vers le cri et je vois un garçon marcher vers nous.

Qui est-ce?

Chérophobe [ BxB ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant