Chapitre vingt-cinq

215 28 3
                                    

William

Je me réveille dû à une bonne odeur. J'ouvre lentement les yeux, tout en étirant mes bras devant moi. Je regarde à mes côtés et je remarque que je suis seul dans le lit. Je me lève doucement en me frottant les yeux et me dirige vers la cuisine d'où vient l'agréable odeur. Je vois Antoine, face à la table, encore en pyjama. 

<< Ça sent bon!, dis-je et je vois les crêpes encore légèrement fumante. >>

Il se tourne vers moi, souriant comme il en a l'habitude.

<< Bon matin!, dit Antoine en s'assoyant. Viens manger! >>

Je m'approche de lui et m'assoit en face d'Antoine où il y a une assiette vide posée.

<< Tu as bien dormi?, me questionne t-il.

- Oui et c'est parce que tu étais avec moi, avouais-je rougissant légèrement. >>

Il me sourit avant de prendre une crêpe dans l'assiette posée entre nous deux. J'en prends également une et met du sirop sur celle-ci. Je coupe un morceau avec mes ustensiles et je le goûte. C'est trop bon!

Un peu plus tard, Antoine reprends ses vêtements de la veille et va se changer dans la salle de bain. Il en ressort assez rapidement et après avoir vérifier dans son sac, il se tourne vers moi en mettant son manteau et ses souliers.

<< Il faut que je parte chez moi, dit-il. >>

Est-ce qu'il va revenir?

<< Qu'est-ce qu'il y a?, me demande t-il.

- Tu vas revenir, hein, demandais-je inquiet et en me sentant rougir. >>

Je n'ai pas envie qu'il parte pour de bon... Qu'il m'abandonne comme tout le monde... 

<< Bien sûr que je vais revenir, Willi, dit-il en posant sa main sur ma tête. >>

D'un coup, il prend un petit papier ainsi qu'un crayon et griffonne des trucs. Il se retourne vers moi et me temps le bout de papier.

<< Tu n'as qu'à me contacter si tu as un quelconque problème, dit-il. >>

Je baisse les yeux sur le papier entre mes doigts et je vois le numéro d'Antoine.

<< À plus, Willi, me dit-il avec un sourire.

- À plus, dis-je en le regardant ouvrir la porte. >>

Il me fait un signe de la main et je referme la porte quand il commence à descendre les escaliers.

Je vais m'assoir sur le canapé après avoir fermé à clé et observe le numéro d'Antoine. Je le dépose sur la table basse.

<< Qu'est-ce que je fais maintenant?, soufflais-je. >>

Je m'ennuie maintenant qu'Antoine est parti... Mon téléphone sonne et je me redresse d'un coup. Je me dirige dans ma chambre où est mon téléphone et je vois le nom de ma mère. Pourquoi elle m'appelle? La sonnerie arrête et deux secondes après, elle me rappelle. Je fronce les sourcils en répondant.

<< Salut..., dis-je.

- Enfin, tu réponds!, me dit-elle avec son air supérieur.

- Pourquoi tu m'appelles?, demandais-je déjà épuisé de lui parler.

- Nous sommes invités à une soirée, dit-elle. Et tu dois venir.

- Mais pourquoi..., soufflais-je, n'ayant aucune envie d'y aller.

- C'est une soirée importante, William. Alors tu devras te faire beau, faire un effort, tu sais ce que ça veut dire, hein?, dit-elle en soufflant. Pas comme la dernière fois...

- Je n'ai pas envie d'y aller.

- Je ne te donne pas le choix, de toute façon.

- Je ne viendrais pas, dis-je les poings serrés.

- Si tu ne viens pas, on ne te payeras plus ton appartement, ton père et moi!

- Je me trouverais du travail.

- Parce que tu penses que les gens vont vouloir de toi?, me crache t-elle méchamment en riant. >>

Après quelques secondes, elle reprend son calme et elle me dit:

<< Alors ne dis pas n'importe quoi et trouve toi une tenue adéquate pour ne pas nous faire honte.

- Mais je te dis que je ne veux...

- C'est dans cinq jours, alors trouve toi vite une tenue... >>

Ma mère ne voulant pas comprendre ce que je dis, je raccroche et pose fortement mon téléphone sur la table de chevet. Mes parents n'ont jamais été hyper proche de moi et ça c'est empiré en apprenant que je suis gay... Ils voulaient quand même avoir une bonne image devant les autres, sans m'avoir tout les jours à la maison, me payer cet appartement ce n'était rien de dérangeant en sachant que je ne serait plus avec eux. Quand je l'est vois, ce n'est que quand je n'ai pas le choix, parce que mes parents veulent faire la famille modèle. Ils ne m'ont jamais vraiment aimés...  

Je me laisse tomber sur mon lit et pense a ce qu'elle m'a dit. Est-ce qu'elle a raison? Personne ne voudra de moi? Antoine m'aidera a chercher du travail? Il me conseillera? Et si les gens me rejetaient comme ma mère me l'a dit? Je ne pourrais plus payer le loyer de mon appartement et je finirais à la rue... Antoine voudra encore rester avec moi, si ça arrive? Je suis sur que non... Il doit avoir pleins d'autres amis, beaucoup mieux que moi... 

Je me tire les cheveux en lâchant un soupire . Pourquoi faut toujours que je me pose des milliers de question?! Je souffle en me frottant la tête.

Est-ce que je devrais envoyer un message à Antoine pour lui demander de l'aide?

Je me lève et je vais chercher le numéro que j'ai laissé sur la table basse du salon. Je reviens, avec le petit papier entre les doigts, dans ma chambre avant de prendre mon téléphone et de m'assoir sur mon lit. J'ai à peine le temps d'entrer le premier numéro dans mon téléphone, qu'il s'éteint, plus de batterie.

Peut-être que ce n'est pas le bon moment de l'appeler? Je prends le bout de la charge, le rentre dans mon téléphone et je le redépose sur la table de chevet. Je me couche dans mon lit, sous les couvertures et regarde le plafond. 

Est-ce que ma mère va me recontacter? Ou est-ce qu'elle va aller le dire à mon père et ils vont décider de juste couper les ponts et inventer une raison quelconque du pourquoi je ne suis pas là? Est-ce que je préfèrerais totalement couper les ponts avec eux ou pas? 

Je me tourne et enfonce ma tête dans mon oreiller. 

J'en ai aucune idée... 

Chérophobe [ BxB ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant