Chapitre neuf

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William

Je veux qu'il arrête... Qu'il arrête de me parler de cette passion qu'il a pour l'écriture et la lecture... Cette passion qui me rend si heureux... Mais je ne peux pas, je ne peux plus... Je n'ai plus envie d'avoir mal, d'avoir mal au cœur, de pleurer toute une nuit sans arrêt... Cependant, comme je ne veux plus être détruit, je dois vivre une vie sans la joie, cette joie que je déteste... Non... Plutôt, cette joie qui m'effraie... Cette joie qui me fait mal en retour...

Mayson, ses fausses promesses et tous ses autres mensonges... Et puis il y a moi, le garçon trop naïf pour y croire et pour lui donner le contrôle total sur mon cœur.

<< William?, entendis-je. >>

Si seulement je ne l'avais pas laissé rentrer dans ma vie... Mais c'est ça le problème, je m'attache beaucoup trop vite aux gens et au final, qui se retrouve avec un cœur brisé et seul dans son lit sous une couette? Et bien, c'est moi.

<< Hey, qu'est-ce qu'il y a? >>

Des mains se posent sur mes joues pour relever mon visage. Je plonge mon regard dans les yeux bruns d'Antoine. Je sens sa respiration sur le bas de mon visage et je sens ses pouces caresser mes joues.

<< Calme toi Willi, dit-il. >>

Je remarque seulement à ce moment que je tremble un peu, respire vite et pleure énormément. Comme la première fois qu'il est venu à mon appartement, il enlève ses mains de mon visage et les pose sur ma nuque et sur mon dos pour me coller à son corps.

<< Shh, fait Antoine dans mon oreille. >>

Cette fois, je ne me débat pas, pourquoi? J'en sais rien...?

<< À quoi tu pensais?, me demande t-il. >>

Je secoue la tête, le repousse et essuie mes larmes avec les manches de ma veste. J'entends Antoine soupirer doucement tandis que je détourne le regard. Une caresse dans mes cheveux me fait relever mon visage vers Antoine.

<< Tu m'en parleras quand tu en sentiras le besoin Willi, me dit-il en retirant sa main de mes cheveux. >>

Je ne dis rien et il retourne vers la casserole qui est en train de chauffer les nouilles.

Plus tard, Antoine pose nos assiettes sur la table et s'assoit en face de moi.

<< Bon appétit!, me lance-t-il.

- À toi aussi, dis-je en un murmure. >>

Je mange mon repas favori et je sens mon cœur brisé, chauffer d'une petite joie dès la première bouchée. C'est mal... Je ne dois pas ressentir cela, le montrer. J'hésite à en reprendre une autre boucher.

<< Tu ne manges pas?, me demande Antoine.

- hm, émis-je seulement.

- Tu n'aimes pas?, me questionne-t-il. Je pensais que c'étais ton repas préféré...

- Je ne peux pas en manger, murmurais-je presque inaudiblement. >>

Il me regarde en fronçant les sourcils.

<< Comment ça, tu ne peux pas en manger?

- Ça me rend heureux..., lâchais-je sans m'en rendre compte.

- Alors, mange!, dit-il. >>

Je secoue la tête et pour m'affirmer, je pousse mon assiette vers lui. Je l'entends soupirer et il me regarde de nouveau.

<< Mange un peu, me redit-il.

- Non...

- Pourquoi? Si ça te rend heureux de manger ton plat favori, alors...

- J'ai dis non!, dis-je un peu plus fort. >>

Antoine semble un moment en colère et ensuite, il soupire une énième fois. Il continue de manger et je reste en silence. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens un peu mal.

Après avoir mangé, enfin... Après qu'il ait soupé, nous mettons nos assiettes et tous les ustensiles utilisés dans le lavabo. Je vois Antoine commencer à faire la vaisselle.

<< Je-Je vais le faire plus tard...

- Ça ne me dérange pas, dit-il.

- C'est bon, je vais le faire demain.

- On peut le faire ensem-, la sonnerie de son téléphone résonne et il le prend. >>

Il grimace un peu en voyant le nom de la personne l'appelant. Il relève le regard vers moi et s'excuse en allant un peu plus loin. Cependant, je l'entends tout de même.

<< Salut...

-

- Je suis avec William, dit Antoine.

-

- Arrête, putain... Tu ne vas pas me faire une crise?

-

- Si tu voulais que je te réponde, tu n'avais qu'à pas m'harceler, ce matin! Tu sais que je déteste ça.

-

- Qu'est-ce qui était si important, Max?

-

- Sérieux!, crie presqu'Antoine visiblement en colère. Mais ce n'est pas important! Je dois te laisser. >>

Il reste un moment dans le silence avant qu'Antoine ne revienne avec un sourire forcé aux lèvres.

<< Tu peux y aller, si tu as des choses à faire-, commençais-je.

- Je n'ai rien à faire, dit-il en me coupant.

- Mais-

- Je n'ai rien à faire, me dit-il en caressant mes cheveux. >>

Je ferme légèrement les yeux et il me sourit sincèrement.

<< Tu veux faire quelque chose?, me demande-t-il.

- Pas vraiment, dis-je en haussant les épaules.

- On regarde un film?, me questionne t-il. >>

Avant que je n'aie pu donner ma réponse, je me retrouve déjà assis sur mon canapé, étant traîné par Antoine.

<< Tu as des petites couvertures?

- Euh... Dans le garde-robe de ma chambre... Je pense?, dis-je en réfléchissant.

- Je vais aller chercher ça! >>

J'attends seulement quelques minutes avant de revoir Antoine avec une couverture.

<< Faudra la partager, tu n'en n'avais qu'une!, il me sourit tout en disant cela. >>

Il s'assoit à mes côtés et met la couverture sur nos jambes. Il s'empare de la télécommande, en sachant pertinemment que je n'allais pas choisir le film.

<< Quelle sorte de film veux-tu écouter Willi?

- Comme tu veux, sauf un film d'horreur, car après je fais des cauchemars et je déteste en faire... >>

Je rougis un peu en réalisant ce que je viens de dire.

<< D'accord Willi!, lance t-il en caressant une nouvelle fois mes cheveux, comme pour me rassurer. >>

Mon cœur semble un peu plus léger, depuis qu'Antoine est à mes côtés, même si ça ne fait presque pas vingt-quatre heures que l'on se connaît.

Chérophobe [ BxB ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant