William
Je me fais secouer doucement.
<< Hm...
- Allez Willi, j'ai amené de la bouffe!, dit la voix de quelqu'un qui m'est familier.
- Pas faim..., soufflais-je en gardant les yeux fermés.
- Je m'en fou, il faut que tu manges et si tu ne le fais pas toi-même, je vais te forcer à avaler! >>
Je grogne avant de me redresser et j'ouvre les yeux faiblement.
<< Regarde, dit-il en brandissant un sac avec le logo de Tim Horton dessus. Tu veux quoi? >>
Il ouvre le sac en énumérant ce qu'il a acheté et il finit par relever le regard vers moi.
<< Alors, quelques choses te fait envie?, demande t-il.
- J'ai pas faim, je te dit...
- Willi. >>
Il me regarde un peu durement attendant sûrement que je change d'avis.
<< Alors, je vais te faire manger, dit-il en prenant un croissant. >>
Il en prend un morceau et me le tend jusqu'à ma bouche.
<< Fait '' Ah '' >>
Il approche encore plus le morceau de ma bouche et je décide de prendre le petit morceau dans sa main.
<< C'est bon, je vais manger... >>
Il me sourit et il commence à sortir toute la nourriture de son sac en me l'est tendant au fur et au mesure, m'obligeant à manger toujours plus.
Quand il me tend un autre croissant, peut-être le quatrième, je refuse en secouant la tête de droite à gauche.
<< C'est bon! J'ai plus faim.
- Mais tu n'as rien mangé hier soir...
- J'ai plus faim, Antoine... >>
Il soupire, remet ce qu'il avait dans les mains, dans le sac et repose celui-ci sur ma table de chevet. Je referme les yeux et je sens la source froide sur mon front, le quitter. Elle passe sur mes joues et aussi sur mon cou, me rafraichissant légèrement.
<< Tu devrais peut-être aller prendre une douche tiède, me conseille doucement Antoine. >>
Sa main se pose sur mon front et son pouce caresse mes cheveux.
<< Tu es un peu moins chaud, tant mieux! >>
Il me parle doucement, gardant sa main sur mon front a caresser mes cheveux. Je commence à sombrer vers le monde du sommeil, mais une sonnerie m'agresse les oreilles.
<< Willi, c'est ton téléphone... >>
J'ouvre à nouveau les yeux, frustré de m'être fait déranger. Je prends mon téléphone que me tendais Antoine. Je réponds et met le téléphone à mon oreille.
<< Salut, soufflais-je.
- William...>>
Je me fige en entendant cette voix que je déteste tant.
<< Mayson...
- Exact chéri! C'est que tu ne m'as pas encore oublié en ce un mois >>
Il commence à rire, ce rire que j'ai entendu quand je me suis fais humilié devant tout le monde, toute l'école.
<< ... Pourquoi? >>
C'est la seule chose qui est sorti de ma bouche, ayant soudainement la bouche sèche.
<< Haha! Je voulais juste te donner de mes nouvelles, car je n'ai pas envie que tu oublies!
- Je n'en n'avais pas besoin, dis-je en essayant de ne pas montrer mes sanglots.
- Oh! Tu vas pleurer? >>
Quelqu'un me prend mon téléphone des mains et je me tourne vers Antoine. Il me lance un doux regard avant d'approcher le téléphone à son oreille.
<< Qu'est-ce que tu lui veux?, demande Antoine.
-
- Tu n'es qu'un enfoiré!
-
- Ne rappelle plus ce numéro, dit durement la voix d'Antoine. >>
Je n'ai jamais entendu sa voix être aussi dure et méchante. Je déglutis et je le vois raccrocher. Il dépose mon téléphone où il a posé le sac. Il me regarde ensuite avec douceur.
<< Calme toi... Il n'est plus là... Il ne te touchera plus. >>
Je me rends compte seulement maintenant que je pleure et que je tremble de peur, de honte et de tristesse.
Et pour une fois, c'est moi qui demande un câlin à Antoine et il s'approche de moi pour me serrer fort dans ses bras.
<< Tu peux me faire confiance, je ne te jugerais jamais. Tu peux me croire! Alors quand tu te sentiras mieux, libère toi de toutes ces ombres qui couvrent ton cœur , me chuchote Antoine dans le creux de mon oreille. >>
Je me réveille dans mon lit, dans le noir et seul, Antoine étant parti avant que je ne m'endorme. Je suis couché sur le dos et je fixe mon plafond.
Mayson... Il m'a appelé... Il voulait s'assurer que je ne l'ai pas oublié... Comment oublié après ce qu'il m'a fait? C'est impossible...
Une chance qu'Antoine était là... Dieu seul sait ce qui se serait passé si j'avais été seul au téléphone avec lui...
Et moi... Je suis une merde avec tout le monde. Je lui dit de partir, mais il reste, s'occupe de moi et m'aide quand je suis avec mes problèmes, comme plus tôt avec Mayson.
<< Tu peux me faire confiance, je ne te jugerais jamais. Tu peux me croire! Alors quand tu te sentiras mieux, libère toi de toutes ces ombres qui couvrent ton cœur. >>
Ces mots... Ces mots dit dans un chuchotement, mais qui était sincère et fort... Je soupire... Il m'a dit avant de partir chez lui, qu'il reviendrait bientôt chez moi, qu'il me laisse un peu de temps, seul... Malgré ce que je lui avais demandé ce matin, maintenant je remarque son absence. Il n'est plus là pour me sortir de mes pensées, me distraire...
Mon corps est en sueur, la serviette qu'Antoine avait remouillé avant de quitter, est maintenant tombé et est rendu presque sec. Je me redresse, fatigué et je me dirige vers la salle de bain. Je me déshabille d'un geste las et j'entre dans la douche. J'allume l'eau de la douche sur l'eau froide. D'un coup, je me sens beaucoup mieux. Je ferme les yeux de soulagement. Je passe mes mains dans mes cheveux et je frotte ensuite mon visage, voulant enlever toute trace de transpiration.
Je retourne dans ma chambre après m'avoir séché. Je m'habille de vêtements légers et je me recouche sur mon lit, fixant de nouveau le plafond.
J'espère qu'il va revenir très vite, car je vais replonger dans mes pensées les plus sombres et je n'ai plus envie de vivre ça...
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Chérophobe [ BxB ]
Novela JuvenilJe ne peux pas être heureux, ce n'est pas pour moi, c'est mauvais pour moi. Une énorme perte de temps et d'efforts. Pourquoi perdre son temps pour quelques choses qui n'est pas faites pour soi? Mieux vaut abandonner et essayer de vivre sans ça, même...