Chapitre cinq

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William

Je roule vite, dépassant les limites de vitesse et s'il y avait eu de la police, j'aurais une contravention. Cependant, je veux rentrer chez moi et vite, alors je m'en fout. Je tape violemment le volant quand je dois freiner brusquement à cause du trafic. Je souffle de colère et je sens des larmes embrouillées mes yeux de frustration.

<< Je veux juste rentrer chez moi..., commençais-je à pleurer. >>

J'arrive finalement chez moi après une bonne vingtaine de minutes de frustration et de pleurs. J'ai mal stationné ma voiture et j'ai presque monté les escaliers en courant, en sentant la crise de panique arriver. Je m'enferme dans mon appartement et je marche jusqu'à mon sofa, où je cache ma tête dans un coussin. Je le serre contre moi et laisse couler d'autres larmes. Je me demande toujours comment je fais pour avoir encore des larmes dans mon corps.

Je ne sais pas combien de minutes je reste la tête dans mon coussin, les larmes coulant le long de mes joues, s'écrasant directement sur l'oreiller, mais le son de mon ventre gargouillant, m'annonce que j'ai faim. C'est vrai que je n'ai pas encore souper... Je regarde l'heure sur le modem de la télévision: 19h48

Je me lève, essuyant mes vilaines larmes et je vais dans la cuisine. Je fouille dans mes armoires ainsi que dans mon frigidaire, mais rien, ils sont complètement vide. Je soupire... Je n'ai aucune envie d'aller à l'épicerie, alors je prends mon cellulaire qui est resté dans mes poches et appelle la pizzeria du coin. Après quelques sonneries, une femme me répond.

<< Bonsoir!

- Salut..., dis-je n'étant pas habitué à téléphoner pour prendre des commandes.

- Quelle est la commande?, demande-t-elle.

- Une pizza au fromage...

- Quelle grandeur?, me questionne-t-elle en soufflant discrètement, impatiente.

- Euh... >>

Une petite, je vais en avoir que pour aujourd'hui... Tandis qu'avec une moyenne je pourrais en manger demain midi et peut-être qu'il va m'en rester un peu le soir, ça va retarder le moment où je devrai sortir et aller à l'épicerie... Un moment que je n'apprécie pas trop...

<< Alors?, dit-elle impatiente.

- une moyenne, s'il-vous-plaît...

- Quelle adresse? >>

Je réponds rapidement à sa question et elle me demande mon numéro de téléphone.

<< Euh... Un instant..., dis-je en cherchant mon numéro dans mon téléphone. >>

C'est après deux minutes que je trouve mon numéro et je le dis rapidement à la femme qui est en colère à l'autre beau du téléphone. Elle raccroche, sans m'adresser un au revoir et j'abaisse mon téléphone. Je le pose sur le comptoir de la cuisine et je me remplit un verre d'eau. Je le boit rapidement, ayant la bouche sèche. Après cela, je pose mon verre dans mon lavabo où traîne encore l'autre. Ensuite, je sors une assiette et des ustensiles que je pose sur le comptoir. Je retourne dans le salon et je cherche mon portefeuille. Je le trouve sur ma table de chevet qui est à côté de mon lit. Je reviens dans le salon et m'assois sur le canapé. Je vide son contenu sur la table et je vois que je commence à être à cours d'argent comptant. Il y a cinq dollars en pièces, deux dix et trois vingt en papier.

Plus tard, trois coups à la porte me font sursauter et je me lève. J'ouvre la porte et je vois le livreur avec ma pizza.

<< Ça fait dix-neuf et cinquante, dit-il en mâchant sa gomme.

- Ha! Euh, deux secondes!, dis-je en allant chercher l'argent sur la table basse. >>

Je lui donne vingt-trois dollars et il me donne ma pizza.

<< Merci!, dit-il en partant. >>

Je ferme la porte à clé et je vais dans la cuisine où tout est sorti. Je coupe deux pointes que je mets dans mon assiette et je retourne dans le salon pour manger.

Je mets le reste de la pizza dans le frigidaire et la vaisselle sale se retrouve dans l'évier Je n'ai pas envie de faire la vaisselle, mais ce n'est pas grave... Plus personne n'entre dans mon appartement depuis ce jour horrible... J'ai un frisson de dégoût, de tristesse et de colère. Je secoue la tête pour oublier ce moment, ne voulant pas pleurer une nouvelle fois.

Je vais dans ma chambre et je me change, c'est-à-dire un jogging et un t-shirt. Je me couche dans mon lit et je me mets au chaud sous les couvertures, rassurantes.

Le lendemain, je me réveille vers midi et je reste allongé dans mon lit, dans un état de fatigue intense. Le soleil me fait mal aux yeux et je suis obligé de mettre mes mains devant ceux-ci. Je grogne légèrement et je finis par m'étirer, gardant les yeux fermés pour ne pas avoir mal. Je me redresse dans mon lit et sans rien faire d'autre, je vais dans le salon. Je me laisse tomber sur mon canapé et j'allume pour les rares fois la télévision. Je tombe sur '' Les Simpsons ''. Je le laisse sur ce poste que je regarde distraitement, en plongeant une millième fois dans mes plus sombres pensées.

Quelques heures plus tard, des coups se font entendre à la porte. Je fronce les sourcils. Je n'attendais personne... Alors qui est là? Je me lève doucement, effrayé et avec de la douleur aux jambes, ayant resté trop longtemps dans la même position. J'approche de ma porte, sans faire de bruit et je tends l'oreille. D'autres coups se font entendre et je sursaute. Je décide d'ouvrir en voyant que cette personne veut me voir. Je tombe sur des cheveux châtains et des pointes rouges.

<< Antoine?!, dis-je surpris de le voir ici.

- Salut!, dit-il avec son sourire débile. Tu me laisses rentrer? >>

Il ne connaît pas mon adresse, alors comment a-t-il pu arriver là?... Je lui aurais donné hier soir? Non, c'est impossible! Alors il m'a suivi? C'est un psychopathe? Est-ce qu'il veut me faire du mal? Pourtant je n'ai pas été joyeux, alors je ne mérite pas d'avoir mal... À moins que je ne m'en rappelle pas?

Qu'est-ce qu'il fait ici?

Chérophobe [ BxB ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant