Chapitre dix-huit

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Antoine

En m'assoyant sur le canapé de William, je soupire. Willi... Pourquoi ne veut-il pas comprendre que ce n'est pas de sa faute tout ce qu'il lui arrive? J'aimerais bien trouver un moyen de lui faire comprendre que rien de cela n'est de sa faute.

Je sens le divan s'affaisser près de moi, je me tourne vers William qui prend une bouchée de sa fraise rempli de sucre. Il me lance un petit regard et me tend les fraises.

<< Tu en veux?, me demande t-il après avoir avalé son morceau.

- Juste une alors, dis-je en prenant une fraise. >>

Il me tend ensuite le petit pot rempli de sucre. Après avoir mis un peu de sucre, je déguste ma fraise. Je vois un rictus sur les lèvres de William, mais comme d'habitude, il semble s'en rendre compte et retrouve son éternel air renfrogné.

Je me rappelle de ce qu'il m'avait dit la première que nous avons mangé ensemble. Il ne voulait plus manger, car cela le rendait heureux... Il continu quand même de manger ses fraises, mais ne prend pas autant de plaisir à les déguster. C'est ça... Je veux trouver un moyen de le faire rire et sourire, une bonne fois pour toute et qu'il arrête de ressasser le passé que je ne connais pas encore entièrement.

J'ai envie de le rendre heureux, au moins pendant un petit instant... Cependant, à part la lecture, je ne le connais pas beaucoup...

<< Tu veux bien que je te lise une histoire?, demandais-je en me tournant vers lui.

- Euh... Si tu veux, dit-il en haussant les épaules.

- Tu as un livre que tu préfères?, en me levant pour aller me poster devant l'immense bibliothèque.

- Prend celui que tu veux..., me dit-il en me faisant un signe de main pour me désigner les livres. >>

J'observe les nombreux livres et en prend un, à la belle couverture jaune. Je retourne m'asseoir à côté de Willi qui a posé les fraises et le petit bol de sucre sur la table basse.

<< J'ai pris celui-là, dis-je en lui montrant la page couverture. >>

Il lance un petit regard, me fais un petit signe de tête et j'ouvre le livre qui doit comporter environ deux-cent pages. Je commence à lire l'histoire et je me rends vite compte que c'est un des livres de romance dont me parlait Willi plus tôt. Un roman d'amour homosexuel... Je regarde discrètement William pour savoir si cela le dérange que ce soit une histoire relié, en quelques sortes, à Mayson. Je le vois confortablement calé sur le canapé, la tête appuyée sur le dossier.

<< Pourquoi tu t'arrêtes?, souffle t-il.

- Pour rien, dis-je. Je vais reprendre. >>

Sur tout les livres qu'il a, j'ai dû en prendre un qui était en " lien " avec Mayson... Je recommence donc à lire ce roman d'amour. Il me l'aurait dit, s'il n'aurait pas voulu que je lise le livre.

Pris dans la lecture de ce roman, je ne porte pas trop attention à William, jusqu'à ce que j'entende sa respiration calme et régulière. Il s'est endormi depuis je ne sais combien de temps. Je ferme le livre en regardant le numéro de la page pour pouvoir continuer la lecture plus tard avec lui, n'ayant pas de signet pour garder la page. Je le pose sur la table basse et je décide de porter William dans sa chambre. Je le prends dans mes bras, assez facilement et je le sens soupirer d'aise au creux de mon cou quand je passe mes bras autour de lui. Ses jambes entourent mes hanches et je l'emmène dans sa chambre. Je l'étends confortablement dans son lit, remonte la couverture jusqu'à ses épaules et caresse ses cheveux quelques secondes avant de sortir.

Je retourne dans le salon, je prends mon sac et je m'assois sur le canapé. Je sors mon ordinateur et mon téléphone où se trouvais déjà plusieurs messages de Maxence. La promesse que j'ai fais à Maxence... Je n'ai pas vu le temps passer quand j'étais avec Willi... J'envoie rapidement un message à Maxence, m'excusant. Je pose mon téléphone à côté de moi et j'allume mon ordinateur portable, bien décidé de faire quelques recherches pour savoir comment aider ou ce qu'a Willi. J'entre rapidement mon mot de passe et je vais sur google. Je tape dans la barre de recherche: '' Personne qui ne veux pas être heureuse '', ne sachant pas trop par où commencer.

Le premier truc qui me sorte sont trente raisons qui font que vous n'êtes pas heureux. Il y parle de chose qui ne se rapporte pas à Willi, mais trois raisons sortes du lot et retienne mon attention. La première parle de la peur d'échouer, ce qui, je pense, se rapporterait à son échec de son couple. Le deuxième serait qu'il ne mange pas assez, ce que j'ai remarqué depuis que je le connais et que je l'ai entendu me dire... La dernière chose que j'ai retenu est qu'il ne ferait peut-être pas assez de sport et que cela lui plomberais le moral, comme il ne veut pas sortir faire l'épicerie à cause des moqueries, alors il ne sortirait sûrement pas prendre une bonne marche?

Comme un flashback, je me souviens de la première crise qu'a fait Willi, quand je lui parlais d'avoir des amis pour être heureux.

'' << Nous avons tous besoin d'un ami, William... Pour être heureux...

- Non! Non!, hurle t-il avec des yeux qui représente clairement de la peur avec des larmes. >> ''

Il avait peur de quelque chose... Ce quelque chose serait la peur d'avoir des amis ou bien... La peur d'être... D'être heureux? La deuxième me semble plus juste, car même si parfois, il me repousse, il me laisse rester chez lui, alors qu'il sait très bien qu'il peut me dire de partir, me repousser ou encore, me menacer d'appeler la police pour être rentrer chez lui sans son consentement.

J'efface ma recherche précédente et tape: Peur de la joie. Elle existe vraiment... J'espérais au fond que ça ne soit que le fruit de mon imagination, mais... non.

La chérophobie: La peur du bonheur - Phobie de la joie.

Chérophobe [ BxB ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant