Chapitre vingt-six

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Antoine

Après avoir parlé avec Charles, je me suis sauvé dans ma chambre pendant qu'il allait saluer ma mère. Étendu dans mon lit, je repense au conseil de Charles.

'' Choisis celui qui ne te rendras pas malade. Est-ce que le fait de rester avec un garçon qui est jaloux, parce que tu passes du temps avec une autre personne que lui, qui va te rendre malade? Ou le fait de passer beaucoup de temps avec un garçon brisé, qui va te rendre malade? ''

Malheureusement, Charles a raison... Si je veux rester en couple avec Maxence, je devrai laisser tomber William et si je veux rester aider Willi, je devrai quitter pour de bon Maxence.

Est-ce mieux de rester avec Maxence ou de rester avec Willi?

Je suis en couple avec Maxence depuis quelques temps, nous avons le même groupe d'amis et jusqu'à présent, il n'a jamais été aussi jaloux. Ce n'était pas dérangeant, car il ne faisait que lancer des petits regards mauvais ou me prendre la main, pour montrer que j'étais déjà pris. Il s'inquiétait toujours pour rien... Cependant, avec William, il se met en colère, lui lance des regards mauvais voir de haine, ne veut pas que j'aille le voir...

Mais est-ce que l'on va recommencer à se mettre en colère, parce qu'il est jaloux d'un autre? Est-ce qu'il va m'empêcher de me faire de nouvelles rencontres? Est-ce juste une passe et plus tard, ça va s'arranger? Même si ça fait longtemps que nous sommes ensembles, n'a t-il pas un minimum confiance en moi? Certes, je suis assez proche de Willi, mais je fais ça pour l'aider, ce qu'il ne semble absolument pas comprendre.

Tandis que Willi, ça ne fait presque deux semaines que l'on se connait, mais je l'apprécie. Je souhaite être là pour lui et voir son sourire illuminé son visage. J'aimerais l'entendre rire, aussi.

Je souris en l'imaginant rire et me sourire.

Je n'ai diffinitivement pas envie de le quitter, tout de suite...

Je soupire. Pourquoi je ne me dit pas la même chose quand je pense à Maxence... Est-ce que je l'aime comme je l'ai aimé au début? Ou est-ce que ce sentiment a diminué en voyant comment il était possessif?

La voix de ma mère a travers la porte, me sors de mes pensées et je me redresse légèrement.

<< Entre, dis-je en me tournant vers la porte. >>

Elle entre dans ma chambre et s'assoit sur mon lit.

<< Tout va bien?, me demande t-elle.

- Correcte, pourquoi?, demandais-je en pensant que Charles aurait parlé à ma mère.

- Parce que ça fait plusieurs fois que je t'appelles et tu ne descendais pas, alors je pensais que tu avais un problème...

- Ne t'inquiete pas, je vais bien. >>

Elle me fixe encore quelques secondes avant de se lever et de m'inviter à la suivre dans la salle à manger.

J'essaye de participer à la conversation, mais je n'arrête pas de me questionner sur ce que je dois faire, celui que je dois choisir...

Après le repas et avoir aidé à ranger la table, je retourne dans ma chambre, cogité.

Est-ce que je devrais laisser Maxence pour un gars que je viens tout juste de rencontrer?

Je soupire bruyamment et je me laisse tomber sur mon lit. Je tends le bras pour atteindre mon sac, près de mon lit et en sors mon téléphone.

Aucun message de Willi...

Je me tends un peu en réalisant que je voulais voir une notification venant de William. Je regarde l'heure avant de fermer mon téléphone. 18h30. Je me lève, ouvre mon garde-robe et en sors une veste assez chaude et un pantalon de sport. Après m'avoir changé, j'empoigne mes écouteurs ainsi que mon téléphone. Je sors de ma chambre et me rends à l'entrée. J'enfile rapidement mes souliers avant de me faire intercepter par ma mère.

<< Où vas-tu?, me demande t-elle.

- Je vais courir.

- D'accord... Fais attention à toi.

- Ouais. >>

J'ouvre la porte d'entrée et m'engouffre dans le vent frais du mois de novembre. Écouteurs dans les oreilles, musique à fond, je cours ne me concentrant que sur les paroles de mes chansons favorites.

J'ai plusieurs moyens de penser à autre choses, comme la lecture, l'écriture ou courir jusqu'à ce que j'aille le souffle court, mal à la gorge et des jambes douloureuses. Cependant, courir reste le moyen que je trouve le plus efficace. Ma mère le sait très bien et elle va encore s'inquiéter...

Après une demi-heure de course, mes pas m'ont menés inconsciemment, devant le cimetière encore éclairé. Je décide d'y entrer et de faire le chemin que je connais maintenant, par cœur. Arrivé devant la tombe de mon père, je m'assois en retirant mes écouteurs pour les laissés pendre à mon cou.

Ça faisait quelques temps que je n'étais pas venu m'assoir ici... Les jours précédents son enterrement, je passais mes jours ici, à pleurer, à lui dire combien il me manquait et à quel point je l'aimais. Maintenant, ça fait sept ans qu'il n'est plus parmi nous et j'ai fais mon deuil. Lentement, mais sûrement! Et même s'il n'est plus là pour me répondre, je viens lui parler de tout. J'ai fais mon coming-out quand j'avais seize ans et c'est à mon père que je l'ai dit en premier. Sur le coup, j'étais un peu triste, car il n'était pas là pour mettre sa main dans mes cheveux et me dire qu'il m'aimait... Et quand je suis sorti avec Maxence, je tenais à venir le présenter à mon père.

Après lui avoir parlé un petit bout de temps, je tends mon poings pour le coller contre la surface froide de la pierre tombale, je me lève. J'enlève le gazon de sur mon pantalon et fais le chemin inverse pour rentrer chez moi.

Quand j'arrive devant chez moi, je suis essoufflé et j'ai vraiment mal aux jambes. J'entre dans la maison, enlève mes chaussures sous le regard de ma mère et de Charles. Ils me lancent un petit sourire que je renvois et je vais dans ma chambre. J'enlève ma veste que je met dans mon panier de linge sale et je prends mon pyjama avant de me diriger vers la salle de bain pour me doucher.

Je me couche après une bonne douche rafraichissante et m'endors assez rapidement, l'esprit un peu moins embrouillé.

Chérophobe [ BxB ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant