Chérophobe [ BxB ]

Chapitre trente

Antoine

Après avoir dit mon prénom, il éclate en sanglots, tout en essayant de reprendre sa respiration.

<< Willi, qu'est-ce qui se passe?!, demandais-je inquiet.

- Antoine... An-Antoine... , je l'entends essayer de respirer.

- J'arrive Willi! Prends de longue inspiration, d'accord? J'arrive. >>

Je me lève debout, ouvre mon tiroir où son rangé mes chaussettes. Je prends la première que je vois.

<< Willi, je vais raccroché, d'accord? J'arrive chez toi.

- Ok >>

Une fois avoir mis mes bas, je rejoins la porte d'entrée et je sors en mettant mes souliers, en silence.

Je verrouille la porte, sans faire de bruit pour ne pas réveiller ma mère et Charles, et je commence à courir vers l'appartement de Willi. Il fait froid et sous la panique et l'inquiétude, je n'ai pas pris mon manteau donc je suis en t-shirt.

Qu'est-ce qu'il s'est passé? Il a fait un cauchemar?

Je monte les escaliers, quatre à quatre, jusqu'à arriver devant sa porte, essoufflé. Je toque et Willi ouvre la porte, en pleure, en panique et tremblant. J'entre dans l'appartement et le prends dans mes bras, pour le rassurer. Je ferme doucement la porte et je barre la porte avant de le serrer plus fort dans mes bras.

<< Willi, suis ma respiration. >>

Je prends une grande inspiration et expire lentement.

<< Antoine...

- Je suis là, Willi. Je suis là. >>

Il agrippe mon chandail et le tire en tremblant.

<< Viens, lui dis-je.>>

Je le garde contre moi et nous dirige vers sa chambre. Je le repousse un peu pour le coucher dans son lit, sans lui faire de mal, et je me couche, à mon tour, près de lui. Il se colle contre lui et je caresse son dos et ses cheveux. Willi colle son visage contre mon torse, au niveau de mon cœur.

<< Willi..., dis-je, un peu inquiet. Tu as fait un nouveau cauchemar? >>

Il hoche la tête.

<< Tu m'expliqueras demain?, demandais-je.

- Ok.

- Je vais rester là, alors tu peux te rendormir, Willi.

- Merci Antoine... >>

Je le serre un peu plus contre moi, pour lui montrer que je vais rester ici et qu'il peu compter sur moi. Il s'endort un peu plus tard et je reste réveillé pour veiller sur lui. Je prends mon téléphone et envoie un message à ma mère pour qu'elle ne s'inquiète pas, si elle voit que je ne suis pas à la maison. Cependant, je finis par cesser mes caresses et je m'endors, épuisé.

Je me réveille, une chaleur encore contre mon corps. Je vois Willi presque complètement sur moi. Je caresse ses cheveux et son dos et il lève la tête vers moi et je le regarde, légèrement inquiet.

<< Bien dormi?, demandais-je.

- Oui. >>

Je hoche la tête en souriant.

<< Tant mieux...

- Merci d'être venu...

- Tu m'as inquiéter au téléphone...

- Désolé.

- Ce n'est pas de ta faute, Willi.

- Je n'arrivais plus à respirer et tu étais le seul que je pouvais appeler...

- Qu'est-ce qu'il s'est passé?

- C'était le moment où Mayson me disais qu'il me quittait, mais il n'a pas arrêter là, hier... Toute les personnes qui étaient présente se sont rapprochés de moi en reprenant les insultes de Mayson. Et peu après, ils ont posés leurs mains sur mes mollets, mes coudes et mes poignets. Je ne pouvais plus bouger. Mayson a commencé à rire juste avant d'entourer mon cou de ses mains et je me suis réveillé quand il m'a dit d'aller crever. Et j'avais l'impression que leur mains étaient encore posés sur moi, quand je me suis réveillé...

- Ne t'inquiète pas, je vais rester avec toi, maintenant. >>

Il hoche la tête et après quelques instants de silence, il me dit:

<< Et si c'était un avertissement comme quoi je ne pourrais pas être heureux?

- Pourquoi tu dis ça?

- Parce que dans la journée, j'ai lu un livre et j'étais bien...

- Arrête de penser à ça!, dis-je fâché. Tu n'as que fais un cauchemar et c'est normal.

- Mais c'était pire que les dernières fois...

- Peut-être, mais tu as le droit d'être heureux! Compris?

- ... Oui. >>

Je lui souris. Je n'ai pas envie qu'il fasse un pas en arrière alors qu'il a fait un immense pas vers l'avant.

<< Parfait, dis-je. C'est bien que tu ailles pris l'initiative de lire!

- C'est toi qui a dit que je devais recommencer à faire des choses que j'aime...

- Et c'est comme ça que tu vas réussir à redevenir heureux, Willi.

- Tu vas rester avec moi, même quand je serais heureux?

- Bien sûr, Willi! Je ne vais pas t'abandonner, après tout, j'ai hâte de passer du temps avec un toi souriant! >>

Il soupire de soulagement et il frotte sa joue contre mon torse.

<< Ton cœur bat vite, lance t-il d'un coup. C'est rassurant. >>

Je lâche un petit rire et souffle un " Tant mieux ".

<< Tu veux que l'on fasse quelques choses?, demandais-je à Willi.

- Et bien... On peut rester comme ça?

- Oui, dis-je. On déjeunera un peu plus tard, alors. >>

Une vingtaine de minutes plus tard, Willi bouge un peu et il finit par se relever. Il frotte l'arrière de sa tête et se tourne vers moi. Je souris en coin, en voyant sa joue qui était contre mon chandail, légèrement rouge avec de minime trace de mon t-shirt. Je m'assois et je prends mon téléphone sur la table de chevet. Je vois que j'ai eu un message de ma mère, il y a de ça une heure.

De Maman:

Qu'est-ce qui s'est passé Antoine?

De moi:

Willi a fait un cauchemar et il n'arrivait pas à se calmer, alors je suis allé chez lui

Elle me répond assez rapidement, malgré qu'elle soit occupé au travail.

De Maman:

Il va mieux, maintenant?

De moi:

Il m'a dit que oui. En tout cas, il a réussi à se rendormir

De Maman:

D'accord, tant mieux! Je te laisse, à plus tard! Bisous

De moi:

À plus, bisous

Je repose mon téléphone et je me tourne vers Willi qui me fixe déjà.

<< On mange?, lui demandais-je.

- Oui, dit Willi.

- Allons cuisiner, alors! >>

Il hoche la tête et on se lève pour se diriger vers la cuisine.