Chapitre vingt-neuf

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William

À genoux, sur le sol dur, je tremble en voyant Mayson et les étudiants nous entourant. Mais ce n'est pas comme d'habitude. Il ne semble pas vouloir s'arrêter de m'insulter, répétant ses insultes, encore et encore. Avec toute la force dont mes bras peuvent m'offrir, je bouche mes oreilles. Plus le temps passe, plus c'est fort et j'ai l'impression qu'ils se rapprochent de moi, Mayson et tout ces élèves. Je ferme fortement les yeux, ne voulant pas les voir.

Je ne veux plus les entendre, les voir... J'ai tellement peur, Antoine... Aide moi...

Je sens leur mains sur moi, me bousculant et me faisant mal, tout en m'insultant, toujours plus fort. Je sens leur poignent plus forte sur mes bras et mes jambes. Ils rentrent leurs ongles dans mes mollets, mes poignets et mes coudes. J'entends le rire de Mayson, malgré les autres voix qui sont forte et je sens ses mains qui entourent mon cou, me coupant d'air.

<< Crève! >>

Je me réveille en sursaut et je me redresse en vitesse. Je vois flou à cause des larmes et de la panique. Je sens encore leur mains sur mes membres, leur voix, sa voix...

Est-ce que c'est un avertissement comme quoi si je suis heureux, un truc de mauvais va me tomber dessus?

Je n'arrive pas à reprendre ma respiration! J'ai besoin de respirer! En panique, je tâte rapidement la table de chevet pour trouver mon téléphone. Celui-ci tombe au sol et je me dépêche de le rejoindre. Je le prends et j'essaye de le déverrouiller. Comme je n'y arrive pas la première fois, je frappe mes talons fortement contre le sol. Après un énième essaie j'arrive à l'ouvrir et je vais rapidement dans mes contacts. J'appuie sur le nom d'Antoine, malgré mes tremblements qui ne semblent pas vouloir s'arrêter.

Dès la deuxième sonnerie, la personne de l'autre bout du téléphone décroche.

<< Ant-Antoine! >>

J'éclate en sanglot, tout en essayant de remplir mes poumons d'air et je panique encore plus, parce que je n'y arrive pas.

<< Willi, qu'est-ce qui se passe?!, demande t-il.

- Antoine... An-Antoine, dis-je en donnant toute l'air que j'avais pour prononcer son prénom. >>

Je n'arrive pas à dire autre chose que son prénom... Je veux le voir.

<< J'arrive Willi! Prends de longue inspiration, d'accord? J'arrive. >>

J'essaye de faire ce qu'il me dit, mais je sens encore les mains de Mayson, comme s'il était encore devant moi...

<< Willi, je vais raccroché, d'accord? J'arrive chez toi.

- Ok >>

Il raccroche après quelques secondes. Je laisse tomber mon téléphone au sol et mes mains vont au niveau de mon cou, comme si j'essayais d'enlever ses mains qui ne sont plus là. Je me recroqueville sur moi-même, laissant mes mains contre mon cou, mes genoux contre mon torse.

Après ce qui me semble une éternité, j'entends des coups sur la porte, à l'entrée. Je me lève, tremblant et je vais ouvrir la porte à Antoine. Dès la porte ouverte, il fonce sur moi et me prend dans ses bras. J'entends la porte se fermer et je sens les bras réconfortant d'Antoine m'entourer.

<< Willi, suis ma respiration. >>

Il prend une grande inspiration et expire lentement. Je suis sa respiration, malgré mes sanglots.

<< Antoine...

- Je suis là, Willi. Je suis là. >>

Mes mains tirent son chandail dans son dos, toujours tremblant.

<< Vient, me dit-il. >>

Il me garde contre lui, en m'amenant dans ce qui semble être ma chambre. Il me recule un peu de son corps et il me couche dans mon lit. Il vient peu après me rejoindre et je me colle contre lui. Ses mains vont frotter mon dos et mes cheveux, pendant que je colle mon visage contre son torse, par dessus son chandail.

<< Willi..., dit Antoine, un peu inquiet. Tu as fait un nouveau cauchemar? >>

Je hoche la tête, restant contre lui.

<< Tu m'expliqueras demain?, demande t-il.

- Ok.

- Je vais rester là, alors tu peux te rendormir, Willi.

- Merci Antoine... >>

Il me sert un peu plus et je m'endors, enfin calmer.

Je me réveille, cette fois calme. Je suis rester le reste de la nuit, collé contre Antoine qui dors encore. Sa main est dans mes cheveux et l'autre est restée sur mon dos. Je me rapproche un peu plus de lui et je soupire légèrement de bien-être. J'écoute son cœur battre, attendant qu'il se réveille.

Au bout d'une demi-heure, je sens les mains d'Antoine recommencer ses caresses sur mon dos et mes cheveux. Je lève légèrement la tête vers lui et je le vois me regarder, un peu inquiet.

<< Bien dormi?, me demande t-il.

- Oui. >>

Il hoche la tête avec un petit sourire.

<< Tant mieux... >>

Nous restons coller et je profite des caresses d'Antoine.

<< Merci d'être venu...

- Tu m'as inquiéter au téléphone...

- Désolé...

- Ce n'est pas de ta faute, Willi

- Je n'arrivais plus à respirer et tu étais le seul que je pouvais appeler...

- Qu'est-ce qui c'est passé?

- C'était le moment où Mayson me disais qu'il me quittait, mais il n'a pas arrêter là, hier... Toute les personnes qui étaient présente se sont rapprochés de moi en reprenant les insultes de Mayson. Et peu après, ils ont posés leurs mains sur mes mollets, mes coudes et mes poignets. Je ne pouvais plus bouger. Mayson a commencé à rire juste avant d'entourer mon cou de ses mains et je me suis réveillé quand il m'a dit d'aller crever. Et j'avais l'impression que leur mains étaient encore posés sur moi, quand je me suis réveillé...

- Ne t'inquiète pas, je vais rester avec toi, maintenant. >>

Je hoche la tête et après quelques hésitations, je lui fait part de pourquoi je pense avoir fait ce cauchemar.

<< Et si c'était un avertissement comme quoi je ne pourrais pas être heureux?

- Pourquoi tu dis ça?

- Parce que dans la journée, j'ai lu un livre et j'étais bien...

- Arrête de penser à ça!, dit-il durement. C'était un cauchemar, comme tu faisais, sans pour autant avoir été bien

- Mais c'était pire que les dernières fois...

- Peut-être, mais tu as le droit d'être heureux! Compris?

- ... Oui. >>

Antoine semble content quand je lui répond positivement et il me lance un sourire, heureux.

<< Parfait. >>

Chérophobe [ BxB ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant