La chaleur de la journée commençait à retomber. Le soleil disparaissait pour plonger dans l’horizon, laissant l'honneur à l'éclat de la lune. Les lueurs crépusculaires se reflétaient dans chaque vitre du manoir et l’illuminaient, lui offrant une atmosphère chaleureuse et orangée. Jefferson s’arrêta un instant pour profiter de cette aura rassurante qu’il aimait tant : le coucher du soleil. Le calme de la fin de la journée.
Il n’avait pas revu son étrange hôte de la journée. Il essayait de comprendre tant bien que mal ce qui avait bien pu rendre Calypso méfiante si soudainement, mais il en vint rapidement à la conclusion qu’elle était instable, et que son passé visiblement douloureux la rendait changeante. Cependant, il commençait sérieusement à s’inquiéter de ne pas la voir. De plus, même s’il aurait préféré la présence d’Isallys à celle de Calypso, il détestait être seul. Et cette longue journée sans pouvoir échanger, uniquement lui et ses pensées, commençait sérieusement à l’ennuyer.
Le matin, Calypso lui avait donné une liste de tâches. Oui : des tâches. Des tâches à faire, lui, qui était prince. Absolument déterminé à ne rien faire de celles-ci, sa résolution retomba lorsque, au bout d’une heure de solitude et de lassitude, il commençait à trouver le temps long. Finalement, il en était venu à apprécier ces tâches, qui lui avaient permis de découvrir le manoir, mais également les habitudes de son hôte. Une bonne partie de sa journée fut consacrée à ranger ou nettoyer des livres. En observant les titres, il vint se dire qu’elle était une fervente lectrice de romans d’aventure et de capes et d’épée. Il avait également dû travailler dans le jardin, et avait eu l’honneur d’observer les fleurs magnifiques qui l’habitaient - des tournesols, des lys, des haementhus, de petites edelweiss - et des dizaines de variétés qu’il voyait pour la première fois. Cependant, il ne vit aucune rose. Dommage, il aimait les roses. Au château, il adorait longer les hautes haies couvertes de ces majestueuses fleurs, seul ou en présence d’Isallys. Leur odeur avait quelque chose d’envoûtant. Elles étaient d’une douceur, d’une beauté, d’une poésie inexprimables. Il sourit en pensant qu’il devait sûrement aimer ces fleurs parce qu’elles ressemblaient à Isallys. Mais son sourire s’évanouit rapidement ; elle lui manquer terriblement. Savait-elle seulement où il était ? Non, son père avait dû mentir - une fois encore.
La solitude commençait à le titiller de pensées sombres ; alors, il déçida de partir à la recherche de Calypso, en commençant par les allées de son jardin. Il prit plaisir à se promenait dans le calme de la soirée, et ne fit même plus attention au chemin qu’il prenait ; si bien qu’à un moment, il se demanda s’il n’avait pas était trop loin. Mais il entendit alors du bruit. Il crut d’abord que c’était un animal, un oisillon, peut-être, tant le murmurement était doux et léger. Mais plus il s’approchait, et plus les doux mots devenait intelligibles. Il découvrit alors un magnifique écurie ouverte, encerclée de cerisiers, dont les fleurs parsemaient le sol gravillonneux. Il appercût la tête imposante et l’encoulure majesteuse de plusieurs chevaux. Il vit ensuite Calypso, debout, et s’étonna de la voir murmurer à l’oreille d’un magnifique étalon blanc aux crins noirs. Elle parlait doucement, d’une voix suave, presque maternelle, tenant dans ses mains le museau du cheval avec une délicatesse particulière. Ses yeux étaient fermés, et son front reposait sur celui de l’animal.
Jefferson aurait pu passer des heures à la regarder ainsi tant la tableau était beau, mais les mots traversèrent sa bouche plus rapidement que son esprit, et il dit presque sans le vouloir, d’un ton incrédule :
- '' Tu parles à un cheval ? ''
Surprise, Calypso rouvrit brusquemment les yeux ; Jefferson remarqua que ses pupilles noires avaient laissé place à de grands yeux vert émeraude. Il ne put s’empêcher de se maudire intérieurement pour avoir interromput cet instant magique.
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Dark Rose
FantasíaIl était une fois, dans un royaume appelé Génésis, une Bête, condamnée à rester le monstre qu'elle était devenue. Mais un jour, le roi de Génésis - l'homme qui l'avait maudite - lui demanda un service. Pour enfin tenir sa vengeance contre celui qui...