Calum m'attendait en bas de la résidence, un sourire aux lèvres, et les bras chargés de ses affaires. Bien qu'il faisait nuit, je distinguais parfaitement sa veste noir qu'il aimait porter lors de grandes occasions. J'imagine que notre départ était un jour à marquer d'une pierre blanche. Il semblait le plus excité de nous deux, conscient de ce que recommencer à zéro lui apporterait. Il m'avait confié récemment à quel point il espérait de ce voyage, une chance de pouvoir être heureux.
Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi les gens s'acharnaient à vouloir être heureux, comme si seul ce sentiment valait la peine d'être ressentis. Pourtant, la douleur, le chagrin, la colère, apportent tout autant à nos vies. Ils nous construisent tous, et permettent même d'apprécier plus encore les moments où la joie s'immice dans nos coeurs. Mais il semblerait que je sois la seule à adorer souffrir, et que les regards pleins de jugement à mon égard n'en sont qu'une conséquence.
A peine étais-je sortis de mon immeuble que Calum se jeta sur moi, pour me faire un câlin. Il savait pourtant pertinemment que je détestais tout contact physique. Si bien que lorsque ses bras entourèrent ma taille, je ne pu lui rendre son étreinte.
- Merci Romane, pour tout. Je ne te remercierai jamais assez.
- Alors cesse de le faire, répondis-je lasse.
Il s'écarta pour me permettre de respirer à nouveau et saisit ma valise pour la mettre dans le coffre de sa voiture. Il avait insisté pour qu'on prenne la sienne, conscient sans doute que je pourrais sans problème m'en offrir une autre. J'avais accepté à condition qu'il me laisse fumer. Calum détestait la cigarette et tout ce qui s'en rapprochait ; je crois que c'était surtout l'odeur qui le répugnait. Quand à moi, j'étais beaucoup trop accroc pour me préaucuper de ce que quelqu'un pourrait penser.
Au début, il avait essayé de me résonner comme bien d'autres avant lui. Il me rabâchait à longueur de journée ô combien il était dangereux de fumer et que je mettais bien plus que ma vie en danger. Mais face à mon indifférence, il n'avait rien trouvé de mieux que d'abandonner. Je fumais depuis mes 14 ans, et j'avais cessé de croire que j'arrêterais à l'obtention de mon bac. Je n'étais rien de plus qu'une victime du tabac, et j'avais au moins le courage, ou la folie, de l'assumer.
A l'idée de cigarette, je ne résistai pas à l'envie d'en sortir une sous le regard désaprobateur de l'homme que je pouvais considérer comme mon ami. Je n'aimais pas ce mot : ami. Par définition, il signifirait quelqu'un qui ne nous quitterait jamais et sur lequel on pourrait toujours compter. Mais, j'avais trop vécu d'adieux pour espérer encore que quelqu'un reste à mes côtés pour toujours.
Chaque personne qui entre dans notre vie est condamnée à en sortir. Ce n'est pas si terrible, quand on accepte la situation. On prend avec plaisir ce que l'autre nous apporte. On profite du maigre temps qu'on passe avec lui, sachant pertinemment qu'un jour il ne sera plus qu'un souvenir. Et on finit par ne plus vraiment souffrir de voir les gens qu'on a aimé partir vivre leur propre histoire, loin de la notre.
Calum allait un jour m'abandonner aussi. Lui n'en avait pas conscience, et pensait que dans cet acte fou, qui consistait à quitter nos vies pour en construire une commune, je lui promettait une amitié éternelle. Mais il n'y a dans l'éternité, qu'un mensonge bien déguisé.
- C'est partis ? me demanda-t-il.
Je lui donnai un sourire pour seule réponse, et m'installai à la place passager. On avait convenu qu'il conduirait le premier et que je prendrais le relais quand il serait trop épuisé pour ne pas risquer de nous tuer. Il démarra rapidement, et s'élança sur l'autoroute non loin de chez moi. Il y avait quelques heures entre le passé et l'avenir qui allaient sûrement, me faire détester les trajets en voiture.
- Tu crois qu'ils sauront ? me lance Calum après vingt minutes de silence reposant.
Il était nerveux, et son sourire habituel avait totalement disparu. Je savais bien que j'allais devoir gérer sa panique à un moment où à un autre, mais j'aurais préféré qu'il attende que la nuit ait finis son temps. J'ai tenté de lui lancer une esquisse de sourire rassurante, mais il se concentrait sur la route pour fuir mon regard. Je n'étais pas vraiment le genre de personne qu'on appel quand on a besoin de se faire consoler, et je crois que c'est uniquement par dépis que Calum s'est confié à moi.
- Oui, finis-je par répondre, honnête.
- Et qu'est-ce qui va se passer ?
- Ils vont t'humilier. Ils vont venir te voir chaque fois qu'ils en auront l'occasion pour te rabaisser et voir dans ton expression, plus que de la honte, de la souffrance. Et ta douleur les fera jubiler d'un plaisir sans nom Calum.
Je voyais bien que mes mots le choquaient et ne faisaient qu'accentuer son anxiété. Je l'avais prévenu que je n'étais pas douée pour consoler les gens. J'étais honnête, en toutes circonstances, pour le plus grand malheur des gens avec qui je parlais.
- Mais...
- Mais si tu acceptes mes règles, ils ne pourront rien te faire. Si tu m'écoutes, plus personne ne pourra te faire souffrir avec cette histoire Calum. Plus jamais.
C'était d'ailleurs pour cette raison qu'on partait. Il avait besoin de cesser de souffrir de cette situation. Il voulait que le harcèlement qu'il subissait chaque jour depuis deux mois cesse. Et j'étais son professeur. J'allais lui apprendre à devenir son propre sauveur pour que plus jamais il n'est besoin de quelqu'un pour être sauvé. Pour que plus jamais il n'est a souffrir seul, dans un désespoire étouffant.
- Tu connais les risques par contre, Calum.
- J'ai accepté Romane, tout. J'ai accepté de devenir un monstre pour ne plus souffrir alors oui, je connais les risques. Je veux changer de vie, et c'est ce qu'on fait.
J'ai simplement hôché la tête, et bien qu'il n'est pas vu mon mouvement, il a compris que je n'avais rien à rajouter. J'allais lui enseigner à devenir fort, à devenir quelqu'un de craint. Quelqu'un que l'on atteint pas. Quelqu'un qui ne peut souffrir. Il allait devenir comme moi.
Et je crains pour notre nouvelle université, que nous ne soyons pas deux étudiants conciliants qui accepteront de se faire marcher dessus sans rien dire.
Plus que tout, nous étions libres.
Bon, voilà le prologue d'une histoire que j'ai en tête. C'est un peu brouillon, et pas très beau... Mais j'ai peur de passer à côté si je m'acharne et de finir par tout supprimer. Je suis désolée si il y a des fautes d'orthographe.
Mon histoire se veut instructive. J'aimerais essayer d'apprendre aux gens qui n'ont plus l'espoir de s'en sortir, noyés sous leur problèmes, à se sauver eux même de la même manière que Calum va tenter de le faire.
Je suis avide de vos avis pour tenter de m'améliorer.
Au plaisir de vous lire.
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Who you are. [5sos]
FanfictionFiction avec les 5sos. " Mon but n'est pas de te sauver parce que ça n'a aucun sens. Ce dont tu as besoin, c'est d'apprendre à te sauver tout seul. Et je suis là pour t'apprendre." Et si vous vous attachiez au monstre de l'histoire sans jamais le...