18. "Love is something you never heard enough'"

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- Monsieur Irwin, auriez-vous l'obligeance de bouger votre cul ? 

        Instantanément, ses lèvres se mouvèrent pour former l'habituel sourire que j'aimais voir sur son visage. Il s'executa, se décalant sur le canapé pour que je puisse m'asseoir à ses côtés, avant de remonter la couverture qui était tombée sur le sol, pour que nos deux corps disparaissent presque entièrement. L'hiver était sur le point de s'envoler pour laisser la flore redonner quelques couleurs à ce monde, et j'aurais aimé pouvoir dire que mon bonheur ne faisait qu'en dépendre. 

        J'étais très étonné que le bouclé ne soit pas couché quand je suis rentrée de la fête, lui qui d'ordinaire, était le premier à tomber dans les bras de Morphée. Quand j'avais vu la lumière du salon allumée, j'avais d'abord crains que ce ne soit Calum, qui n'est pas supporté de se retrouver seul après une semaine à dormir avec moi, pleurant dans nos maigres étreintes. 

- Vous rentrez bien tard, mademoiselle Lawson. 

        Ce fut à mon tour de laisser mon visage se transformer en quelque chose de plus joyeux. Depuis plus d'une semaine, je vivais dans une constante peur qui me déchirait de l'intérieur. Je craignais pour les deux jeunes hommes que j'avais pris sous mon aile, je craignais de devoir rompre les promesses que j'avais faite, et surtout, de voir des personnes auxquelles je tenais, souffrir par ma faute. Si bien que je crois que ce fut le réel premier sourire que j'abordais, car, je pouvais le dire sans en avoir honte, j'étais très contente de moi-même.

        Je revoyais encore parfaitement l'expression de Michael face à la vidéo que j'avais pris soin de lui envoyé. A mesure que Joanna débitait les horreurs que j'avais eu le plaisir de lui insuflé, la mâchoire de Michael s'était peu à peu contractée. Et tandis qu'il fronçait les sourcils, je ne pouvais m'empêcher de commencer à ressentir une joie intense. 

        J'avais gagné ce soir, vraiment. Je ne pensais pas à Ashton, ou à Calum, et à la manière dont ils pourraient subir les conséquences de mes actes, parce que je ne ressentais que le goût délicieux de la victoire. Michael avait eu peur, je l'avais vu dans ses yeux. La lueur de gloire qu'il arborait chaque jour durant, s'était légèrement effacé pour m'offrir la plus belle chose au monde. 

        Et peu m'importait que ce soir là, je n'ai en aucun cas réussis à trouver une solution aux problèmes que nous vivions. Je me fichais de ce que serait demain, et les jours qui suivront. Jamais réussis à briser l'espace d'un instant la carapace de Michael, pour y laisser ma supériorité. J'avais gagné, et le plus beau dans cette histoire, c'est qu'il le savait. 

- Vous devriez dormir à cette heure tardive, monsieur Irwin, renchéris-je sur le même ton jovial. 

- Je vous attendais, voyons. Comment aurais-je pu trouver le sommeil en ayant l'esprit tourmenter de ne pas savoir comment vous alliez ? 

        Ashton ouvrit légèrement la bouche pour prétendre être outré de mon ignorance, comme si l'idée qu'il devait s'inquiéter pour moi était une évidence. Et face à sa réaction puérile, je n'ai pu m'empêcher de rire. Il avait vraiment l'air d'un idiot, et j'étais trop préocuée par l'absence de mauvais sentiments, pour ne pas être aussi idiote que lui. 

- Vous moqueriez-vous mademoiselle ? 

- Comment oserais-je ?

        J'avais dis ça avec la même expression qu'il m'avait offert précédemment. Sans que je ne m'y attende, le bouclé s'était jeté sur moi pour laisser ses mains traîner autour de mes côtes, et me chatouiller sans gêne. Bien que je prétende être une jeune femme forte, certaines zones de mon corps n'étaient pas immunisées contre la bêtise humaine. J'ai éclaté de rire rapidement, et lui ai demandai à plusieurs reprises d'arrêter, mais il ne semblait pas m'entendre, ou pire me comprendre. 

Who you are. [5sos]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant