Who you are. [5sos]

7. "When septembers ends."

        Ma bouche s'entrouvit de surprise en le voyant s'asseoir en face de moi. Sans gêne, il déposa son manteau de cuir sur la chaise qui se trouvait à sa droite, et remonta les manches de sa chemise, amusé sans doute par mon silence. Il portait exactement le même sourire que le soir où je l'ai rencontré, avec peut-être plus d'assurance encore. Bien que mes souvenirs soient flous, je ne pouvais que reconnaître ses deux fossettes qui m'avaient alors fascinée. Que faisait-il là ? Cela n'avait aucun sens.        

        Bien que je ne le lui avais pas demandé, il m'avait pourtant semblé absurde qu'il soit étudiant sur le même campus que le mien. En venant dans ce bar là, samedi dernier, j'avais pourtant fais attention à ne pas tombé sur un des bars fréquentés par les étudiants, pour ne pas avoir à croiser quelqu'un que je risquerais de revoir encore et encore. Et encore. Non pas que je puisse avoir honte de ma personne, mais il me semblait plus raisonnable de m'éloigner de toutes personnes susceptibles de me connaître quand je m'abandonnais à l'ennivrement.

        Je suis restée quelques secondes ainsi surprise, ne sachant pas comment réagir à sa manière peu coquasse de venir se joindre à moi. On n'avait pas tellement échangé ce soir là, et c'est à peine si je me souvenais de son nom : Ashton. Je me souviens surtout de la manière honteuse dont je suis partie, croyant que ce dernier ne désirait que me voir dans son lit. Sobre, cette idée ne me traversait même pas l'esprit, incapable d'imaginer qu'un seul garçon puisse avoir l'idée saugrenue de me désirer. Non pas que je pense ne pas attirer les hommes, mais j'agissais pertinemment dans l'idée de faire fuir tout les idiots qui voulaient croire en l'impossible.

- Bonjour à toi aussi Romane, dit-il souriant. Et bon apétit !

        J'ai secoué ma tête de gauche à droite pour retrouver mes esprits. Je croyais pourtant avoir instauré une certaine idée en une semaine de vie ici, en expliquant indirectement que je mangeais seule et que je ne désirais pas le faire autrement. Mais apparemment, Ashton n'avait pas du me regarder attentivement durant la semaine passée, puisqu'il ne semblait même pas remettre en question sa présence à mes côtés.

- Qu'est-ce que tu fais là Ashton ? ai-je répondu sans même faire semblant d'être gentille.

        Mais contrairement à ce que j'espérais, mon ton ne semblait pas le faire douter de quoi que ce soit puisqu'il m'offrit en retour, l'un de ses plus beaux sourire. Je fronçai les sourcils, cherchant désespéremment une explication logique à sa présence, mais rien ne me venait. Il a commencé son assiette sans même prendre la peine de me répondre.

        Je me suis alors concentré sur le bandana rouge qui tenait ses cheveux. Je ne voulais pas d'ami, ou de personne avec qui parler. Si jamais l'envie me prenait de socialiser, j'avais toujours la possibilité d'aller sur internet pour discuter avec les quelques personnes que j'avais laissé rentrer dans ma vie. Ou bien, il me suffisait d'envoyer un message à Calum, bien que ce dernier ait besoin de passer du temps avec d'autres personnes que moi. Et je ne voulais pas qu'Ashton pense que je puisse être quelqu'un de sympa. Non, ce n'est pas parce que bourrée, je me suis laissée aller à rire à ses côtés, que je désirais me trouver une quelconque amitié.

        Surtout qu'avec cette histoire de "Rebels", je n'avais pas le temps pour ses idioties.

        En parlant de Rebels, je me demandais bien de quel "groupe" Ashton faisait parti. Si j'ai bien retenu une chose avec toutes les menaces qu'on a proféré à mon encontre la semaine précédente, c'était qu'on ne pouvait être élève ici sans appartenir à un clan. Bien sur, j'espèrais pouvoir être l'exception à la règle sans faire trop de dégat autour de moi, et par là j'entends, sans causer à Calum trop de peine... Même si cela semblait absurde.