Who you are. [5sos]

27. "And if I go, will you love me, will you need me again ?"

- Tu mens ! cracha Michael, toujours accroupis.

        J'ai regardé Calum, cherchant désespéremment la même lueur qui vivait dans son regard depuis que je l'ai connu, mais je ne voyais rien d'autre que le même vide qui m'habitait depuis que j'avais moi-même décidé de devenir un monstre. 

        J'aurais voulu me réveiller de ce cauchemar absurde où Calum prenait le rôle de méchant, lui qui était si bon. Ce ne pouvait être autre chose qu'une blague de mauvais goût, et bientôt, j'allais ouvrir les yeux sur le plafond vide de ma chambre, ou mieux encore, du salon. Je ne pouvais pas croire que je vivais dans une réalité aussi abjecte que celle où Calum était capable d'assassiner le bonheur d'un autre homme.

        Même si il le méritait fortement, même si j'en aurais été moi-même capable... Michael avait le droit d'être ignorant de ses propres malheurs. Il avait le droit d'avoir encore un peu de temps. 

- Tu mens bordel !

- Et bien, non. Tu as été adopté Michael, même si j'aime à me répéter que tu as simplement été abandonné, et que par charité, des idiots ont consentis à t'élever. 

        Un nouveau silence s'installe dans la pièce qui nous oppresse. 

        Je revoyais facilement l'homme qui se tenait debout face à moi, quelques jours auparavant, me supplier de ne rien dire à Michael sur sa véritable identité. De nous trois, il était le seul qui semblait convaincu que ce soit une possibilité à ne surtout pas envisager, et pourtant, il était là, devant le fait accomplit.

        Ma main se pressa contre celle d'Ashton, y cherchant un peu de réconfort face à la scène d'une violence innommable qui se déroulait sous nos yeux, mais ce dernier ne me rendit pas mon étreinte. Le bouclé était tendu, et trop silencieux pour ne pas que je me sente seule et désemparer. 

- Dites moi qu'il ment, supplia Michael à notre égar. 

        Mais j'étais incapable de lui mentir. Je ne pouvais pas calomnier ce que le basané avait dit, même si ça aurait été délivrant pour le pauvre Michael. J'avais presque pitié de lui. Et pourtant, il semblait ne pas sombrer totalement, comme sûrement, je l'aurais fais. 

        Mais pire encore, je ne pouvais enlever de ma tête le constat effrayant que Calum ne faisait que suivre mes conseils. C'est moi, quelques semaines plus tôt, qui lui avait expliqué que pour réellement faire souffrir quelqu'un, il fallait attendre qu'il soit déjà désemparer. Et c'est ce qu'il avait fait. Calum avait attendu que Michael soit affaiblit, pour l'achever avec une vérité cinglante, et une passivité effrayante. 

        Tout ce qui se passait sous mes yeux était de ma faute. J'avais crée ce Calum que je ne pouvais reconnaître. J'avais fais en sorte que Michael souffre. Il avait raison, de nous deux, je suis la pire. Et Calum ne faisait qu'emprunter un chemin que je ne lui aurais jamais souhaité.

- Dites moi que c'est faux bordel ! cria Michael.

        Mais encore une fois, on resta dans un silence glacial. 

        Je sentis Ashton s'écarter peu à peu de moi, ce qui me blessa intérieurement. Je me sentais tellement coupable, que j'avais l'impression que le monde entier voyait le mal qui vivait en moi. Et dans ce simple geste absurde, je me sentais rejetée. Et je me sentais d'autant plus pitoyable que de me sentir mal pour si peu. 

        Mais la vérité, c'est que j'avais échoué.

- Je ne vous crois pas ! 

        J'avais échoué oui. En venant ici, je voulais simplement sauver Calum de la noirceur qui avait finalement envahit son coeur. Je voulais l'aider à s'en sortir face au mal de ce monde, sans qu'il n'ait besoin de recourir à mes pratiques douteuses. Je lui ai donné toutes les clefs pour être un bon méchant, en essayant de le prévenir. Je ne voulais pas tout ça...