19. "The dreams in witch I'm dying are the best I ever had."

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- Oh mon dieu, je suis vraiment, vraiment, vraiment désolée...

        Je portai instinctivement ma main sur mes lèvres pour les empêcher de continuer à se perdre en excuses. Le jeune homme que je venais de bousculer baissa alors la tête pour admirer la jolie tâche rouge que mon verre, désormais à moitié vide, avait laissé. J'eu l'impression que cet instant dura une éternité, durant laquelle j'étais torturée de ne pas pouvoir interprêter ses gestes, et savoir quelle serait sa réaction. 

        Si ça avait été moi qu'on avait bousculé, j'aurais sûrement trouver la force de ne rien dire, et de faire semblant de sourire pour rassurer le pauvre idiot qui aurait été à ma place. Avec quelques verres par contre, je l'aurais certainement sermoné sans peine pendant une dizaine de minutes, pour me défouler légèrement, avant de continuer mon chemin et de finir ma soirée en oubliant carrément que mon haut était irrécupérable. 

        Quand le beau blond que j'avais percuté releva la tête, j'étais toujours dans cette attente interminable qui me donnait mal au ventre. Il était aussi beau que dans mes souvenirs, même si ces derniers étaient assez flou. Il s'était coupé les cheveux entre temps, ce qui le vieillissait légèrement, mais je reconnaissais parfaitement le piercing qui ornait ses douces lèvres que j'avais vu parcourir sans gêne le corps d'une jeune femme rousse, sûrement aussi îvre d'amour que lui. 

- Ce n'est pas grave, m'assura-t-il alors, je comptais finir la soirée sans. 

        Il me fit un clin d'oeil que j'ai trouvé franchement dégoûtant. Il avait beaucoup plus de charme dans l'image que j'avais gardé de lui. Peut-être parce qu'il semblait fidèle et que ce qu'il venait de dire était totalement abjecte. Cependant, je me mis à glousser comme n'importe quelle idiote de mon âge à sa remarque, et mes joues prirent une teinte rôsée alors que mon bras retomba vers ma taille. 

- Shawn, dit-il alors avec assurance. Shawn Martin. 

- Louise, renchéris-je timide. Louise Dallas. 

        Il me sourit et saisit le verre que je tenais encore, pour le porter à ses lèvres et en finir le contenu. Il ne sembla pas une seule seconde me reconnaître, ou du moins, douter de mon identité. 

        Je ne pouvais pas prendre le risque de lui révéler mon prénom, parce que même bourré, il aurait pu me trahir. Je ne savais pas combien de fois il avait entendu mon nom, ni même combien de fois on l'avait défendu d'envisager la possibilité de me parler. J'imagine que si j'avais su alors, je n'aurais pu en tirer qu'un sentiment de fierté. 

- Je déteste les verres vides, me dit-il alors en me montrant le gobelet qu'il m'avait volé, que dirais-tu de m'accompagner le remplir.

- Avec plaisir.

        Je saisis la main qu'il me tendit, et le suivis petit à petit tandis qu'il essayait de se frayer un chemin à travers la foule d'étudiants totalement déshiiniber. Je ne pouvais m'empêcher de remarquer la chaleur qui émanait de ses grandes paumes qui me tenaient fermement. Il ne semblait pas même remarquer la force qui faisait pression sur mon maigre corps, et je dû me retenir de ne pas l'injurier d'être aussi goujat.

        On sait tout les deux comment ça va finir. Ce n'est jamais qu'un verre. Il va m'en servir un, et me faire des sous-entendus, auquel je répondrais avec un sourire innocent qu'il lui donnera l'horrible impression que je suis faible. Puis, à mesure que l'alcool s'insuflera dans son système, son corps va instinctivement se rapprocher du mien. D'abord, ses pieds s'avanceront légèrement, puis ses hanches se colleront presque aux miennes, et enfin, ses lèvres se déposeront délicatement sur les miennes. S'en suit une violence agréable qui nous mène dans une chambre désordonnée, où nos deux corps s'abandonneront au côté bestial qui sommeil en nous.

Who you are. [5sos]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant