5. "We are soldiers of the light."

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Il fallait que je trouve Calum, ça devenait vital. Il m'avait confié qu'il passerait l'après-midi avec ses nouvelles connaissances, dont je ne m'étais même pas inquiété jusque là. Je croyais que c'était une bonne chose qu'il tente de s'intégrer indépendemment de moi, j'étais persuadée qu'on avait rien à craindre... Ou du moins, qu'on serait libre de problèmes pendant quelques temps. Mais j'avais tord. J'ai laissé mes espérances influencer mon jugement, et j'ai cru comme une idiote que Calum serait aussi méfiant que je l'étais. Je me suis dis, que même si il essayait de se faire des amis, il aurait au moins l'intelligence de ne pas leur faire confiance trop rapidement... J'aurai du y penser avant. J'aurais du savoir que ses nouveaux amis n'auraient pas du être notre seule préocupation... Comme si les méchants se montraient au grand jour !

J'avais une boule au ventre, et un très mauvais préssentiment... Je m'inquiétait pour lui et pour sa santé mentale, déjà fragile. Et s'il était déjà trop tard ? Non. Non. Je me devais de le sauver, je le lui avais promis.

Je trépignais d'impatience devant sa salle, maudissant chaque seconde de s'écouler bien trop lentement... J'avais pensé à rentrer directement et à l'extraire de son cours d'économie, sûrement ennuyant à mourir, mais il m'en aurait voulu. Il aimait les cours. Il aimait être assit au milieu d'une foule, et écouter les dires d'un professeur sans passion. Il aimait étudier, aussi étrange que cela pouvait être. Et j'avais de mauvaises nouvelles pour lui... Et chaque seconde que je perdais à ne pas être à ses côtés le laissait un peu plus dans son monde parfait que je ne voulais pas briser... Et pour une raison que j'ignore, je voulais qu'il puisse encore être heureux quelques instants.

Je regardais mon portable toutes les cinq secondes pour regarder l'heure, mais ça n'accélérait pas le temps. Je devenais folle à attendre. Et je ne pouvais même pas me soulager avec une cigarette, parce qu'il parait que c'est interdit dans les lieux public. En quoi vouloir mourir longtemps est blâmable ? J'aurais eu le temps d'aller fumer cent fois, mais je ne voulais pas risquer de le louper. J'avais bien son numéro, mais ce ne sont pas des choses qui s'écrivent simplement...

Je me suis mise à ronger mes ongles, ne sachant que faire d'autre pour me calmer. Je n'avais jamais été du genre coquette de toutes manières, et quand je prônais fièrement que mes ongles ne s'étaient jamais cassé, c'était uniquement parce que je ne leur en laissais pas l'occasion. Il y avait un reste noir d'un vernis posé il y a bien deux semaines sur ces derniers. Combien de filles m'aurait blâmé d'être aussi "négligée" ? Je ne l'étais pas. Je ne passais simplement pas ma vie à m'inquiéter de mon apparence.

J'aimais être confortable dans mes vêtements, et il m'arrivait parfois de sortir simplement vêtus d'un gros sweat bien large qui appartenait à mon frère. Il détestait que je lui pique ces vêtements, mais c'était tellement agréable de nager dedans. Avant, ils portaient son odeur, et je me sentais en sécurité partout où j'allais. J'avais l'impression qu'il était avec moi, et qu'il me protégeait de je ne sais quoi. J'ai passé toutes mes épreuves de Bac dans ses sweat ! Et puisque je l'ai eu, il a toujours clâmé haut et fort qu'il en était en partie responsable. J'aimais mon frère, oui...

Il m'arrivait aussi de vouloir être jolie. Non pas pour plaire à un garçon, ou pour ressembler à toutes les filles qu'on voyait sur les magazines, d'une perfection affligeante. Je voulais me trouver jolie, pour moi, simplement. Alors je faisais des efforts, et je me sentais deux fois mieux en comparaison à ses jours où je prime le confort à la beauté. J'étais un échec de la société, refusant de faire quoi que ce soit pour le monde m'entourant. J'aimais être ce que j'aimais, point.

Tellement inquiéte ce matin, en repensant à ce que j'avais appris la veille, j'avais sauté sur les premières affaires qui m'étaient tombées sous la main. Je portais un sweat vert que j'avais acheté à Dublin lors d'un de mes voyages et il avait une valeur sentimentale. C'est durant ce voyage que j'ai rencontré mon premier amour de vacances, et que j'ai laissé pour la seule et unique fois, les défenses de mon coeur de côté. Je me sentais comme en sécurité sous l'épaisse couche de vêtement : c'était comme si j'étais protéger par l'amour que j'avais ressentis sur ce petit bout de pays.

Who you are. [5sos]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant