Who you are. [5sos]

12. "And the world we leave behind."

        Michael s'est assis à la place où désormais, j'ai l'habitude de voir Ashton. Quand à ce dernier, il n'est pas venu. Je l'ai attendu, bêtement, croyant qu'il viendrait me parler de tout et de rien et qu'encore une fois, je l'ignorerais. Peut-être a-t-il finalement compris que je ne désirais pas créer un quelconque lien avec sa personne. Pourtant, j'aurais préféré qu'il soit là au lieu de Michael.

        J'ai fais quelques recherches depuis la dernière fois où nous nous sommes parlé, en vain. Si ce n'est qu'il a beaucoup d'amis, et qu'aucun d'eux n'est prêt à le trahir. Il est en troisième année de droit, alors j'imagine qu'il sait comment s'y prendre pour éviter les gens comme moi. Il a amené avec lui son plateau, débordant de tout un tas de choses. Comptait-il réellement manger avec moi ?

        Il avait ce même sourire satisfait que le jour où je l'ai rencontré, quand il m'a menacé. Bien sur, aujourd'hui, j'ai eu un aperçus de sa manière de faire. La simple idée qu'il ait fais croire à Calum que nous avions tué Mr.Crowels me répugnait. Bien que je ne sois pas quelqu'un de tendre, je n'avais encore jamais fais croire à quelqu'un qu'il était responsable de la mort d'un tiers dans le simple but de faire du mal.

        Nos méthodes divergeaient, mais je sentais au fond que nous étions fais de la même matière haineuse. Je voyais dans ces yeux la même lueur que j'observais chaque matin dans le miroir. Je savais parfaitement que tout ceci n'était qu'une façade, mais que cette dernière n'était pas à prendre à la légère.

        Les gens qui n'ont plus rien a perdre sont les plus dangereux parce qu'ils sont capables de tout. Je le sais. Et pourtant, il était évident que Michael, contrairement à moi, avait quelque chose à perdre. Son statut à l'université avait trop de valeur pour qu'il ne le remette en question. C'était mon seul avantage dans cette histoire. Mais il fallait encore que je sache comment l'utiliser.

        Certains étudiants ne se gênaient pas pour nous observer, commentant entre eux ce qu'ils estimaient qu'il se passait entre nous. Et pourtant, mise à part le silence, Michael ne m'offrait guère plus que ce que moi même je lui donnais.

        Calum et Luke aussi nous observaient, de la même manière qu'ils l'avaient fais quand Ashton était venu s'installer en face de moi la semaine précédente. Etait-ce une tradition du lundi, que de venir me voler le peu de temps que je prenais pour manger ?

- Que veux-tu ? avais-je finis par demander impatiente.

        Michael releva la tête de son assiette pour m'offrir son sourire, à nouveau. Je me demandais si il arrivait qu'il le perde, car il semblait scotcher à son visage. Ca lui donnait une assurance étrange. C'était comme si il se rebellait. Et je détestais user cette expression envers sa personne car elle ne faisait que me rappeler le surnom stupide qu'il avait donné à son groupe.

        Je reposais mes couverts, n'ayant définitement plus envie de manger quoi que ce soit en sa présence. Il me répugnait, oui. Et si je m'étais sentis assez en confiance, j'aurais sans doute tenter de lui faire du mal dans le seul but de me venger. Mais je savais pertinemment qu'aucun des mots que j'avais en réserve ne lui aurait fais un quelconque mal. Il me fallait patienter. Et, étrangement, quand il le fallait, je pouvais être quelqu'un de très patient.

        A défaut que son petit jeu commençais à m'agacer. Quand il reposa son regard sur son assiette, me laissant seule dans cette discussion à sens unique, je compris qu'il ne venait ici que pour me provoquer. Il n'avait aucunement envie de parler de quoi que ce soit avec moi. Il venait pour profiter du spectacle dont il croyait être le maître.

        Mais je n'étais certainement pas prête à le laisser se croire supérieur plus longtemps. Car c'était le seul but de sa manoeuvre : me prouver qu'il était supérieur. Il ne l'était pas. Je refusais que quiconque se prétendre au dessus de moi pour n'importe quelle raison. Personne n'était mon supérieur. Non. J'étais le diable en personne, et croyez-moi, je n'aimais pas qu'on essaye de me rabaisser.