BONUS 8 : « Je crois que tu sous-estimes l'amour qu'il a pour toi »

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Je compris dès que je rentrai chez moi que quelque chose ne tournait pas rond.

Comme tous les jeudi après les cours, j'étais allé chercher Zoé à l'école. Mes parents n'avaient même pas eu besoin de me demander de leur rendre ce service lorsque j'avais pris connaissance de mon emploi du temps en septembre ; j'aimais passer du temps avec ma petite sœur - ce n'était pas mes quinze ans qui m'empêchaient d'être fan de cette tête rousse -, et j'aimais bien adresser des regards noirs aux petits cons qui se moquaient de ses tâches de rousseur dans la cour de récrée.

Alors comme d'habitude, nous étions passé à la boulangerie pour acheter des viennoiseries, Zoé avait choisis des lunettes à la framboise, et je m'étais contenté de ramener le pain pour ce soir.

Zo' était une enfant assez calme et posée. Et ce, depuis qu'elle était bébé. D'après mes parents, elle a fait ses nuits très vite, et elle ne les a jamais trop embêté. Pas comme moi j'avais embêté ma mère en tout cas.

Elle n'était pas très bavarde en général, et elle ne parlait vraiment bien qu'aux personnes qu'elle connaissait bien. Mes parents et moi faisions partis de ce cercle restreint évidemment, mais je savais qu'elle parlait aussi beaucoup à Maëlle et Raphaël, et surtout, à Deen.

Elle avait toujours été fasciné par le copain de notre grande sœur sans trop de vrai raison. Moi, je l'adorais parce qu'il m'avait défendu plus d'une fois étant petit et parce qu'il rendait Maëlle heureuse, mais Zoé l'avait idolâtré dès qu'elle l'avait connu, à à peine deux ans.

D'ailleurs, comme à quasiment chaque fois que nous rentrions à pied tous les deux, elle m'avait demandé quand est-ce qu'elle pourrait enfin revoir son idole. Je m'étais bien gardé de lui dire que nos parents comptaient lui organiser un anniversaire surprise dans très peu de temps, et que Deen, Maëlle, Raphaël, Inès et tous leurs enfants seraient présents.

Comme d'habitude, Zoé m'avait raconté sa journée en détail, et nous avions fait la course jusqu'à la maison.

C'était donc à ce moment-là que j'avais compris que quelque chose ne tournait pas rond.

Zoé, comme à chaque fois qu'elle rentrait de l'école, se précipita dans la maison en scandant le nom de nos parents sans prendre compte de leurs emplois du temps, attendant simplement que l'un d'eux se manifeste.

C'était parce qu'il était censé n'y avoir personne dans la maison que je compris que quelque chose clochait : notre mère répondit dans la foulée à Zoé, qui se précipita dans le salon.

Fronçant les sourcils, je me dirigeai dans la cuisine à la suite de ma petite sœur.

Zoé accrochée à sa taille, ma mère lui demanda si elle avait passé une bonne journée dans un sourire un peu coincé, et me fit savoir avec un regard qu'elle m'expliquerait une fois que ma petite sœur ne serait plus là.

Je n'aimais pas ça. Depuis quelques temps mes parents estimaient que Zoé - du haut de ses neuf ans - était assez grande pour comprendre certaines crises familiales. Là, si ma mère estimait que ce n'était pas le cas, c'était qu'il devait s'agir de quelque chose de grave.

Une boule étrange se forma dans ma gorge et je sentis l'angoisse commencer à me gagner.

Faites que ce ne soit pas Raphy, faites que ce ne soit pas Raphy.

- Tu vas faire tes devoirs mon cœur ? demanda ma mère à Zoé d'une voix douce.

- Oui mais il faudra que tu m'aides avec mes maths, je comprends rien.

- Soso t'aidera quand il pourra. Hein Soso ?

Sous le visage tendu de ma mère, je dirigeai immédiatement mon regard vers ma petite sœur et lui adressai un sourire que je voulais naturel :

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