BONUS 14 : « Il en faudra plus pour me fumer »

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Petit préambule pour que vous compreniez où on en est : ce bonus vient après le CHAPITRE 45 de Toujours Là. Si vous ne l'avez pas lu bah... Gros spoil du coup. Et pour les autres, vous comprendrez vite de qui et de quand il s'agit je pense.

Plein de bisous et bonne lecture ! ❤️

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Le dernier truc dont je me souvenais, c'était la vision de mon public flou. J'en étais au deuxième couplet du son que je préférais sur mon nouvel album, Les Daltons, et plus je rappais, plus je me sentais partir. Les lumières des flashs m'aveuglaient, je sentais mes jambes me lâcher, les paroles que chantait mon public me parvenaient en un brouhaha étouffé. Puis je m'étais vu m'effondrer, et j'avais juste eu le temps de penser « merde, faut pas je tombe sur ma tête » avant que ce soit le flou total.

Ensuite, je me souvenais simplement m'être réveillé dans la salle de réveil de l'hôpital de Chartres, complètement paniqué de voir personne que je connaissais autour de moi.

Je l'avouerai certainement à personne parce que je savais que j'allais m'en prendre plein la gueule, mais j'avais senti que quelque chose clochait avant de monter sur scène. 

Je m'étais pas trop senti dans mon assiette, je m'étais senti fatigué, et j'avais eu une putain de gêne dans la mâchoire. Le fait que ce soit dû à mon cœur m'avait vite fait effleuré l'esprit, mais j'avais tellement été pris dans l'excitation du concert que j'y avais pas pensé plus de cinq secondes. J'avais échangé un check d'avant-concert avec mon petit frère, avec Lo' et avec tous mes gars, puis comme d'habitude j'avais donné une longue accolade à Elyas, et j'étais parti me déglinguer sur scène pour faire partager mon nouvel album à mon public Chartrain. 

Ce fut qu'au bout de quarante minutes de concert que j'avais commencé à me sentir vraiment très mal : la gêne que j'avais ressenti dans la mâchoire avait commencé à irradier, puis elle s'était propagée dans mon bras et dans mon dos. Sauf que j'avais voulu tenir pour terminer le concert et pas laisser tomber mon public : c'était ce que j'avais toujours fait, à moins d'avoir une extinction de voix, rien ne pouvait m'empêcher de rapper pour mes gens. Et puis ce qui devait arriver était arrivé... J'avais été pris de vertiges, j'avais plus été en capacité de chanter, puis je m'étais évanoui.

Lorsque j'ouvris les yeux pour la première fois après tout ça, je mis un certain temps pour remettre de l'ordre dans mes idées et capter que j'étais dans la salle de réveil d'un hôpital. Puis une fois que je compris, la première chose qui me vint en tête fut : Elyas. Mon fils avait assisté au concert, il m'avait vu tomber, pour autant que j'en savais il me croyait peut-être mort et il pensait que je l'avais abandonné comme sa génitrice. Il devait être paniqué. Alors je fis tout pour chopper un médecin qui puisse me sortir de là ou au moins faire parvenir la nouvelle à mon gamin que j'étais en vie. Quitte à passer pour un putain d'hystérique. 

Ce fut après que j'eus poussé un juron monumental qu'une infirmière vint me voir, et je tentai de me radoucir pour être sûr d'obtenir ce que je voulais :

– Est-ce que je peux sortir d'ici j'vous en supplie ? demandai-je les mâchoires peut-être un peu trop serrées, l'électrocardiogramme s'emballant à côté de mon lit alors que j'étais de plus en plus nerveux. Mon fils est tout seul, faut que je le vois.

– Calmez-vous, m'intima l'infirmière sans faire attention à ce que je venais de lui dire alors qu'il s'agissait de mon putain de gamin. Je vous promets qu'on fait de notre mieux et que j'irai chercher un médecin quand vous serez plus calme. Pour l'instant vous devez rester ici.

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