Chapitre 16

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PDV DE MORGANE :
On se lève rapidement et on reprend le chemin. Pour marcher, encore et encore et encore. Soit on marche, soit on cour, de toute façon. C'est dans ce genre de moment que je penses à quel points j'aimerais avoir une maison. Un toit au dessus de la tête. Pour vivre posée, sans avoir à fuire.
Ce désert est tout simplement sans fin. On marche encore et encore au milieu des immeubles en ruines, des vieux magasins au murs abîmés par le soleil, des voitures en miettes et des anciennes maisons qui ne tiennent même plus debouts. J'ai du mal à imaginer à quoi cela ressemblait avant la Braise. Quand je m'ennuis sur le trajet, je me force a imaginer ce lieu empli de gens, de familles qui traversent les rues, de frères et soeurs qui se chamaillent devant le marchand de glace. Un lieu plein de vie. Je me force encore à imaginer cet endroit en remarquant ce qui semble être un ours en peluche abandonner dans une voiture, à moitié grignoter par des bêtes. Je vois comme une grande ville, pleine de vie et d'animation. Un homme d'affaire en costume qui cour à ma droite pour ne pas arriver en retard, une femme qui promène son chien, des enfants qui jouent avec leurs doudous avant de devoir s'enfuir...
Maintenant ce n'est qu'un désert, vide de joie et de souvenirs. Ça paraît tellement irréel. Je n'ai jamais connu ça, et je ne le connaitrais sûrement jamais.
Plusieurs fois nous avons dû nous cacher à cause de WICKED. Il nous recherche toujours et plusieurs de leurs hélicoptères survolent parfois la zone où nous nous trouvons. Plus on avance et plus je vois Winston s'épuiser. Les fondus l'ont salement blessé hier et il a plusieurs entailles profondes au niveau du ventre. Je me rapproche de lui et l'aide à marcher.

-《Ça va aller mon pote ?》Je lui demande.

-《Ouais, t'en fais pas, je gère.》Dit-il d'une voix faible qui semble trembler avec chaque respiration qu'il prend.

Je l'aide à escalader une immense dune de sable. En faite nous sommes tous épuisés. Il fait au moins 47 degrés, nos chaussures s'enfoncent sans arrêt dans le sable, nous faisant tomber et le soleil nous tape sur la tête à chaque seconde. C'est tout bonnement insupportable. Une fois arrivés en haut de la dune, on reprend tous notre souffle. Newt se retourne vers moi, me prend la main et me demande si je vais bien. Je lui assure que oui, même si je doute moi même de la réponse. Thomas nous indique les montagnes qu'il voit au loin.

_《C'est là, c'est là qu'on va.》Dit-il.

_《Bah on est pas près d'arriver.》 Rajoute Newt, peu enthousiaste.

En effet, il a raison. Les montagnes sont si loin qu'on en distingue à peine la formes. Elles ressemblent presque à un mirage vu d'ici. Alors qu'on allait repartir, Winston s'effondre au sol en respirant bruyamment, dévalant la dune tête la première. Je le savais, son état s'aggrave. On se précipite vers lui et je me retrouve à genoux à ses côtés.

-《Winston, Hey ! Winston regarde moi.》Hurlais-je.

Il lève les yeux vers moi mais il semble à peine conscient. Je soulève son t-shirt et remarque qu'un liquide noirâtre absolument dégoûtant s'émane de sa blessure. Je tente de garder mon sang froid face à cette horreur. Je n'ai jamais vu une plaie s'infecter comme ça, pas même celles provenant des griffeurs. Je vais être honnête, je n'ai aucune idée de comment soigner ça.

-《Hum... Newt, donne moi ton bandeau.》Lui dis-je, la voix légèrement tremblante.

Newt s'exécute et je commence à panser la plaie de Winston comme je le peux avec ce petit bout de tissu qui n'est même pas désinfecté.

-《Qu'est ce que tu fais ?》Me demande Thomas.

-《J'ai passé 2 ans de ma vie à soigner les plaies des Blocards, et je suis la seule Medjacks encore en vie. Alors je fais ce que je peux.》Lui répondis-je, amèrement.

Ce que je viens de dire me ramène encore une fois à la dure réalité. C'est vrai, Clint et Jeff sont morts. Comme Chuck et Alby. Et ce que je crains le plus maintenant, c'est que Winston soit le prochain. Je ravale mes larmes et me concentre sur mon travail. Une fois le bandage en place, je me relève et dit aux autres :

-《Il ne peut plus marcher. Il est trop faible, il faut qu'on trouve un moyen de le transporter.》

Après quelques minutes de réflexion, on décide de construire un brancard avec des vieux débris trouvés sur place. On place Winston toujours inconscient sur notre petite construction et on reprend la route. On marche encore pendant une heure avant qu'une tempête de sable éclate. Je sens que ça ne va pas arranger nos affaires ça.

-《Il faut qu'on trouve un abris et vite !》Nous dit Thomas en hurlant pour qu'on l'entende par dessus le bruit du vent qui souffle si fort que nos corps sont souvent balayés par ce dernier.

On se précipite alors dans ce qui semble être un débris de maison. En vérité, seul un mur est encore debout. Mais c'est le seul abris qu'on a. On attend là que la tempête passe.
Mes yeux sont toujours rivés sur Winston.
Quelques choses me dis que même si la tempête prend fin, la situation ne s'améliorera pas pour autant.

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La Blocarde [TOME 2] | La Terre Brûlée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant