28.

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Nous approchons de la fin de l'année universitaire. Le temps est passé très vite. Au début, je pensais avoir du mal à sympathiser avec mon roommate, il était assez fermé. Mais finalement, nous nous sommes plus que bien entendus.

– J'ai encore envie d'expérimenter un truc.

– Dis-moi.

Il n'y a plus de tabou entre nous. Mais si Bart y met les formes, c'est que ce qu'il va demander est, pour lui, encore pervers.

– Je ne me suis jamais masturbé à l'extérieur.

Bon, ce n'est pas trop grave ce qu'il demande. Avec notre site et les échanges que nous avons sur Skype, il trouve de nouvelles idées et évidemment, il veut tester. C'est une forme de professionnalisme, il faut expérimenter pour pouvoir bien conseiller les autres.

– On y va.

– Où ?

Il me suit. Nous marchons un long moment. La nuit commence à tomber. Nous nous retrouvons devant le parc de la ville, fermé.

– On escalade la grille.

– C'est interdit.

– Allez, aide-moi à passer au-dessus.

Nous nous retrouvons seuls dans le parc. On s'éloigne de la rue.

– Voilà, on est en pleine nature.

Enfin presque. Je baisse mon short.

– On va se masturber ici ?

– C'est ce que tu voulais, en extérieur.

– Et si on se fait choper ?

– Allez, baisse ton froc et paluche le monstre.

Il ne résiste pas bien longtemps.

– Punaise, c'est cool de faire ça dehors.

– Ça t'excite ?

– À fond.

Nous sommes là, debout, dans un coin reculé du parc, à nous masturber fièrement.

– Merde.

Un couple passe. Ils nous observent un instant puis poursuivent leur chemin.

– C'est la honte.

– Tu crois qu'ils viennent faire quoi, la nuit, dans un parc fermé ? On vient là soit pour fumer des joints, soit pour baiser.

– J'espère qu'ils ne nous ont pas reconnus.

– Ils sont sans doute aussi gênés que toi. T'inquiète pas, continue.

Je pensais que nous serions tranquilles, mais nous ne sommes définitivement pas les seuls à vouloir profiter du parc. Un mec s'approche. Il baisse son pantalon et commence lui aussi à se masturber. Nous n'échangeons aucune parole, nous profitons juste du moment, jusqu'au bout.


Soulagés, nous retournons vers le campus.

– C'est crade quand même.

– Quoi exactement ?

– On s'est laissé jouir dans l'herbe. Demain il y aura du monde, des familles, des enfants. Et si quelqu'un s'assoit dans notre sperme ?

– J'imagine que personne ne vient entre ces arbres, ils cherchent plutôt une place au soleil. Tu vas souvent dans ce parc, tu t'es déjà assis sur du sperme ?

– Non.

– Et dis-moi franchement, tu trouves ça crade ou excitant ?

– Plutôt excitant en fait.

– Voilà. Si c'est un homme qui voit les traces, ce n'est pas grave du tout.

– Pourquoi ?

– Dans les chiottes et la douche du dortoir, y a souvent des traces de sperme sur les murs.

– Ouais.

– Ça te dégoûte ?

– Non, je me dis juste qu'un mec s'est bien amusé.

– Tu vois, y a pas de souci. La question principale c'est de savoir si cette expérience t'a plu.

– Ouais, l'idée de se faire surprendre c'est tellement bon.

– On aime ça. On veut se faire surprendre dans toute notre virilité, membre en main, bien dur, bien raide.

– L'autre mec semblait être un habitué.

– J'imagine que certains sont accros à l'exhib. On peut être accro à tout.

RoommateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant