Chapitre 12

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En sortant de deux périodes de 45 min avec les Tle C, Mélanie se sentait épuisée. Elle décida d'aller faire un tour dans la salle des profs pour vérifier ses notes pour le lendemain et pointer. Elle était en train de remplir la fiche de présence du personnel quand elle vit le professeur de philosophie entrer dans la salle avec le surveillant général.
Les deux hommes semblaient rire d'un sujet particulier, cet homme lui hérissait le poil, ce n'était pas juste parce qu'elle l'avait surpris dans une position inappropriée avec une de ses élèves, avec Olama en clair mais surtout sa façon de se prendre pour le centre de l'univers. Il avait l'année dernière modifié un nombre incalculable de fois l'emploi du temps pour qu'il coïncide avec le sien, résultat les autres profs devaient trouver une façon de s'arrimer à lui.
Arrogant, prétentieux, insolent et égoïste, le genre de cocktail qui devenait toxique quand concentré sur une seule personne.
- Mademoiselle Madjê, alors cette nouvelle année ?
Il venait de lui parler ? Oui il venait de lui parler avec son sourire en coin prétentieux.
- Bonjour M. Ndzana ! Comment vous allez ?
- Bien, je suis au plus haut de ma forme ! J'ai appris que vous vous êtes découvert une nouvelle vocation de conseiller pédagogique !, fit-il.
Mélanie fut estomaquée par sa déclaration. Pour qu'il en parle Olama doit lui avoir raconté leur discussion.
Qu'est-ce que ces deux là trament ensemble ?
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler...
- Ne vous inquiétez pas trop pour vos élèves, les hormones et la jeunesse parfois eux-mêmes sont dépassés par tout ce qui coule dans leurs veines !
Il s'en alla sans rien ajouter de plus. Il y avait définitivement quelque chose entre son élève et ce type et elle allait tout faire pour comprendre ce qui se passait vraiment.
Elle retournait à sa fiche de présence lorsque son téléphone sonna. C'était un numéro privé. Elle hésita un moment avant de répondre.
- Allô !
- Bonjour Mélanie !
Quand on parle d'un problème, un autre se présente aussitôt.
Ferdinand Zoa était à la fois son sauveur mais aussi et surtout son cauchemar. Elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit, il avait occupé son esprit la nuit entière.
- Tu m'écoutes ! fit-il avec impatience. Mélanie ?
- Oui... j'écoute !
- Je suis devant ton collège !
Il était sérieux hier en disant qu'il viendrait la chercher. Mais comment il savait à quelle heure elle finissait, elle ne lui avait pas donné cette information.
- J'arrive ! répondit-elle avant de raccrocher.
Elle se précipita hors du collège sans vraiment comprendre pour quelle raison elle courait vers son bourreau. Mais avait-elle le choix ? Elle avait trouvé une échappatoire à la situation chaotique dans laquelle se trouvait sa famille. Il avait tenu parole et ramené son frère, alors elle devait tenir la sienne, Surtout si elle voulait qu'il paie le crédit de la maison familiale.
Elle venait de sortir quand quelqu'un la rattrapa part le bras, arrêtant net sa course ; Elle leva les yeux pensant que Ferdinand impatient était descendu la chercher dans le collège mais en croisant le regard de la personne qui la tenait, elle comprit qu'il allait y avoir quelques embrouilles.
- Karim ? Tu fais quoi là ?
- Je voulais te voir ! Tu ne réponds pas à mes appels !
Il avait une petite voix, le style de voix qu'on utilise lorsqu'on vient supplier à genou.
- De quoi tu veux me parler ?
Le ton de Mélanie et le fait qu'elle lui arracha son bras le poussèrent à baisser un peu l'échine. Depuis qu'elle le connait c'est la première fois que Mélanie voit Karim baisser le ton devant elle.
Elle avait presqu'envie de rire.
- Est-ce qu'on ne peut pas s'asseoir pour discuter ? Juste quelque minute ?, fit-il.
- Pour discuter de quoi exactement, Karim tu es sérieux ?
- S'il te plait laisse-moi m'expliquer...
- T'expliquer ? Expliquer quoi ? Que je suis venu chez toi te trouver en train de baiser ma meilleure amie ?, lui demanda Mélanie qui commençait à s'énerver.
Elle ne voulait pas mais elle ne pouvait s'empêcher d'en vouloir à Caroline et à Karim de l'avoir prise pour une idiote.
- C'était un accident Mimie... écoutes !
- Un accident ! Elle a glissé sur ton pénis si je comprends bien ! Ecoutes Karim je n'ai rien à te dire ! En ce qui me concerne la question a été réglée !
- Non Bae... je ferais tout ce que tu voudras je vais me racheter...
Mélanie se mit à rire.
- Te racheter, après avoir fendu ma meilleure copine ? Avec la peuplade de fille qu'il y a à Yaoundé c'est Caroline que tu voulais ! Et tu oses revenir le cœur sur la main... Je vais me racheter !
A force d'être en contact avec les jeunes elle se retrouvait parfois en train d'utiliser leurs expressions.
- Mimie je sais que tu peux me pardonner ? Tu dois me pardonner !, fit-il avec le petit ton condescendant que Mélanie connaissait trop bien.
- Je dois ? Pourquoi ? Si je ne le fais pas il va se passer quoi ?
- Je... rien, mais tu sais que nous sommes faits l'un pour l'autre... Qui mieux que moi peut prendre soin de toi ?
- Mélanie ?
Ferdinand avait perdu patience et était descendu de sa voiture i se tenait devant la portière coté passager et les observait de loin.
Elle savait qui pouvait prendre soin d'elle !
Cet homme était encore plus beau sous la lumière du jour. Mélanie se tourna vers Karim qui semblait réaliser que Mimie ne devait pas lui pardonner mais qu'il pourrait encore essayer.
- C'est qui ?, demanda-t-il brusquement. Il te veut quoi ?
- Lui, c'est la raison pour laquelle je me suis présentée chez toi sans prévenir...
Karim avait senti le danger en voyant la façon dont Ferdinand avait interpellé Mélanie.
- Tu peux m'expliquer pourquoi un homme vient te chercher à ton travail ? Et d'où tu le connais lui ?
- Primo ce ne sont plus tes affaires mon cher, qui vient me chercher et autre... Deuxio, si quelqu'un doit me demander des comptes ici de vous deux c'est lui !, répondit Mélanie en accrochant son sac prête à mettre fin à cette conversation inutile et stérile.
- Tu veux dire quoi exactement ? Mélanie...
Karim tira violemment le bras de Mélanie qui s'en allait.
- Où tu vas comme ça ?, cria-t-il. Tu te prends pour qui quand je te parle tu tournes ton dos pour partir...
Avant qu'il ait terminé sa phrase Mélanie fit le geste qui la démangeait depuis qu'elle s'était rendue compte que c'était lui qui l'avait intercepté.
La gifle qu'elle lui assena était assez retentissante pour lui faire peur à elle-même.
- Si tu poses encore tes sales pattes sur moi... ou si tu élèves encore ta voix sur moi, tu comprendras pourquoi beaucoup ne prend pas S, dit-elle entre ses dents pendant qu'elle dégageait son bras. Ce n'est pas parce que tu me connais calme que tu dois t'imaginer que ton paillasson !
- Mélanie tout va bien ?, demanda Ferdinand qui s'était rapproché d'eux.
- Oui tout va bien !, répondit-elle à Ferdinand en le prenant par le bras pour qu'ils s'en aillent.
Il ne fit pas de remarque et se contenta de l'emmener vers la voiture. Mélanie tremblait de rage. Elle n'avait jamais levé la main sur quelqu'un, mais ce que Karim savait faire de mieux c'était la rabaisser et lui faire croire qu'elle n'est rien sans lui.
Elle n'avait pas voulu parler de Ferdinand parce qu'elle ne voulait surtout pas ébruiter son imminent mariage pour le moment, surtout qu'avec Ferdinand ils n'avaient pas encore mis en place les clauses de leur entente.
- Tu trembles ?, lui demanda-t- Ferdinand en prenant place derrière le volant.
- C'est la première fois que je suis assez hors de moi pour frapper quelqu'un comme je viens de le faire !
- Je vois ! Je suppose que c'est ton ex...
- Karim, oui ! Je n'ai pas envie de parler de lui !, répondit-Mélanie en mettant sa ceinture. On peut partir d'ici ?
- D'accord !
Il démarra et ils s'en allèrent. Le lecteur du tableau de bord s'alluma automatiquement sur de la rumba que Mélanie ne reconnut pas tout de suite. Mais au fur et à mesure qu'elle s'habitua à la sonorité elle se rendit compte que c'était Gaz Mawete qui chantait : « Olingi nini »
- Tu écoutes la rumba ?, demanda-t-elle à Ferdinand. Je sais même pas pourquoi je pose la question tellement c'est évident, que c'est ton style de musique...
- Mon style de musique ? Et comment tu peux savoir que c'est mon style de musique ?
Il avait un air coquin en lui posant la question.
- Tu es le genre à aimer la rumba... parce que c'est un style musical...
- Parce que c'est un style sensuel et romantique?, demanda-t-il sans prendre de gant.
- Oui !
Il sourit et fit une grimace avant de continuer à conduire le véhicule.
- Qu'est-ce qui t'a fait penser que je suis un homme romantique ?
Elle ne répondit pas, elle ne pensait pas qu'il était du genre fleur bleu, mais elle le voyait bien offrir des cadeaux, être attentionné, en tout cas elle voulait se convaincre qu'il l'était, tout en espérant qu'il le serait avec elle.
Et cette pensée elle ne savait pas exactement d'où cela lui venait !
- Rien de particulier !
- Donc tu fais juste un transfert sur moi, en te basant sur mon physique ?
La question surprit un peu Mélanie. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il ouvre un argumentaire là-dessus.
- Tu dois avouer que tu es bel homme et que les hommes comme toi sont du genre séducteur...
- Séduire ne veut pas forcément dire romantique Mélanie ! Je ne vais pas te mentir. J'aime plaire aux femmes, mais je suis loin d'être un romantique ! Pour moi le romantisme est surfait ! Quand il y a une attirance assez importante pour que les deux parties s'en rendent compte alors pas besoin de jouer on y va franco et puis on passe à autre chose.
En l'entendant parler Mélanie eut un haut le cœur. Elle était surprise et déçue elle s'attendait à tout sauf à ce qu'il soit aussi sceptique.
- Et je préfère le rap à tous les autres genres musicaux !, ajouta-t-il en prenant l'entrée souterraine d'un immeuble majestueux.
Mélanie lança un coup d'œil c'était le nouvel hôtel qui allait ouvrir ses portes dans la capital. Elle se demandait ce qu'ils venaient faire dans un bâtiment en plein travaux. Cet hôtel était une pure merveille un joyau architectural et culturel, où se mêlaient modernisme et tradition.
Alors qu'elle sortait de la voiture, elle se rappela que le promoteur de cet hôtel était le nouveau client de Caroline. Et qu'elle avait parlé d'une chaine hôtelière.
- Nous sommes où ? lui demanda-t-elle curieuse de savoir ce qu'il faisait là.
Il se contenta de lui prendre la main et de la guider jusqu'à un ascenseur du sous-sol pratiquement vide, il l'ouvrit avec une clé qu'il avait sorti de la poche de sa veste.
Les porte coulissante de l'ascenseur s'ouvrirent aussitôt devant eux, il fit signe à la jeune femme d'entrer la première ce qu'elle fit.
L'espace dans l'ascenseur n'était pas trop réduit mais cette promiscuité finit par affoler Mélanie dont le cœur battait à tout rompre. Ferdinand dégageait quelque chose qui faisait que chaque fois qu'elle se retrouvait trop proche de lui comme en ce moment, elle s'affolait.
Samedi lors du mariage le vin l'avait aidé à se libérer de ses inhibitions donc elle avait été très tactile avec lui. Mais aujourd'hui c'était la réalité, elle devait prendre sur elle pour contrôler le moindre faits et gestes.
L'ascenseur monta tellement vite qu'elle ne se rendit compte qu'ils étaient arrivés qu'à la seconde même où elle sentit la petite pression de l'ascenseur qui s'arrête dans son estomac.
- Nous y sommes ! Bienvenue dans le penthouse du Camaroes Palace...
Les yeux de Mélanie s'écarquillèrent de stupeur face à tout ce luxe. Elle s'attendait à tout sauf à retrouver un espace aussi richement décoré, spacieux, gigantesque au sommet de la tour de 20 étages. On lui aurait dit qu'elle était encore au Cameroun elle répondu non.
L'ascenseur s'ouvrait dans un espace séjour, salle à mangé, avec une grande baie vitrée qui illuminait la pièce. A travers cette baie on avait une vu plongeante sur le centre ville de Yaoundé sans que la pièce ne soit parasité par les bruits de la vie en bas. Dehors il y a une terrasse avec un jardin et pots de fleur où se pavanaient des roses de toutes les couleurs, Mélanie sentait qu'elle n'avait encore rien vu.
Ferdinand affichait une telle assurance qu'elle pouvait le voir redresser les épaules devant elle. Il frimait !
- C'est magnifique ici... Tu sembles aimer les roses..., murmura-t-elle en tournant sur elle-même. Mêler aussi bien l'occident à l'Afrique
- Merci ! Nous avons embauché les meilleurs décorateurs à notre porté ! et oui j'aime le parfum des roses... ça me permet de déstresser !
- Je vois ! C'est une des suites de cet hôtel ?
- Non, ce sont mes appartements dans l'hôtel !, lui répondit-il en l'invitant à s'asseoir sur un des canapés en cuir de la salle de séjour.
- Tu vis à l'hôtel ?
La question de Mélanie le fit sourire.
- Puisque j'y travail c'est pratique non ?
Elle leva les yeux sur lui pendant que son cerveau recoupait les informations qu'il venait de lui donner.
- Attends ! C'est toi le propriétaire de Camaroes ?, demanda-t-elle choquée de ne pas avoir compris dès le départ.
- En chair et en os !
- Seigneur, fit Mélanie en attrapant le vers de whisky qu'il venait de servir.
- Tu ne veux pas de glaçon ou du coca ?
Elle n'écoutait plus ! Elle avala d'une traite le liquide marron qui lui brula la paroi thoracique. C'est en toussant qu'elle lui rendit le verre vide. C'est lui qui avait embauché Caroline et sa boite !
- Tu sembles abasourdie Mélanie !
- Je savais que tu avais de l'argent et tout mais je n'imaginais pas que tu sois riche comme Trump...
Il éclata de rire !
- Je ne sais pas si je devrais prendre cette comparaison comme un compliment ou comme une insulte parce que ce type est loin d'être riche !, fit-il en s'asseyant face à elle.
Il ne lui proposa plus de verre puisqu'il savait qu'elle ne tenait pas l'alcool, Mélanie se retrouva donc un peu prise au dépourvue, elle ne savait même plus comment se tenir, elle avait envie de fuir, c'était vraiment n'importe quoi comme situation.
- Alors si on parlait de ce qui nous réunit ici, dit-il avant de s'adosser contre le fauteuil qu'il occupait.
- Apparemment je dois signer un contrat ?, rigola-t-elle
Mélanie ne savait pas comment prendre la situation autre que sur le ton de la blague.
Parce que ceci ne pouvait pas être réel pour elle. Elle avait atterrit dans un conte de Disney.
Ferdinand sourit, encore ce sourire coquin. Mélanie se demanda ce qu'il préparait encore cette fois.
- Je voudrais juste que nous mettions au point certaines choses en ce qui concerne notre union ! Il ne s'agit pas juste d'un mariage arrangé, c'est un contrat de partenariat que nous allons signer. Un partenariat gagnant-gagnant, commença-t-il en posant son verre sur un tabouret en bambou lustré à ses cotés.
- Un partenariat !, répéta Mélanie.
- Oui ! Un où chacun à quelque chose à apporter ! J'ai besoin d'une épouse, qui puisse donner le change en société ! Une femme qui a de l'esprit et du caractère mais qui saura rester impassible quand il faudra ! Et je crois que tu as ces qualités Mélanie !
- Je vois !
- Et toi tu as besoin que quelqu'un épaule ta famille financièrement alors... Si on s'entend sur ces deux choses alors je crois que nous tenons le bon bout !
- L'aide que tu apporteras à ma famille sera temporaire... J'insiste là-dessus...
- D'accord !, fit il résigné.
Mélanie prit le temps de respirer ! Elle avait le cerveau qui bouillonnait, dans quoi elle allait s'embarquer mais en même temps ce n'était pas non plus la mer à boire. Mais quelque chose la turlupine.
Elle ne voulait pas ce l'avouer mais il manquait quelque chose de fondamentale pour que ce partenariat fonctionne.
- Quand tu dis une épouse qui donne le change en société ça veut dire ?, demanda-t-elle.
- Ça veut dire que tu devras te comporter comme ma femme, mon épouse lorsque nous serons face au publique...
- Je vois ! Mais en privé chacun vit sa vie ?, lui demanda-t-elle.
- Exactement !
Mélanie se leva ! Elle avait l'estomac noué, lorsqu'il avait parlé de clauses elle ne s'était pas imaginé ce genre de chose. Elle avait un gout d'amertume sur la bouche. Elle ne voulait pas de cette union au départ et puis elle y a été contrainte et maintenant ça !
- Cela veut dire quoi nous contractons un mariage blanc ?
Sa question sembla le prendre au dépourvu. Elle-même n'était pas certaine d'avoir une idée de ce qu'elle demandait réellement.
- Je n'y ai pas vraiment... Ce sera comme tu voudras mais tu ne devras pas entretenir de relation extraconjugale...
- Tu es sérieux ? le coupa-t-elle. Et je suppose que cette clause ne s'appliquera pas à toi ?
- Je suis capable d'entretenir une relation discrète...
- Et moi pas ! Attends ce mariage sera temporaire ?
Cette question sembla le prendre une nouvelle fois au dépourvu comme s'il ne voulait pas lui donner plus de détails.
- S'il n'est pas circonscrit à une durée limitée je ne veux pas de ces clauses !
Mélanie ne savait pas ce qui lui prenait. L'idée que son rôle ne se limite qu'à faire de la figuration la mettait hors d'elle.
- Ah bon ?, fit-il avec une lueur particulière dans le regard.
- Oui ! Si je dois t'épouser soit on va sur la base d'une union normale soit on détermine une période de 6 mois de vie commune, au bout de laquelle chacun retrouve sa liberté... s'il s'agit d'un mariage blanc...
Ferdinand se leva et se planta devant elle la fixant droit dans les yeux.
- Mel... si tu ne veux pas d'un mariage blanc dis le !, murmura-t-il d'une voix grave.
- Je...
Elle ne savait plus quoi répondre, cette homme la troublait même si elle pensait le cacher elle se demandait si elle avait envie de l'ignorer.
- Je ne veux pas d'un mariage blanc, avoua-t-elle. Même s'il ne dure que 6 mois !
- Je ne t'ai jamais dit que je voulais un mariage de 6 mois...
Le cœur de Mélanie battait trop vite pour qu'elle se rende compte que la distance entre eux était presqu'inexistante.
- Tout ce que je te demande c'est de ne rien attendre de moi ! Parce que je peux rendre notre partenariat plaisant pour tous les deux mais n'attend rien de plus !
Elle comprenait parfaitement la clause principale, profiter sans s'attacher.
Elle hocha la tête et leva les yeux vers lui.
C'était une prière !
Elle ne sait pas s'il ressentait cette pression au ventre comme elle, mais elle avait besoin de lui.
Quand il prit sa bouche la décharge fut assez forte pour la faire trembler de la tête aux pieds. Mélanie s'accrocha naturellement à lui tout en s'offrant toute entière. Il avait les lèvres douces et fermes, qui exploraient sa bouche, lui arrachant un soupir.
Mélanie coulait comme une guimauve fondue !
Elle ne s'était jamais autant laissé aller avec un homme. Lors de la soirée, elle s'était dit que l'alcool avait joué dans la partition, dans l'alchimie entre eux mais en fait elle se rendait compte que l'alcool n'avait rien à voir.
Il lui donnait des frissons juste par sa présence. Et maintenant dans ses bras elle découvrait des goûts et des sensations qu'elle ne se connait pas.
Elle ne résista pas à l'envie de passer ses doigts dans sa coiffure impeccable, ses cheveux étaient doux et souples. La violence de cette première exploration leur coupa le souffle. Elle n'avait même pas la sensation de se tenir sur ses talons pour pouvoir l'embrasser.
Ils se décollèrent à bout de souffle.
- Je crois qu'un mariage blanc serait du gâchis !, déclara Ferdinand en lui souriant.

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