Conséquences - Partie 8

~Chapitre 15~

(point de vue de Spike)

« Allez. Fait-le. »

Non. Je ne ferai pas ça, c'est hors de question. Je t'aime...

« Allons, Spike... Ne vois-tu pas dans mes yeux que je n'attends que ça... ? Mais la vraie question, c'est : toi, qu'est-ce que tu attends ? »

Je ne te ferai pas ça, amour. Je refuse de te faire ça.

« Pourquoi pas ? Tu es dans le camp des gentils, maintenant. En me tuant, tu fais ce qui est juste, non ? »

Non. Ce n'est pas juste. C'est tout sauf juste !

« Fait-le ! Fait-le, William ! »

Crac !

Une manœuvre, un mouvement et c'était terminé. Mais je n'ai pas le sentiment que c'est « juste ». Je n'ai qu'un corps, des yeux que temporairement vides de vie :

« Tu vois... Ça ne sert à rien. »

...

— Spike !

Je sursaute presque et reprends rapidement mes esprits. Seigneur. Buffy est plantée devant moi, les yeux écarquillés et déchaînés. Elle semble hors d'elle et aussi confuse que moi.

— Oui ? Répondis-je, légèrement désorienté.

— Tu as compris ce que j'ai dit ? Ce n'est peut-être qu'une impression, mais tu avais l'air de sacrément te payer ma tête !

— Oui. (Je me racle la gorge.) Oui, j'ai compris ce que tu m'as dit...

— Encore heureux ! Ajoute-t-elle, consternée.

Seigneur, je ne sais plus quoi penser ! Ça lui ressemble tellement ! D'où en plus qu'elle s'est excusée après m'avoir mis un coup. Non. Ça prouve que dalle ! Je dois m'en tenir au plan !

En se rendant compte que j'étais de nouveau plongé dans mes pensées, la blondinette soupire bruyamment et se dirige vers les portes de l'usine. Je pars à sa poursuite :

— Buffy ! Attends, ne t'en vas pas ! (Je l'attrape par le bras et la retourne vers moi.) Je sais. Je sais que tu as besoin de moi.

— Excuse-moi de te dire ça comme ça, mais tu n'as pas l'air de bien t'en rendre compte.

Je soupire. Sous l'impulsion, l'influence du plan, du fait que je dois gagner la confiance de... Ça. Je l'embrasse. Je l'embrasse comme si ça avait été elle. Comme je m'y attendais, elle ne me repousse pas, loin de là. Elle agrippe le derrière de ma nuque pour approfondir notre étreinte qui soudainement devient plus violente et plus bruyante.

J'essaie de ne pas me laisser aller, j'essaie vraiment. Mais ce baiser est renversant, bouleversant. Tu ne dois pas te laisser aller, William. Tu peux tout aussi bien te planter un pieu dans le cœur toi-même, dans ce cas-là ! Buffy s'arrête enfin pour reprendre son souffle. Un bruit magnifique mais légèrement saccadé. Elle ne met aucune distance entre nous, colle nos têtes l'une contre l'autre.

— Je t'aime... Dit-elle d'une petite voix fine.

Je retire ce que j'ai dit. Par tous les diables, que quelqu'un me tue sur-le-champ !

— Oui... Moi aussi.

C'était terrible. Ça avait sonné aussi faux que n'importe quels de mes poèmes, mais je me devais de lui répondre. Je m'étais promis de ne pas craquer, mais c'était plus fort que moi...