~Chapitre 26~

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(point de vue de Willow)

Ce fut terriblement long et douloureux.

Le temps semblait ralenti, comme lorsque l'on regarde l'heure deux fois dans la même minute. Ce fut terriblement long avant que Kennedy ne vienne me voir... Ou alors trop vite.

— Willow...

Ma gorge s'était étranglée lorsqu'elle avait prononcé mon nom. J'étais à l'étage, à la salle de bain pour m'humilier la nuque. Le tranquillisant qu'elle m'avait fait boire me donnait encore l'impression d'être légèrement dans les vapes.

Je suis encore choquée de son geste et c'est sans parler de son flagrant manque de confiance en moi. Si certaines personnes ne veilleraient pas sur moi, je serais probablement morte, vue la rapidité avec laquelle la toxine mit dans mon thé m'a envoyée au pays des rêves.

— Est-ce que je peux te parler, une minute ?

Sans surprise, Kennedy était resté plantée à l'entrée de la salle de bain, comme pour garder une distance de sécurité. J'enroule mes bras autour de ma taille pour me recroqueviller, peut-être pour paraître inatteignable, d'une certaine façon. J'essaie de ne pas me laisser aller dans la tristesse de nouveau, mais je suis certaine que mon visage affiche une toute autre expression.

— D'accord, répondis-je simplement.

Elle approcha un peu plus.

— Je suis désolée.

— (Je pince les lèvres.) Tu es désolée de ne m'avoir rien dit ou tu es désolée de m'avoir empoisonnée... ?

— Je suis désolée pour absolument tout, répondit Kennedy sans s'empêtrer. Si je n'avais pas été si égoïste, je dirais que Giles et les autres m'ont carrément influencé dans ma manière d'agir, mais ce n'est pas le cas.

— Alors qu'est-ce qui t'a pris ? Ripostais-je, un peu plus confiante.

— Willow, tu m'as appris ma propre mort il y a quelques semaines. Tu ne trouves pas que c'est assez pour faire douter n'importe qui ? Tu m'avais promis que tout se passerait bien et regarde ce qui est arrivé à Amanda... !

Amanda semblait être l'excuse à tous problèmes et tous actes, ces temps-ci. Je ne cache pas mon désarroi face à ses paroles, je me contente plutôt d'attendre ce qui viendra ensuite. Ce qui fut amplement récompensé :

— Je t'aime, Willow. Mais parfois, j'ai l'impression que tu ne me dis pas tout.

— C'est vrai, dis-je en soupirant. C'est vrai,je ne t'ai pas tout dit. Tu te souviens de notre balade, après notre soirée auBronze ? Je t'avais mentionné d'avoir peur de perdre ce que j'ai déjà perdu.(Elle hoche la tête.) Alors, voilà. Normalement, j'aurais été censé t'en parlerdurant notre premier rendez-vous, celui où tu aurais discerné par toi-même quej'étais lesbienne. Et je t'aurais répondu avec la plus grande des sincéritésqu'il ne s'agissait pas de femmes, au pluriel, mais d'une femme. Tara. Etlorsque tu es décédée, je l'ai ramené à la vie, afin de faire comme si ellen'était jamais partie et que je n'avais jamais fait ta connaissance. Alors oui,tu vois, je ne t'ai pas tout dit. Par contre, je pourrais te dire que je te pardonnede tout et qu'on mériterait une seconde chance, mais ce serait égoïste. Toutaussi égoïste que l'idée de ramener Tara à la vie une seconde fois.

Conséquences - Partie 8Où les histoires vivent. Découvrez maintenant