~Chapitre 23~

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(point de vue de Spike)

— Où crois-tu qu'elle est allée ?

Je redescends sur Terre aussi vite que Lucifer fut bannit du paradis. La sensation est la même. J'avais eu l'impression de m'écraser de plein fouet par terre.

— Tu crois qu'elle est retournée à la maison ? Ajouta Dawn avec hésitation, comme si elle craignait m'importuner dans mes pensées.

— Ça m'étonnerait, répondis-je sans lui cacher mon non-enthousiasme. Mais on commencera par là...

Elle avait compris ce que je voulais dire. Dès que les autres vont se décider à se détendre un peu, nous partirons d'ici sans faire de vagues.

— En espérant qu'elle y soit... Dit Dawn en se frottant les yeux. Bon, je suis épuisée. Je vais aller dormir.

— D'accord. Dors bien, Globule.

Elle rentre dans l'usine après m'avoir fait un léger signe de la main. Je voudrais soupirer, mais cela me rappelle que je suis mort. Franchement, depuis quand je m'en plains ?

Pff...

Ça rit fort à l'intérieur de l'usine ou peut-être n'est-ce que mon imagination. J'aimerais entendre les filles rires comme si tout allait comme sur des roulettes. J'aimerais entendre son rire.

— Salut, blondinet...

J'ignore. Je savais parfaitement qu'elle viendrait à ma rencontre une fois seul, livré à moi-même.

— Écoute, je sais que c'est la poisse et que tout le monde est en colère parce que tu as laissé Buff s'enfuir. Mais je suis là. Si tu as besoin d'en parler. Ajouta Faith en approchant.

— Je peux savoir depuis quand tu joues les psychologues de service ? C'est Wood qui déteint sur toi ? Ironisais-je.

— Tu rigoles ou quoi ? Répond-elle en affichant toutes ses dents. Non. Enfin, je ne sais pas... Je me disais que tu avais peut-être envie d'être... (Elle lève un sourcil.) Consolé ?

Je crois que si j'avais été en vie, mes joues seraient devenues aussi rouges que celles d'un adolescent de seize ans qui aurait aperçu une poitrine pour la première fois. Faith avait raccourci la distance et me caressait sensuellement, me scrutant maintenant avec des yeux d'animal. Son sang est bouillant, j'en suis renversé. J'hallucine ou c'est bien de l'excitation ? Je tente de reculer, mais me rends vite compte que je suis adossé à un mur.

Bordel de merde.

— Je peux savoir ce que tu fiches ? Demandais-je, la gorge nouée.

— Qu'est-ce qu'il a, William ? Ça ne te plaît pas ?

Faith semblait se foutre éperdument de ma réaction, car elle descendit sa main jusqu'à mon entre-jambe et se mit à défaire la boucle de ma ceinture.

— Faith, non.

— Pourquoi pas... ? Répondit-elle d'une voix mielleuse.

Elle tenta de coller ses lèvres aux miennes, ce qui m'obligea à la repousser violemment. Je suis étonné de ne pas l'avoir fait avant, d'ailleurs.

— Seigneur, Faith ! Qu'est-ce qui te prend, pour l'amour du ciel ?! Dis-je en la projetant contre un tonneau.

Soudain, l'excitation quitta son corps et prit des vibrations colériques. Ce que j'entendis ressembla à un grognement de frustration, ce qui me laissa sans voix. Je ne sais tout simplement pas comment réagir à ça. Visiblement furieuse, elle rabat le collet de son manteau en jean et part sans dire un mot.

Et tout d'un coup, tout paraissait clair comme de l'eau de roche...

Conséquences - Partie 8Où les histoires vivent. Découvrez maintenant