La seconde "première" épreuve

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Une sirène stridente retentit peu après que Assou ai décidé de dormir. Mes deux amis se redressent, et nous regardons attentivement l'écran:
- Chers candidats... Vous avez réussis l'épreuve blanche... ce n'était qu'un simple test, bien évidement !
L'animatrice glousse, et Jo fulmine :
- Ils ont tué Leï pour un simple test ?!
- Bien entendu, reprend la femme, une personne de votre équipe a été éliminée, dommage, n'est ce pas ? Mais vous allez vite comprendre pourquoi vous êtes en équipes. La première réelle épreuve est la suivante. Quand les portes s'ouvriront, vous serez face à un labyrinthe. Dans celui-ci, il y a des panneaux de la couleur de votre équipe, en haut d'un pic.  Orange pour les B1, vert pour les B3, violet pour les B4, blanc pour les B6, rose pour les B7, marron pour les B8, et bleu pour les B10. Les équipes qui n'ont pas été citées ont le privilège, étant donné quelles sont dans les quatre premières arrivées lors du test, de sauter cette épreuve, et d'attendre directement la seconde. 
- Nous, on est les violets, OK ? souffle Assou. Nous hochons la tête.
- Au pied de chaque pic, dans le labyrinthe, il y aura une boite en verre posée sur un socle.  Vous devrez casser cette boîte,  pour voir le symbole dessiné sur le socle. Il y a 10 symboles, pour trois coéquipiers.  Retenez vos symboles, et trouvez la bonne borne pour les inscrire dedans ! Trouvez le moyen d'entrer, et de sortir du labyrinthe !  La dernière équipe à être sortie sera totalement éliminée.
Je déglutis. En plus de tuer tous ceux qui paniquent pendant l'étape, ils tueront la dernière équipe au complet...
- Comment ça, trouvez le moyen d'entrer ?? Ils ne vont pas nous y mettre directement ?! s'exclame Jo en nous regardant alternativement.
Je n'en sais pas plus qu'elle. 
La voix commence le décompte. Je me lève, m'étire, m'entraîne un peu, histoire de détendre mes muscles et de m'échauffer, bientôt rejoins par Assou et Jo, et vérifie que ma carte est toujours là, dans ma poche.
Je n'ai pas envie d'y aller, parce que des gens vont mourir, et que je redoute que ce soit l'un de mes amis. 
- 4... 3... 2... 1... Les portes s'ouvrent, et nous sautons en dehors de la pièce. Comme l'épreuve précédente, les cris des autres candidats résonnent dans la boîte noire, et un vent de panique s'empare de moi:
Le labyrinthe est en contrebas, à environ 4 mètres en dessous de nous. Sauter est la pire idée que nous pouvons avoir, mais rien d'autre ne me vient à l'esprit. 
Assou se penche pour regarder en contrebas, et Jo cherche des yeux une façon de descendre autrement qu'en se brisant les os. Je rentre à nouveau dans le sas humide, et parcours les murs des yeux, quand une idée me vient alors que je regarde l'écran.
- Venez m'aider, vous deux ! je crie à Assou et Jo, qui accourent. Je pointe un doigt sur l'écran, et leur explique:
- Nous avons descendus douze étages avant de faire le test, et les couloirs sont bien trop humides pour contenir des fils de courant,  ou des prises électriques.  Nous avons été guidés par un soldat qui avait une lampe torche. Il n'y avait pas de lampes au plafond, parce que vu l'humidité, tout le système aurait déjà grillé. Le seul moyen d'allumer les panneaux de la boîte serait de...
- Faire passer les fils électriques dans des tuyaux mégas bien isolés ! Ces fils viennent du haut, donc  ils sont très longs !  termine Assou avec un sourire. Il me claque une main dans le dos, et je manque de tomber:
- Pas de temps à perdre, ordonne Jo. Assou attrape l'écran à deux mains, et tire dessus de toutes ses forces. La télévision se détache avec un "glong" métallique, et Assou se retrouve avec l'écran dans les mains. Mon raisonnement était bon. Encore reliés à l'écran, les fils électriques étaient entourés d'une seconde couche de plastique épais, et passaient dans des tuyaux rembourrés d'un matériau que je ne connais pas.
- Bon, Assou, tu tires, Jo, tu dégages le passage et dès qu'on a une assez grande longueur, on balance la télé dans le vide, puis on descend sur les fils comme une rampe de pompier ! je leur crie, avant d'aller voir combien de mètres de fils il nous fallait.
Arrivé près du vide, les fils trainant derrière lui, Assou me dit qu'ils ont tirés sur environ 6 mètres, mais que le tout risque de rompre. Je tourne la tête vers les autres équipes. Encore personne n'avait réussi à atterrir dans le labyrinthe. Nous étions dans les premiers à avoir trouver comment descendre, et si je voulais garder mon équipe au complet, il fallait absolument tenter le coup.
- On a pas le temps de se poser des questions. Jo, tu passes après moi, et Assou en dernier. Arrivés en bas, on essayera de trouver de quoi amortir ta chute si les fils rompent. Mes amis acquissent, et j'attrape les fils pour sauter,  tout en les gardant dans les mains. La chute est rapide, et mes paumes trop serrées sur ma prise en plastique me brûlent terriblement. Je pousse un gémissement de douleur, et ne vois pas le sol se rapprocher à toute vitesse. Ne ralentissant pas ma chute, mes pieds se claquent avec violence à terre, et je tombe à genoux, le souffle coupé, les chevilles brulantes et douloureuses. Je roule sur le coté, pour laisser atterrir Jo, qui pose doucement les pieds au sol. Elle m'aide à me relever, et je titube dans le premier couloir.
- J'ai les mains qui brûlent ! gémit Jo en soufflant sur ses paumes en feu.
- On ne trouvera rien pour amortir Assou. A moins qu'on se couche là où il doit atterrir, mais on risque de finir aplati par sa masse... je grogne à l'intention de mon amie.
- Je sais.  me rassure-t-elle. Je l'ai compris dès que tu lui a dit qu'on "essayera" de trouver de quoi amortir sa chute. Les créateurs ne sont pas assez sympas pour nous mettre un matelas. Maintenant, on a plus qu'à croiser les doigts, pour que les fils supportent le poids d'Assou.
Je lève les yeux, et aperçois une seconde équipe descendre de son perchoir. Si on veut de l'avance, il faut que le géant noir descende. Je le vois agripper la "corde", et glisser le long du fil.
Tendu à l'idée que celui-ci ne se casse à quatre mètre du sol, ce qui est beaucoup trop haut pour ne pas se casser un membre en tombant de cette hauteur, je tremble de tout mon corps.
- Ça fait deux fois qu'Assou risque sa vie, rappelle-moi la prochaine fois de le mettre en sécurité en premier. je souffle à Jo, qui ne lâchait pas notre ami des yeux.
- Pour l'instant, tout va bien, il est à deux mètres du sol, le fil ne casse pas. me rassure Jo.
Ne t'en fais pas, nous aurons tous l'occasion de risquer notre vie dans ce concours, je te le promets, si c'est ce qui t'inquiètes! continue-t-elle.  Assou atterrit lourdement près de nous, et regarde autour de lui :
- J'ai localisé deux panneaux. De là où on est, il y en a un à une dizaine de mètres, en diagonale,  vers le Nord Est.  Le second est derrière nous, à trente mètres environ.
- Moi, j'en ai vu deux aussi, tout au fond, au nord de là où nous sommes.
Ils tournent tous les deux la tête vers moi, attendant surement que je leur donne  les coordonnées de ceux que je devais regarder:
- Euh... bah moi, tout ce que j'ai vu, c'est que mes mains brûlaient ! je bredouille, comprenant que ma bêtise va nous coûter du temps.
 - On en a quatre sur dix. Qu'est ce qu'on fait, on se sépare ? propose Jo, en soupirant.
Assou secoue la tête pour dire non:
- Trop dangereux. On risque de se perdre. Non, le mieux, c'est d'aller directement sur les panneaux qu'on a vus, et après, on trouve le moyen de voir ceux que la petite souris n'a pas regardé.
Je grimace. Assou et Jo sont peut-être plus grands, plus âgés et plus forts que moi, mais si je n'avais pas été là, ils n'auraient jamais pu descendre du sas jusqu'ici.
Nous entendons les cris de joie de la seconde équipe à être au sol. Le temps est compté, cette épreuve est plus dure encore que la première, et je ne veux pas mourir maintenant. Nous nous élançons donc dans le dédale d'allées.



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