CHAPITRE 4

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SEAN

- Je suis désolé pour ma réaction et je te remercie de ton intervention.

Les mots ont du mal à sortir de ma bouche mais je suis pourtant honnête. Je dois admettre qu'il m'a sorti d'un mauvais pas et que je n'aurai pas été de tête à lutter contre Hugo. Comment peut-on se battre contre l'homme que l'on aime ? Il m'adresse un sourire en coin et hoche la tête, comme s'il acceptait mes excuses. La tension imperceptible dans mes épaules s'estompent et inconsciemment, je lui rends son sourire. Artie a raison, ce mec a un sourire à tomber. Il a même tout pour lui.

Gourmand, je laisse mon regard détailler son corps. Mes souvenirs étaient juste, il a les bras musclés et sa chemise moulante semble affirmer que le reste de son corps ne doit pas être en reste. Bon, je dois avoir un coup dans le nez pour le mater ouvertement alors que je me suis fait jeter la semaine dernière. Mais il est vraiment canon. Il ne se soustrait pas à mon analyse et, un instant, je me demande s'il partage notre orientation sexuelle. Après tout, mes paroles ne l'ont pas brusqué et mon regard ne semble pas le déranger. Un hétéro se serait rapidement énervé.

- Sean ?

Je détourne la vue pour observer Arthur qui affiche un rictus moqueur.

- Et si tu invitais Superman à danser pour le remercier ?

J'ai beau le fusiller du regard, il ne cille pas. Superman échappe un rire avant de finir son verre d'une longue gorgée. Il le repose sur le zinc avant de faire un pas vers moi.

- Ce serait une bonne compensation pour m'avoir traité de la sorte.

Ses iris se plantent dans les miens et un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale. J'aimerai vraiment savoir quel genre de personne il met dans son lit. Son visage s'approche du mien et sa bouche frôle mon oreille. Alerte zone érogène !

- Je m'appelle Conrad. J'ai beau aimé le surnom, je préfère qu'on m'appelle par mon prénom.

Il se recule mais j'ai encore la sensation de son souffle sur mon hélix. Bordel, comment ce mec peut-il m'exciter avec seulement quelques mots ? Je reprends contenance après m'être légèrement dandiné, basculant d'un pied sur l'autre. Est-ce que c'est une bonne idée de l'accompagner sur la piste vu l'effet qu'il me fait ?

- Si tu passes ton tour, c'est moi qui vais profiter de ce beau gosse, mec. D'ailleurs....

Mon colocataire se tourne vers Conrad et plisse les yeux.

- T'es gay ?

Il reste un moment impassible avant d'éclater de rire, son sourire illuminant son regard.

- C'est pas la franchise qu'il vous manque à vous deux !

Il passe une main dans ses cheveux, les rabattant en arrière avant d'approcher son visage de mon ami. Je serre les dents sans m'en rendre compte. Qu'il recule, merde. Je n'apprécie pas leur proximité.

- Pour répondre à ta question, mec... Ouais. J'apprécie prendre les jolis culs qui passent sous mon nez.

Arthur manque de s'étouffer avec sa salive et le rire de Conrad redouble. Il se redresse et tape dans le dos de mon ami.

- Respire, c'était une plaisanterie. Mais oui, je suis gay. Et donc, je sais d'autant plus que vous devriez faire attention à ce que vous dites.

Je l'observe, cherche à le sonder mais il évite mon regard et commande un nouveau verre à la barmaid qui passe à côté de nous. Aurait-il eu une mésaventure à cause de son orientation ? Je sais que j'ai beaucoup de chance de n'avoir jamais été emmerdé avec ça mais il a peut-être raison. Je ne devrais pas tenter le diable en me comportant de la sorte. Je ne peux m'empêcher d'admirer sa pomme d'Adam monter et descendre alors qu'il boit, mon regard dérive vers son torse. Bordel, ce mec est sexy. Vraiment sexy.

Heureuses CirconstancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant