CHAPITRE 13

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SEAN

Dans quel plan foireux est-ce que je suis allé me mettre ? Mais il était là, face à moi, avec son regard sombre qui me rend dingue et j'ai soumis la première idée qui m'est passé par la tête pour pouvoir à nouveau coucher avec lui. Il faut vraiment que j'apprenne à tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler ! C'est malhonnête de me servir de lui pour oublier Hugo. Vraiment malvenu mais extrêmement plaisant.

Il ouvre la porte de son appartement et s'écarte pour me laisser entrer. Conrad est un vrai gentleman, pourquoi accepte-t-il un tel marché ? Il pourrait avoir n'importe qui. N'importe qui autre que moi. Mais il a choisi. Il a accepté et nous voilà. C'est étrange d'entrer chez lui en sachant ce qui nous y attend alors que, cette fois, nous avons beaucoup moins d'alcool dans le sang. Et aucune érection à soulager, pour le moment.

Le chemin jusqu'à chez lui s'est fait dans le silence et je n'ai cessé de me demander s'il avait changé d'avis. Et pourquoi il avait accepté. Lui aussi possède-t-il des choses qu'il veut oublier le temps d'une étreinte ? Maintenant que nous sommes là, je ne sais plus ni quoi dire, ni quoi faire. Alors j'observe. Je n'ai pas détaillé son domicile la dernière fois et, avec cette occasion, j'en profite.

Je dépose mon tote-bag dans l'entrée avant d'avancer. Une verrière sépare l'entrée de la cuisine et j'adore déjà le style de cet endroit. Cet homme a vraiment bon goût en décoration. Il me laisse découvrir et je ne me fais pas prier. Je délace mes chaussures et les abandonne sur le chemin alors que je continue mon exploration.

La cuisine encastrée est noire et le mur en briques pâle. Un ilot central la sépare du salon où se trouve un imposant canapé gris. Une grande bibliothèque prend tout un pan de mur, croulant sous mille et un livres. Une télé repose sur un meuble bas, encadrée par une enceinte musicale et une photographie dans un cadre noir. La curiosité m'attire inexorablement vers elle mais je m'en détourne au prix d'un effort et je me concentre sur les bouquins des étagères. Un rire m'échappe alors que je reconnais plusieurs titres.

- De la romance gay, vraiment ?

Il grogne à mon oreille et je prends conscience qu'il se trouve juste derrière moi. Je ne bouge pas et ses bras enserrent ma taille. Je m'appuie légèrement contre lui et laisse son souffle chatouiller ma nuque.

- Je l'avoue. C'est mon plaisir coupable.

- Si j'ai reconnu les titres, c'est que je les ai lu aussi, Conrad.

- Alors je me sens moins seul.

Un nouveau rire m'échappe et je pivote dans ses bras pour lui faire face. Son attention est concentrée sur moi et je tombe dans ses orbes. J'ai toujours cru que les yeux marron étaient quelconques. C'était avant de croiser les siens. Je ne pourrais plus jamais me fier à cette croyance, c'est certain.

- C'est étrange, tu ne trouves pas ?

- D'être dans tes bras sans alcool, tu veux dire ?

Il secoue négativement la tête avant de me répondre.

- Pas exactement. D'avoir quelqu'un dans mes bras, tout simplement. Même si je ne suis pas coutumier des coups d'un soir, je sais que les étreintes ne sont pas intime. C'est juste un besoin primal qui nous pousse à nous découvrir. Là, c'est... Différent. J'ai l'impression de te toucher comme un amant le ferait.

- Ce que tu n'es pas.

- Ce que je ne suis pas, si l'on suit ton idée.

- Être mon sexfriend fait de toi mon amant régulier, dans un sens.

Heureuses CirconstancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant