L'endroit répercutait les bruits de centaines de conversations, de raclements de chaussures ou encore de toux. Nombreux, parmi les plus jeunes cherchaient du regard l'endroit où ils devraient se rendre, semblant attendre un signe quelconque.
- Jeunes gens de première année, approchez ! dit la femme qu'ils avaient vu l'instant d'avant à l'extérieur. Elle leur fit un geste de la main qui à lui seul les enjoignait à la suivre.
Aussitôt, une centaine de jeunes, les traits tirés par le voyage et l'anxiété, lui emboitèrent le pas. Ils pénétrèrent dans une grande salle dans laquelle au moins deux cents autres de leurs condisciples attendaient déjà, installés sur les bancs supérieurs d'un amphithéâtre. Isaline et Lucie regardèrent vers le haut, espérant y trouver une place où elles pourraient se cacher mais le mouvement les emmena vers les seules encore disponibles, celles qui étaient le plus près de l'estrade où attendaient quelques personnes. Comme un vieux chewing-gum collé à leur semelle, Maël ne les quittait pas. Un brouhaha de questionnement emplissait la salle, ponctué d'éternuements ou encore d'éclats de rire pour la plupart nerveux. Ici, rien ne disait qu'ils étaient dans une école particulière. On se serait cru dans la salle d'une faculté avec ses formes arrondies, ses sièges aux tablettes escamotables et son estrade sur laquelle, en temps normal on aurait trouvé un bureau ainsi qu'un écran géant. Pour le moment, il n'y avait qu'une vingtaine d'adultes, certainement des professeurs, plus ou moins cachés dans la pénombre et qui patientaient avant que l'année commence. La petite dame leva les mains les passant sur sa gorge ainsi que sur ses oreilles comme une caresse puis elle dit :
- Silence, s'il vous plait.
Isaline sursauta. Elle percevait parfaitement des paroles en langue étrangère qu'elle comprenait pourtant immédiatement en français. Comme si ses oreilles entendaient en écossais mais que son cerveau traduisait en simultané. C'était une expérience très étrange et elle comprit que les gestes qu'avait effectués la dame en étaient les responsables. Elle sut alors comment la communication était possible avec toutes ses langues différentes.
Aussitôt, les jeunes se turent. Il faut dire que la personne qui leur faisait face était impressionnante. Malgré sa petite taille, elle avait une voix qui portait sans avoir à la forcer et surtout qui en imposait. En plus, son attitude douce donnait envie de lui faire plaisir et son regard scrutateur de ne surtout pas désobéir comme l'avait constaté quelques instants plus tôt Isaline.
- Bonjour à tous, reprit-elle.
Un tumulte de voix lui rendit son salut avant de se taire pour attendre la suite.
- Je m'appelle Mrs O'Shanter, je suis la directrice de cet établissement. À cette annonce beaucoup furent surpris de voir qu'une aussi petite femme occupait un poste aussi important. Je voudrais tout d'abord vous souhaiter la bienvenue. Chaque nouvelle année qui commence est pour moi, pour nous, ajouta-t-elle en montrant d'un large geste de la main ses collègues répartis de part et d'autre, un bonheur de voir cette nouvelle génération de Fluxes se présenter à nous. Pour certains d'entre vous, vous n'avez appris notre existence que peu de temps avant cette rentrée et l'inconnu doit peser bien lourd. Rassurez-vous, durant les quelques années que nous allons passer ensemble, vous étudierez tout ce qu'il faut savoir sur notre communauté et ses origines. Mais surtout, n'oubliez jamais que vous êtes l'avenir de ce monde dans lequel vous avez un rôle important à jouer, tous sans exception. Vous avez reçu un don qu'est le Fluide et il est de votre devoir de l'utiliser à bon escient. Mais, nous vous en dirons plus sur ce sujet le moment voulu. Pour l'instant, nous allons consacrer le temps qu'il nous reste à votre installation. Tout d'abord, chacun d'entre vous devra passer une série de tests qui déterminera votre maison. Vous n'êtes pas sans savoir que le Fluide répond mieux à certains éléments de la terre selon chaque Fluxe. Ainsi, lors de ces tests d'aptitude, nous déterminerons avec vous qui des Pierres de Vie, Précieuses ou d'Ornements vous conviennent le mieux.
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Descendance d'Icare
General FictionAn 2301, pour se protéger des catastrophes naturelles, le monde vit sous cloches. Érigées par les plus puissants qui s'enorgueillissent d'avoir contré le réchauffement climatiques en s'enrichissant un peu plus, elles vieillissent dans l'indifférence...