- Lucie, les fit sursauter Théo en surgissant près de la jeune fille pour lui tendre une enveloppe, tu as reçu une lettre.
Lucie attrapa vivement le courrier, étonnée de recevoir quoique ce soit à l'heure-là. Peu d'entre eux recevait des nouvelles selon cette méthode archaïque et surtout le courrier arrivait le matin et non pas le soir. Elle allait ouvrir l'enveloppe quand Evan l'empêcha d'un geste.
- Attends, je crois qu'elle a déjà été ouverte.
Lucie tourna le papier et tous purent constater qu'il était froissé. En regardant de plus près, ils virent que le rabat, en partie collé semblait cloqué par endroit. Celui qui l'avait ouvert, car il avait bien été ouvert, n'avait pas pris la peine de cacher son intrusion. Le message était clair : Lucie et les siens étaient surveillés. Certainement que les ravisseurs de son père avaient tout intérêt à s'assurer qu'il n'avait pas laissé d'information à sa famille et, si tel était le cas, à savoir qu'elles étaient ces informations.
- Elle vient de qui ? demanda encore Evan.
- Ma mère, répondit simplement Lucie en lisant le nom de l'expéditeur.
Elle avait bien compris que cette lettre ne contiendrait pas de nouvelle de son père, sinon, elle ne lui serait sans doute pas parvenue. Aussi, elle décacheta l'enveloppe avec nonchalance et commença la lecture sans y porter une grande attention. Pourtant, alors que la déception s'était peinte sur son visage en constatant que son courrier avait été violé, une lueur d'intérêt s'allumait dans son regard au fur et à mesure que sa lecture avançait lui faisant oublier le merveilleux pudding qu'elle était en train de manger. Peu à peu, cette lueur se métamorphosait même en excitation. Arrivée à la fin de la missive, elle regarda ses amis et d'une voix vibrante ou perçait l'impatience mais qu'elle chercha à rendre naturelle, elle leur dit :
- Je crois que je vais monter me coucher, je suis vraiment fatiguée.
Après un premier temps de surprise, tous comprirent qu'en fait, elle voulait rejoindre au plus vite sa chambre car elle avait découvert une information importante.
- Je t'accompagne, renchérit Isaline cherchant du regard son amie pour s'assurer que c'était ce qu'elle désirait.
Un instant plus tard, ils empruntaient tous l'escalier menant aux étages où se situaient les chambres. Mais, au lieu de se séparer ils suivirent Lucie dans la sienne. Alors qu'ils parvenaient à la porte, celle-ci s'ouvrit laissant Océane en sortir.
- Je peux savoir ce que tu fous là, l'agressa Calliope d'emblée.
- Je suis venue sur l'invitation de Miia, répondit celle-ci d'un ton hautain et d'abord cela ne te regarde pas. J'ai tout à fait le droit d'être ici si on m'y a conviée.
- Alors il faudra que Miia revoie sa liste d'amie si elle veut rester dans la même chambre que moi. Je ne veux plus te voir là !
Et elle lui tourna le dos, pénétrant dans la pièce où Miia et Corinna avaient cessé leur discussion en entendant les voix courroucées d'Océane et Calliope.
- Je peux savoir ce qui vous a pris d'inviter cette peste ici ? aboya Calliope sitôt la porte fermée.
- Nous ne l'avons pas invitée, elle venait seulement récupérer le livre qu'elle m'avait prêté. Je sais qu'elle n'est pas forcément sympa mais, comme moi elle aime lire. Donc on s'échange des bouquins de temps en temps. D'ailleurs elle a regardé les tiens aussi Isaline mais, elle n'a rien trouvé qui l'intéressait.
- Parce qu'elle croyait peut-être que j'allais lui en prêter, rétorqua Isaline que la rencontre avait mis d'aussi mauvaise humeur que Calliope.
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Descendance d'Icare
General FictionAn 2301, pour se protéger des catastrophes naturelles, le monde vit sous cloches. Érigées par les plus puissants qui s'enorgueillissent d'avoir contré le réchauffement climatiques en s'enrichissant un peu plus, elles vieillissent dans l'indifférence...