Chapitre 21

227 16 0
                                        

L'hovercraft se matérialise dans le ciel rapidement, une longue griffe en descend pour rapporter le corps de la droguée du Six, flottant dans l'eau, où je l'avais installé dès que la vie eu quitté son corps. Finnick me sort de mes pensées en émergeant à nos côtés. Il a rapporté à Katniss les flèches qu'il a retrouvé dans les corps des singes.

Dans un état second, elle se met dans l'eau afin de se nettoyer, ainsi que ses armes. Je m'y plonge juste les mains, afin de laver rapidement la fleur sur ma joue. Un bruissement venant de la végétation me fait lever la tête, tout comme Finnick, et nous voyons les lianes bouger.

Sur nos gardes, nous approchons discrètement des arbres au cas où les mutations seraient revenues. Mais nous sommes tout aussi surpris : la jungle est immaculée, comme si personne ne s'y était jamais battu. Plus de corps. Nous nous regardons l'air stupéfiés puis il hausse les épaules et retourne du côté de la mer. Je le suis, et lorsque Katniss sort de l'eau en direction de la jungle, elle nous demande :

- Où sont-ils passés ?

- On ne sait pas, répond Finnick. Les lianes ont bougé et la seconde suivante, il n'y avait plus rien.

Je crois que c'est les vingt-quatre heures les plus étranges de mon existence. Je commence à sentir ma peau me démanger. Je me mets à me gratter et j'aperçois que des croutes se sont formées à l'endroit où j'ai été brulé. Le remède de mon père marche tout aussi bien dans l'eau de mer, à priori.

- Ne vous grattez pas. Vos plaies risquent de s'infecter, nous prévient-elle. Vous croyez qu'on peut aller boire maintenant ?

Nous retrouvons rapidement l'arbre dans lequel j'ai déjà formé un trou. J'emporte avec moi quelques coquillages car nous n'avons plus les bols. Une fois arrivés, Katniss me tend le bec tandis que je l'introduis dans l'arbre. Ils montent la garde mais rien ni personne ne se montre. Comme hier soir, j'entreprends de bouger un peu le bec dans l'arbre jusqu'à ce que l'eau coule avec un débit acceptable. Chacun boit jusqu'à plus soif, nous nous rinçons avec l'eau douce et tiède, puis nous remplissons les coquillages que nous gardons avec nous sur la plage.

Katniss propose de prendre le premier tour de garde mais je vois que Finnick a besoin d'être seul un moment, et nous lui laissons cette charge pour aller nous reposer. Je ne proteste pas, car je ne me suis pas encore totalement rétabli de ma rencontre avec le champ de force. Puis le brouillard et les singes ne m'ont pas aidé à me remettre sur pied plus rapidement. Je m'allonge sur le sable et m'endors la seconde d'après.

Tellement épuisé, je dors d'une traite d'un sommeil sans rêve. Mais mon réveil fut presque aussi brutal que le dernier. J'entends la voix de Katniss, douce et mélodieuse, résonner à mes oreilles :

- Peeta. Peeta, réveille-toi.

J'ouvre les yeux, j'observe d'abord au-dessus de moi une natte d'herbe tendue qui fait de l'ombre à mon visage, et je fais un bond en arrière en découvrant le visage hideux de mes deux alliés en un mélange d'un vert visqueux et de croutes rougeâtres. Ils se perdent dans un fou-rire incontrôlable, qui dure très longtemps. A chaque fois qu'ils lèvent les yeux vers moi pour reprendre un air sérieux, ils repartent dans leurs éclats de rires. A croire qu'ils se moquent vraiment de moi, avec leur visage en décomposition.

Je grimace, ils ont le physique que des Juges pourraient donner à des mutations génétiques. Même Finnick en a perdu sa légendaire beauté. L'arrivée d'un parachute argenté nous ramène à la réalité. Il contient du pain, d'une couleur légèrement verte qui rappelle les algues du district Quatre. Ce doit être pour Finnick. Cependant, je ne sais pas pourquoi il l'examine avec autant de précision. Même nous, nous avons compris d'où il vient, et donc pour qui il est.

l'ExpiationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant