Une fois le tirage effectué, rien ne se passe comme prévu. Pas d'adieu à nos familles, pas de caméras, pas de foule venue nous saluer. Juste un nid de pacificateurs qui nous pousse de l'hôtel de justice jusqu'au train et qui claque la porte derrière nous. Ce qui me laisse un gout très amer.
Le Douze est loin derrière nous lorsque je décide de sortir Katniss de sa léthargie. Elle regarde toujours par la fenêtre. Elle doit être tellement triste de ne pas avoir serré sa mère et sa sœur dans ses bras. Je me console en me disant qu'elle les reverra dans quelques semaines, si mon plan marche comme prévu.
- On leur écrira, je tente de la consoler. Ce sera mieux, de toute façon. Ça leur donnera quelque chose à quoi se raccrocher. Haymitch leur fera passer nos lettres ... le cas échéant.
Je pense surtout à ma famille en disant cela. A mon père. Elle acquiesce et s'enferme dans sa chambre. Je décide de la laisser seule, devinant qu'elle a besoin d'un peu d'intimité pour digérer cette journée. Elle ne doit pas avoir envie que je sois dans ses pattes.
Je pars m'isoler à mon tour dans la chambre qu'on m'a attribué dans ce train il y a un an alors. Je reste longtemps sous une douche tiède pour remettre mes idées en ordre. Il n'y a aucune place pour de la peine maintenant. Je dois m'accrocher à mon seul et unique but -ou plutôt, à ma dernière volonté- : ramener Katniss vivante.
Lorsque j'en sors, je me tourne vers la commode contenant tous les habits mis ici à ma disposition. Je me déniche un pantalon en lin beige avec une chemise blanche, qui s'accorde parfaitement avec la chaude journée à laquelle on a eu le droit avant de partir.
Je commence à avoir faim. Je prends la route du wagon restaurant mais il n'y a qu'Effie. Je la sens moins enjouée que la normal, et son regard triste m'apprend que de nous voir retourner dans l'arène cette année doit la chagriner. Mais elle reprend très vite son air habituellement enjoué et m'annonce :
- Je vais aller chercher Haymitch et Katniss pour le diner.
Haymitch arrive en premier, l'air maussade. Il n'a pas bu, ce qui m'indique qu'il doit prendre au sérieux notre mission de garder Katniss en vie. Il aura besoin de toutes ces ressources nécessaires pour cela. Il s'assoit à table sans parler, les yeux fuyants.
Lorsqu'elle arrive, Katniss n'a pas l'air de meilleure humeur, si bien que la conversation ne tourne que grâce à Effie et à moi. Nous nous délectons des plats qui se succèdent -sans que j'y fasse réellement attention-, ou du temps au district Douze, ou encore des potins du Capitole. Je remarque qu'Effie à troquer sa perruche couleur orange criard contre une autre d'un or doux. Je profite de ce prétexte pour relancer la conversation :
- J'adore votre nouvelle coiffure, Effie.
- Merci, répond-elle, ravie. Je l'ai choisie pour qu'elle soit assortie à la broche de Katniss. Je me disais que nous pourrions te trouver un bracelet de cheville en or, et peut-être un bracelet ou je ne sais quoi en or aussi pour Haymitch, afin que nous ayons l'air de former une équipe.
Alors, au Capitole, la broche de Katniss est un effet de mode. Effie ne doit pas se douter que dans les districts, c'est surtout un signe de rébellion. Mais avoir l'air soudés ne pourra nous être que bénéfique.
- Je trouve l'idée excellente, je m'exclame. Qu'en dites-vous Haymitch ?
J'essaye de l'inclure dans la conversation, sans succès car il grommelle sans intérêt :
- Oui, si vous voulez.
- On pourrait peut-être vous dénicher une perruque, lui lance Katniss sur le ton de l'humour.
Sans succès non plus : Haymitch lui lance un coup d'œil signifiant « Laisse-moi tranquille ». Le dessert se termine en silence.
- Si nous allions assister au résumé de la Moisson ? propose Effie.
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l'Expiation
FanfictionPensant être sorti d'affaire suite à sa victoire aux Hunger Games, Peeta va devoir redoubler d'effort non seulement pour survivre, mais pour assurer un avenir à la femme qu'il aime depuis toujours. Hunger Games : l'Embrasement, du point de vue de Pe...