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Durant le repas, j'appris à mes parents que j'étais montée de deux étages, ils ne comprirent pas au début, je dus leur expliquer que c'était bien pour ma carrière, que cela me permettrait d'écrire des articles plus importants, même si je devais jouer le rôle de stagiaire pour cette fin de semaine et la suivante. Je n'étais pas trop d'accord pour revenir à ce stade mais je devais bien faire avec, et c'est sur le tas qu'on apprend le mieux. Ils furent heureux dès qu'ils eurent compris et nous trinquâmes au jus de fruit, en plein milieu du repas, à mon avenir professionnel fleurissant. Une fois le dîner avalé, ma copine et moi sommes parties nous laver alors que mes parents avaient refusé notre aide pour la table, puis nous allâmes nous mettre au lit. Je repensais à ce qu'elle m'avait dit avant qu'on aille manger, qu'elle voulait prendre la petite Karine. Comment osait-elle penser que cela pourrait me déranger ? Je l'aimais bien aussi cette petite blondinette et parfois, je dois bien me l'avouer, j'avais de la peine pour elle de devoir subir une mère comme ça. Nous nous fîmes un tendre câlin avant de fermer les yeux et comme toujours quand elle était là, je passais une nuit calme et reposante. Le réveil me tira du lit, je réveillai ma petite amie en la couvrant de baisers sur le visage, elle me vit et me sourit. Après un bref instant de chuchotage poli pour savoir si nous avions bien dormi, nous partîmes prendre notre douche et notre petit déjeuner puis partîmes au travail. La dernière journée de la semaine fut classique, je suivais de nouveau ma collègue Alex, nous eûmes le loisir de rentrer tôt à la rédaction j'eus même le plaisir de l'aider pour son article puis partis en week-end, enfin. Sur le retour, Mathilde se désigna pour prévenir Sandra et Océane de notre intention de sortir pour le lendemain et avant d'avoir atteint notre ville, nous reçûmes leur réponse, elle avaient hâte d'y être. Bien élevées et pas trop délurées, c'était toujours un plaisir de passer une soirée avec les deux filles brunes. Elles se ressemblaient, aussi bien dans leur teinte de cheveux que dans la couleur des yeux et je me disais souvent qu'on aurait pu les prendre pour des sœurs, mais aucune sœur ne s'embrassait à pleine bouche comme elles pouvaient parfois le faire. Le samedi fut consacré à la recherche d'un appartement. Fini le studio si on devait avoir avec nous Karine, tout en regardant le prix des loyers je me dis que ma petite promotion tombait à pic. Ma mère passa nous voir juste avant de manger, nous trouvant étrangement calme et fut un peu déçue que nous pensions à quitter la maison et bien qu'elle ne dit rien je la connaissais assez pour voir la tristesse dans son regard. Alors que toute la famille était attablée, elle ne le mentionna pas non plus, je me demandais bien si elle y croyait réellement. J'aurais pu l'annoncer moi-même mais je n'avais pas envie de voir la même tristesse dans le regard de mon père, je gardais donc le silence sur nos intentions de partir de la maison familiale. En revenant dans la chambre, Mathilde me demanda la raison de mon silence, je lui expliquais donc, elle resta dubitative.« Il faudra bien leur dire un jour, me rétorqua-t-elle. Si on les prévient à la dernière minute ça risque d'être pire. »Je savais qu'elle avait raison, je voulais juste ne pas le reconnaître, du moins pour le moment. Au lieu de me disputer avec elle je me remis à chercher, et elle, voyant que j'esquivais une nouvelle fois le sujet, se mit à bouder sur le lit. Envolée la bonne humeur qui nous animait ce matin, elle ne répondait simplement que oui ou non quand je lui montrais les photos des maisons que je trouvais potables. J'espérais secrètement que notre soirée n'allait pas être un fiasco à cause de sa mauvaise humeur mais je savais que les filles sauraient la mettre à l'aise, elle avaient aussi cet effet là, personne ne pouvait bouder en leur présence tant leur bonne humeur irradiait leur entourage. Ce fut mon père qui interrompit mes recherches cette fois, comme je m'en doutais un peu, il avait bien été mis au courant de nos intentions par ma mère et je ne pus nier cette fois. Contrairement à elle, il ne fut pas triste du tout et nous félicita de vouloir nous lancer dans cette aventure. Sa joie me fit chaud au cœur, je lui parlais alors de notre volonté de prendre chez nous la jeune sœur de ma petite amie, lui expliquais sa situation, il nous regarda, hochant parfois la tête et me fit un joli compliment en me disant que cette réaction était très mature puis s'en alla comme il était venu. Sa petite visite remit ma chérie d'aplomb et me rappela que nous n'allions pas tarder à partir voir les filles, je me demandais bien ce qu'on allait faire de cette soirée, sans me douter un instant que Mathilde avait déjà tout programmé.

Jour de PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant