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Le meuble fut rapidement démonté, je ne croyais pas que c'était si facile, par contre les planches qui le composait étaient affreusement lourdes. Pour déplacer le haut et le bas nous dûmes nous y mettre à deux et encore ce ne fut pas facile. Elle rejoignit le reste de mes affaires dans le garage, où mon père avait retiré sa voiture pour me faire de la place. Ce fut difficile de lui faire sortir sa voiture, hier, mais il finit quand même par accepter. Entre sacs de linge, vaisselle et meuble, la pièce commençait à se remplir tout doucement. On s'attaqua ensuite à mon pauvre bureau, lui fut en pièce en deux temps trois mouvements. La pièce où j'avais toujours vécu me semblait alors bien vide, elle ne contenait plus que le lit. Ma mère m'appela ensuite depuis sa chambre, je me demandais bien ce qu'elle voulait jusqu'à ce que j'arrive.

« On va bouger cette commode, me dit-elle. J'en ai vu une qui me plaisait hier, donc celle-ci je vais vous la donner. Elle est vide. »

Nous nous mîmes de suite à la tâche et le petit meuble rejoint le reste. Mon père revint avec ma petite amie pour le repas, il se plaint longuement de ma belle-mère, qui lui avait proposé une bière à chaque fois qu'il passait devant elle, alors qu'il lui avait dit qu'il n'aimait pas cette boisson et avait passé la matinée à faire des aller-retours. Je me sentais gênée pour ma petite amie en pensant à ce qu'elle avait du ressentir. Il repartit tout de suite après pour commencer à ramener les meubles. Nous reçûmes un appel dans l'après-midi, sur le téléphone de la maison, ma mère y répondit.

« Émilie ? J'ai une bonne nouvelle, me dit-elle une fois qu'elle ait raccroché, ton père avait demandé le camion de son ami, il sera disponible mardi et mercredi.

– Génial maman. »

Je me dis encore une fois que tout allait trop vite mais voilà, comme me l'avait dit la femme qui m'a donnée naissance, il fallait quitter un jour cette maison pour construire ma propre famille. Elle avertit mon père dès qu'il fut de retour. Nous avions une bonne organisation, Mathilde l'aidait à charger sa voiture de chez elle et moi à la vider pour tout ranger dans le garage. Peu avant dix-sept heures, la totalité des affaires de ma chérie était dans mon garage. En bonne curieuse, elle fit le tour de mes affaires, surtout des sacs contenant mes vêtements et diverses paperasse que je voulais garder quand elle poussa un long ''oh'' d'exclamation.

« Mon dieu mon cœur tu l'as encore ?

– Évidemment, comment m'en séparer ? »

Je me rapproche d'elle et la prends dans mes bras, elle reste admirative de ce qu'elle venait de retrouver.

« Je me souviens de tout de ce week-end tu sais.

– Moi aussi. Surtout du moment juste avant que l'on s'endorme dans la pelouse.

– Oh, toi alors. « 

Je me sens tellement rougir que j'en ai chaud.

« Tu te souviens de quoi toi ?

– Mon meilleur souvenir de ce moment là reste notre ballade sur la plage. Et quand tu m'as donnée ça aussi.

– En le revoyant je le trouve assez minable.

– Moi je le trouve toujours aussi magnifique, comme au premier jour. Comme je te trouve toujours aussi magnifique.

– Ha oui ? »

Elle repose ce qu'elle tenait et nous nous embrassons. Ma mère nous appelle alors, ma copine sort du garage alors que je jette un coup d'œil à ce qu'elle tenait. Les années ont passées mais je m'y reconnais toujours. Je me souviens aussi du jour où elle l'avait enlevé du cadre pour y ajouter au crayon à papier ''Ma femme et le loup''. Je repose le cadre bleu dans mes affaires et vais voir ce que ma mère nous voulait.  

Jour de PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant