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Une fois qu'elle m'eut donner la boite, je m'assis en tailleur sur le sol avec mon sac à main à portée. Mathilde me regardait avec curiosité mais je ne lui dis rien, moi aussi je pouvais réserver quelques surprises. Je sortis mes feuilles et mes clopes puis ce que mon collègue m'avait donné et me mit à rouler.

« Oh, ça gère, me dit elle une fois qu'elle eut compris ce que je faisais. Heureusement que j'avais prévu le cendrier.

– Qu'est-ce qui t'y a fait penser ?

– Je sais que t'aime fumer une cigarette avant de dormir et hors de question qu'on se les gèles à la fenêtre ! »

Elle me connaissait si bien, je me demandais si c'était réciproque, je pense que oui, sinon il n'y aurait pas une telle harmonie entre nous. Je finis de rouler et elle vient me rejoindre pour fumer. Le temps gris fit tomber la nuit un peu tôt, la luminosité de la baie vitrée faiblit doucement puis disparut, il faisait noir quand nous finîmes le joint.

« Bon je mets le matelas dans notre chambre, dit-elle.

– Pourquoi ?

– Tu crois vraiment qu'on va dormir à poil devant la grande fenêtre ? Pourquoi pas installer une webcam aussi. »

Nous rîmes une nouvelle fois puis je l'aidai avec la couche qui était plus encombrante que lourde vu qu'elle ne contenait que de l'air. Une fois placé je revins avec la grande couette et après l'avoir posée me mit en route à me déshabiller.

« Non, m'arrêta-t-elle. Viens t'allonger, on a encore le temps de parler un peu, fumer une cigarette. 

– Une clope, clope alors parce que j'ai pas beaucoup de matos et j'en aurais pas avant mercredi.

– Oui, je suis pas toxicomane, moi !

– Connasse va ! »

Nous rîmes encore une fois alors que je m'allongeais près d'elle et la prit dans mes bras.

« Embrasse ta connasse ! »

J'obéis et tout en mous effeuillant doucement entre deux baisers langoureux nous fîmes l'amour pour la première fois dans notre appartement avant de nous endormir enlacées.

N'ayant pas éteint mon réveil, il sonna à l'heure habituel, je voulais rester au lit mais ma petite amie me força à me lever en me disant que mon père n'allait pas tarder.

« Tu rigoles là ? Il n'a même pas l'adresse.

– Si je lui ai donné dimanche.

– D'accord, il y a encore des choses que tu me caches ?

– Heu... Ah, oui, je t'aime ?

– Oh, tu m'aime ? Après une nuit ensemble ? »

Elle me balança sa part de couette sur le visage, m'insultant en riant et se leva. J'eus le plaisir d'admirer son corps nu et cela me motiva à me lever aussi. Comme nous n'avions rien, nous ne prîmes qu'une douche rapide et remîmes nos vêtements de la veille, ce qui ne me plût que moyennement. Nous eûmes à peine fini de nous vêtir qu'une sonnerie retentit dans l'appartement, me faisant sursauter au passage.

« Voilà ton père, me dit Mathilde, me faisant choquer au passage. Fais pas cette tête, je lui ai dit de venir tôt, on était censée travailler. Descend lui ouvrir pendant que je laisse un message au bureau pour dire que je ne serais pas là.

– À vos ordres chef ! »

Je partis donc à la rencontre du paternel qui allait être surpris de nous savoir là toutes les deux. Il était déjà chargé de sacs, la fourgonnette garée le long du trottoir, warning allumés.

« Content de te voir habillée, dit-il en riant.

– Pff papa. Bonjour, viens. »

Je remontai avec lui, il fit le tour dès qu'il eut passé la porte et posa les sacs de vêtements dans la pièce ou il y avait le matelas.

« Hé bien les filles, dit-il, vous êtes vraiment bien tombées. Ta mère va en être jalouse.

- On vit pas dans une caserne nous. »

Je lui tirai la langue, il me répondit de la même façon et nous rîmes tous. On lui expliqua ensuite que nous serons là toute la journée, il nous organisa donc. Mathilde resta à la maison pour dispatcher nos affaires qui arrivaient tandis que moi je partais avec lui pour l'aider à charger et décharger. Ainsi commença notre journée d'emménagement. 

Jour de PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant