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« Je te demande pardon ?

– Bon je vais être plus claire, on a notre maison, on a plus à aller emmerder tes parents.

– Les meubles n'arriveront que demain, en attendant je ne dors pas par terre !

– Qui t'as dit qu'on allait dormir sur le sol ?

– Où tu vois un lit ?

– Viens, on va chercher le sac qui est dans ta voiture.

– Je me doutais que c'était pas pour le boulot.

– Chut, mon cœur, viens. »

Nous descendîmes, je me demandais pourquoi elle avait besoin de moi, nous approchâmes de la voiture quand elle me proposa d'aller manger quelque part ou de commander, comme nous devions rester ici, autant commander, elle fut d'accord avec moi.

« Pizza ?

– Si tu veux mais où ?

– J'ai internet sur mon téléphone, on regardera en rentrant. En attendant, on va aller mettre la voiture en sécurité sur un parking et tu m'aideras à porter le sac.

– Tu avais tout prévu hein ?

– Évidemment chérie. Même tes parents sont au courant. »

Elle me dit ça en souriant, je me demandais depuis quand elle avait préparer son coup, depuis hier, sûrement, ayant passé la journée seule avec mon père, il n'était pas difficile de mettre son plan à exécution. Je me garai sur le petit parking que je pouvais voir depuis le salon puis nous descendîmes en prenant le sac de sport, une poignée chacune, je dois admettre qu'il était assez lourd et ce poids attisait d'autant plus ma curiosité. De retour chez nous, elle ouvrit le sac et en sortit une couette, simple, blanche, et un carton. Le carton contenait un matelas gonflable.

« Et voilà notre lit pour ce soir, dit elle. Tout confort, gonflage électrique.

– Je sais même pas si on a l'électricité.

– Appuies sur l'interrupteur. »

L'ampoule de la salle se mit à briller dès que j'appuyai.

« Comment...

– Lors de la visite, me dit-elle en me coupant, la blondasse nous a montré les WC en allumant la lumière.

– D'accord, tu es observatrice mais j'ai pas de pyjama. »

Elle posa le carton sur le sol et vint me saisir par la taille.

« Tu en auras pas besoin, fais moi confiance.

– OK, OK, ma chaudasse d'amour mais demain tu travailles alors on dort tôt. J'ai la route à faire.

– Je travaille ? On travaille mais c'est pas une raison pour ne pas baptiser cette maison.

– Non, dis-je moqueuse, pas moi.

– Sérieux ? Oh donc je pense que je serais malade demain alors. »

J'aurais pu lui dire que c'était une mauvaise idée mais je n'en avais pas envie, après tout deux bras de plus ne seront pas superflus. Tandis que je m'occupais du matelas, elle chercha un restaurant qui faisait de la livraison, le trouva et appela. Pas besoin de me demander ce que je voulais, elle connaissait mes goûts. Une fois gonflé, je me jetais sur le matelas pour tester sa dureté, il était parfait, Mathilde vint me rejoindre et étant plus lourde que moi, elle me fit tanguer dans tous les sens, nous éclatâmes de rire. Les pizzas arrivèrent, nous mangeâmes directement dans le carton, en vitesse puis allâmes fumer une cigarette à la fenêtre.

« Il manque un cendrier pour que ce soit parfait.

- Oh attends, me dit elle. Je crois que j'ai oublier de sortir un truc. »

Elle retourna dans son sac et en tira une boite métallique ''La Vosgienne''

« Et voilà notre cendrier pour la soirée, dit-elle toute fière. Ça vaut pas celui de ta chambre ou le mien mais pour la soirée. »

Je m'approchai d'elle et l'embrassai.

« Tu es vraiment parfaite mon amour. »

Jour de PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant