30

329 17 1
                                    

Nous vidâmes le garage au second voyage, j'en profitais pour saluer ma mère qui me demanda si j'avais des photos de mon appartement. Je fus au regret de lui dire que non, je n'y avait pas pensé mais l'invitai à venir le voir de ses yeux. Elle me demanda si elle sera rentrée pour aller au travail et une fois que mon père lui répondit positivement, elle accepta de nous suivre avec sa voiture. Pour la taquiner, mon père poussa un peu sur la voie rapide, comme ma mère ne dépassait jamais les limitations, nous la distançâmes rapidement avant de ralentir un peu pour ne pas la perdre, elle nous fit des appels de phare alors que mon père et moi étions morts de rire dans le camion. Mise à part ça la route se passa sans rien de notable et nous commençâmes à décharger dès que nous fûmes arrêtés. J'indiquai à ma mère le parking où ma voiture était et lui conseillai d'y mettre la sienne. Nous l'attendîmes avant d'ouvrir la porte d'entrée, elle se chargea des deux derniers sacs pour monter. Il ne restait dans le fourgon que des planches de meuble. Arrivée à l'appartement ma mère resta bouche bée devant l'état dans lequel il était et elle aussi nous dit que nous avions de la chance. Ma copine la salua et la débarrassa tout en s'excusant de ne rien avoir à lui offrir. Ma maman nous demanda si nous en avions pour longtemps à décharger le camion puis jugea qu'elle avait le temps d'emmener ma chérie faire quelques courses. Les plus grandes planches ne passèrent pas dans l'ascenseur, nous dûmes les monter par les escaliers. Mon père me fit remarquer au premier voyage qu'ils étaient dans un état impeccable, me rappelant au passage la femme de l'agence, ce qui me fit rire. Nous montâmes les dernières planches alors que ma petite amie rentra chargée de deux cabas qui avaient l'air bien lourds. Je lui proposai mon aide qu'elle refusa, me disant que ma mère la suivait avec autant de choses et nous promis un bon café au prochain voyage. J'attendis ma mère pour la saluer avant de repartir, le fis puis remontai dans le grand fourgon.

« Neuf ou occase ?

– Hein ? »

La question de mon père sortant de nul part, je me demandais ce qu'il voulait dire par là.

« Je te demande si tu préfère qu'on aille chercher en premier les meubles d'occasions ou les neufs ?

– Comme tu veux, lui répondis-je, c'est toi qui conduit.

– Bonne réponse ! »

Il me sourit et nous nous mîmes en route. Il m'expliqua en chemin qu'on irait chercher les meubles neufs, comme ils étaient les plus volumineux, et que normalement, ceux d'occasions devraient être démontés. Nous prîmes donc la direction du magasin mais sur cette voie là, pas d'autoroute, ce qui fut un peu plus long. Le point positif c'est que deux employés du magasin nous aidèrent à charger les trois articles achetés, suivant les indications de mon père car comme il leur dit deux fois, c'est comme ça qu'il fallait faire. Il jugea qu'il restait encore assez de place pour aller faire un tour à Emmaüs prendre quelques planches. Nous nous mîmes donc en route. La boutique était fermée au publique le matin, sauf pour les livraisons et les retraits prévus, les nôtres l'étaient nous n'eûmes donc aucun problème à entrer dans l'enceinte après avoir passé le gardien. Mon père chargea le camion à ras bord, il ne restait plus grand chose à prendre quand nous partîmes. Il me fit par sur le chemin qu'il était un peu dégoûté de devoir refaire un voyage pour quelques planches, quatre chaises et deux petits meubles, je le comprenais. Nous eûmes du mal à décharger l'électroménager, c'était un peu trop lourd alors que nous étions trois, ayant demander un coup de main à Mathilde mais nous réussîmes malgré tout à les mettre dans l'ascenseur une fois en haut, le carrelage aidant, nous pûmes les faire glisser jusqu'à la porte. Mon père eut l'idée de déballer le tout sur le palier, le réfrigérateur ayant des roulettes, il ne fut pas difficile à mettre en place par contre, le lave linge fut une tout autre histoire. Nous peinâmes à le faire danser sur ses quatre coins jusque dans la salle de bain, qui était la pièce la plus éloignée de l'appartement. J'acceptai avec joie le verre de coca que m'offrit ma chérie puis allai remonter le reste des planches déposées près de l'ascenseur dans le hall. Une fois cela fait, nous fîmes le dernier voyage. Je constatais que mon père était fatigué, il en avait plus qu'assez et même s'il ne l'aurait jamais avoué, tout cela n'était plus de son âge. Il chargea rapidement et sans faire attention à bien placé les choses correctement ce qui fit que des chaises tombèrent sur le chemin. Il s'exclama d'un ''Et merde !'' assez bruyant, j'eus beau lui dire que ce n'était rien, je lisais le remords autant que la fatigue sur son visage. Je lui proposai de rester se reposer un peu mais il refusa, me disant qu'il en avait marre de faire de la route et que plus tôt il serait rentré, plus tôt il sera dans son canapé avec une bière bien fraîche dans les mains, je le comprenais. 

Jour de PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant