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Je rentrais donc seule chez moi et mon père fut étonné de ne pas me voir accompagnée, je lui expliquais la petite crise que j'avais eut avec Mathilde puis partie rapidement dans ma chambre me rouler un gros joint, j'en avais besoin. La pluie battait toujours sur la fenêtre de ma chambre, ça aussi ça m'énervait, je dus donc me rendre au garage pour le fumer. En arrivant dans la pièce, j'en ouvris la porte en grand pour regarder la pluie tout en me disant qu'une fois que nous aurions notre chez nous, je ne serais pas obligée de sortir pour fumer, je classais cela dans les avantages. L'effet de la cigarette me fit du bien, je me sentais beaucoup moins énervée contre Mathilde quand ma mère rentra, mais toujours contre l'idée d'avoir un appartement si loin. Ce fut le principal sujet de conversation durant la soirée que je passais avec mes parents, ils essayèrent de me convaincre que ce n'était pas si grave, mon père me taquina même en me disant que lui ne mettrait pas une heure pour faire la route, je lui rétorquais un peu sèchement que c'est pas lui qui allait nous amener Karine ni la ramener le dimanche de plus il respectait rarement les limitations de vitesse, contrairement à moi. Il reconnut que j'avais raison pour cette fois et remit le nez dans son assiette, faisant ouvertement la tête. Ça me peinait d'avoir eu à blesser mon père, surtout à cause de si peu, après le repas, je me calais sur mon lit et réfléchissais à notre situation. Il est vrai que l'appartement était beau, bien placé, mais le nombre de visites étant limitées je n'avais pas envie d'en gâcher une, de plus Mathilde était du genre à s'enflammer pour trois fois rien, elle était déjà excitée sans l'avoir vu alors je n'imaginais même pas son état lors de cette visite, elle m'aurait tannée pour le prendre ou pire l'aurait prit sans même me le dire. Je me dis aussi qu'il faudrait vraiment qu'elle passe son permis de conduire, au moins elle se rendrait vraiment compte des inconvénients d'avoir la responsabilité du volant. Il était évident que tout cela faisait pencher la balance du côté du refus néanmoins, je détestais que ma petite amie me fasse la tête. J'essayais de lui envoyer un message mais je m'endormis sans avoir de réponse.

Je me réveillais le lendemain en me retournant par habitude mais la place qu'occupait normalement ma chérie était vide et froide, le souvenir de notre dispute puérile me revint et comme toujours dans ce cas, j'eus envie de pleurer. Je fis un effort pour ne pas laisser couler mes larmes et commencer ma journée. Toujours pas de message de Mathilde, je me levais prendre ma douche et mon petit déjeuner, en arrivant dans la cuisine, je fis des excuses à mon père pour la veille, il me répondit de ne pas m'en faire, me qualifiant de ''bonne fille un peu trop impulsive'' je pris ça comme un compliment et me forçai à lui sourire. Il dut voir mes efforts car il me caressa la tête, geste qu'il ne faisait plus que très rarement depuis que j'avais dix ans. Je me sentis un peu mieux quand je pris ma voiture pour me diriger chez ma chérie, elle m'attendait sous son porche pour éviter la pluie, me vit arriver et courut pour se jeter dans la voiture en se mouillant le moins possible. Je me hâtais de démarrer et fis la route le plus rapidement possible, il y avait, juste avant notre destination finale, une petite aire de repos sur laquelle je comptais m'arrêter pour avoir une sérieuse discussion avec ma passagère. Elle me regarda bizarrement quand je me rangeai sur le bas-côté, se demandant probablement pourquoi on s'arrêtait. Je ne comptais pas lui donner la vraie raison tout de suite.

« Qu'est-ce qu'on fait là ?

– Déjà, répondis-je pour la taquiner, j'ai pas eu mon bisou ce matin.

– Tout ça pour un bisou, tu serais prête à être en retard au boulot ?

– Je serais même prête à ne pas y aller et attendre ici indéfiniment le temps que tu me le donnes. »

Elle me regarda avec étonnement pour voir si j'étais sérieuse, je ne fléchissais pas. On passa une longue minute à se fixer sans rien dire, elle ne voulait pas céder mais sur ce point là, moi non plus. Je savais bien qu'Alexandra allait m'attendre au parking du bureau, je me doutais bien que j'allais avoir un baiser langoureux de jalousie en arrivant mais le bisou du matin était une habitude que je ne voulais surtout pas que l'on perde, je ne voulais pas flancher. Elle finit tout de même par détacher sa ceinture et rapprocher son visage du mien, je fis le dernier pas et nos lèvres se collèrent. La vraie discussion allait enfin pouvoir commencer

Jour de PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant