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Bien que l'on dit que l'avenir appartient à celui qui se lève tôt, je n'en maudit pas moins mon réveil lorsqu'il sonna à l'heure du boulot. Il nous sortit du sommeil toutes les deux et c'est sur cette petite mauvaise note que commença notre véritable première journée chez nous. Nous avions encore tout un tas de chose à faire aujourd'hui, de la souscription de contrat pour les énergies, l'eau au triage des sacs de linge et de paperasse. Nous ne bûmes qu'un café en guise de petit déjeuner et après une rapide douche nous nous mîmes en route. Je fis la première chose que j'avais prévue de faire lorsque je m'attaquerai à mes affaires, je pris le cadre bleu et allai le poser sur l'étagère de la salle.

« Tu ne vas quand même pas mettre ça là ?

– Si pourquoi chérie ?

– Ça le fait pas trop, me répondit Mathilde, il est bof ce dessin.

– Il est magnifique et moi j'en suis fière donc il restera là. »

Elle finit par céder et nous nous remîmes à trier jusqu'à ce que mon téléphone sonne. Ma mère m'apprit que son ami médecin était d'accord pour me faire un arrêt jusqu'à vendredi mais que je ne pourrais plus utiliser ce subterfuge de ma vie. Je m'en fichais un peu, il fallait que j'apprenne à me débrouiller par moi même, je savais donc que ce genre d'accord illicite était exceptionnel. J'allais la remercier quand elle me dit que le CERFA était chez elle et que je devais venir le chercher. Je l'informais que j'allais passer dans la matinée, elle me salua et raccrocha. Encore une chose à ajouter sur la liste des tâches. Je prévins le bureau, le temps que j'avais le téléphone en main, il n'y avait personne encore, je laissai un message sur le répondeur de l'étage, évitant sûrement au passage un savon de la part du responsable. Nous décidâmes de partir juste après le rush des horaires de bureau, éviter ainsi le plus gros des ralentissement même si je doutais que sur la partie autoroute il y ait des bouchons. Nous finîmes le sac sur lequel on été puis nous nous mîmes en route doucement. La fraîcheur de la pluie nous surprit en sortant, il ne faisait pas bien chaud et ma petite amie vint se serrer contre moi en grelottant, il fallait dire que nous n'avions pas encore trouver nos blousons. Nous nous hâtâmes d'arriver à la voiture et nous nous précipitâmes d'y monter. Lorsque je me mis en route, Mathilde alluma le chauffage mais bien entendu il nous cracha de l'air froid, elle l'éteignit rapidement en crachant au malheureux appareil qu'il avait un fort effet laxatif. Je ne pris pas la direction de ville en sortant de la voie rapide, mais celle de la zone commerciale où nous étions il y encore quelque jours avec les filles. En pensant à elles je me dis qu'il faudrait les inviter à la maison un week-end, peu importe que Karine soit là puisque nous avions le matelas gonflable, j'allais en soumettre l'idée à ma copine mais connaissant son impatience et sachant que nos amies étaient en vacances elle allait vouloir faire ça maintenant. Nous arrimâmes au magasin que je visais, une boutique d'électroménager à prix cassé. Ma petite amie me demanda ce qu'on faisait là, je ne lui révélai pas mes intentions et la pris par la main pour entrer dans le magasin. Nous fîmes le tour du rayon des téléviseurs, en regardant les prix je me demandais où était le côté discount. Je réussis malgré tout à trouver une télé pas trop cher et cherchai un vendeur quand Mathilde me tira par le bras. Elle me demanda comment on allait pouvoir s'offrir ça, je lui répondis simplement de ne pas s'en faire et trouvais enfin un bonhomme pour conclure la vente. Une fois chargée dans la voiture, elle prenait une place impressionnante dans mon petit coffre. Nous nous remîmes en route ; direction la maison de mes parents cette fois. Nous y fûmes rapidement, je saluai mon père qui me lança un regard de travers à la vue du service demander, il me tendit le formulaire et me dit lui aussi que c'était la première et dernière fois qu'ils me rendaient un service du genre. Il nous demanda ensuite comment se passait l'installation, je lui avouais la vérité cette fois, il ne restait plus que les sacs à trier et les appareils à brancher. J'en profitais pour lui demander une clé pour la machine, il me donna une drôle de pince, me disant de bien serrer à fond pour éviter les fuites.

« Merci papa, j'y avais pas pensé.

– Je sais que tu es une fille intelligente, après tout tu es ma fille. Si tu as un soucis, n'hésite pas à nous appeler. »

Je le serrai dans mes bras pour le remercier et repartîmes. 

Jour de PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant