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Une fois rentrées, mes parents nous sautèrent dessus pour passer à table. C'est donc en mangeant que nous dûmes expliquer un peu les événements de notre matinée. Je me disais que finalement j'avais hâte d'avoir mon petit chez moi, moi aussi, j'aurais voulu poser un peu avant de manger mais pour mes parents, l'heure c'est l'heure. Je trouvais ça vieux jeu. Dans ma chambre, nous parlâmes une nouvelle fois de l'appartement que j'avais trouvé la veille, elle voulait revoir les photos du site, ayant toujours la page en favoris cela ne me posa aucun problème de lui faire voir à nouveau. Elle bavait littéralement dessus et je dus l'empêcher d'appeler une fois encore le loueur, elle se résigna à ne pas le faire après que j'eus vivement protesté.

« Demain j'appelle avant d'arriver au boulot.

– Si tu veux, lui dis-je. Je resterai même avec toi le temps de l'appel.

– Toi, t'as pas envie d'aller bosser.

– J'ai pas envie de jouer à la stagiaire encore.

– Elle est si terrible que ça la rouquine ?

– Non, ça va.. Elle me prend un peu de haut mais bon, c'est ce qu'on attend d'elle.

– J'aime pas sa façon de te regarder. »

Parfois, ma chérie pouvait être jalouse, très jalouse.

« Tu sais que c'est pas encore courant les couples de femmes par ici.

– Oui, me répondit-elle mais elle on dirait qu'elle va te bouffer... Et je suis la seule à pouvoir te croquer. »

Elle était montée sur moi en parlant et m'embrassa langoureusement. Je fus repris du sentiment de la culpabilité d'avoir douté d'elle, quoi qu'elle puisse me dire, elle arrivait toujours à se rattraper et je devais bien admettre que j'étais vraiment folle de cette fille. On a passées cette après midi là allongées à se câliner et rester simplement dans les bras l'une de l'autre. À dix-neuf heures, la sacro-sainte heure de manger chez mes parents, ma mère vint nous chercher, elle fut surprise de nous voir ainsi collées et nous invita à la suivre en souriant.

« Bébé, dis-je avant de me lever, si on mange à sept heures le soir, je te tue. »

Cette réflexion fit rire Mathilde à gorge déployée, puis nous quittâmes momentanément la chambre pour le salon. Le repas fut calme et sans rien de notable, nous retournions à nos occupations affectives après avoir pris une douche et passé nos pyjamas. J'étais toujours dans les bras de Mathilde lorsque mes yeux se fermèrent.

Pas de vilains rêves cette nuit là, pas de rêves tout court en fait et ce fut mon réveil qui me fit sursauter. Ma copine qui était beaucoup plus matinale que moi se réveilla comme une fleur et se leva, j'étais encore dans le lit quand je l'entendis saluer mes parents. J'arrivai dans la cuisine alors que ma mère embrassait mon père pour partir travailler, comme toujours je fis une mine de dégoût et la réaction qu'eut ma mère m'amusa, elle me dévisagea avec un regard qui me disait '' genre un baiser te répugne'' et j'explosai de rire tout en lui prouvant que non en embrassant ma propre copine. Ce fut ensuite notre tour de partir au travail, mon père nous souhaita simplement de passer une bonne journée. Dans la voiture Mathilde repartit à l'assaut du loueur qui lui répondit enfin, après une rapide discussion, ils convinrent d'un rendez vous pour le lendemain. Folle de joie, elle faillit me faire avoir un accident en sautant partout dans ma petite voiture. Alexandra m'attendait sur le parking du bureau, dès qu'elle la vit, ma petite amie soupira et avant de se quitter elle me donna un long baiser, plus pour ennuyer ma collègue que par véritable amour mais je ne dis rien. Ma journée se déroula comme je l'avais prévue, Alex courant partout et moi la suivant comme un petit toutou, comme au tout début de mon arrivée dans ce journal. Ce brusque retour en arrière me fit me rappeler que je détestais vraiment ça. Mon temps de travail semblait s'écouler si lentement que j'ai cru que la pendule de la rédaction n'avait plus de pile. Elle se termina évidemment et je retrouvai ma chérie près de ma voiture, elle me sourit en voyant que j'étais seule puis nous partîmes. Elle était toute heureuse d'avoir reçu une réponse positive pour l'appartement et cette bonne humeur ne la quitta pas de la soirée. Après une rapide douche, cette journée qui me semblait infinie se termina enfin. 

Jour de PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant