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Dans la voiture Mathilde me demanda si elle pouvait passer chez elle, je fus évidement d'accord pour la déposer et l'attendre dans la voiture, le temps qu'elle salue sa petite sœur. Elle descendit et je la vis entrer chez elle tandis que j'allumais une cigarette pour l'attendre. Je pensais qu'elle serait plus longue que ça, alors que je fumais ma seconde cigarette après avoir envoyé un message à Sandra pour savoir comment elle allait, Mathilde sortit accompagnée de sa petite sœur, elle ouvrit la portière de son côté et me dit que sa sœur voulait absolument voir notre appartement. Je n'y croyais qu'à moitié mais ne dis rien et elle installa sa sœur derrière puis repartit vers la maison. La petite fille me parlait de sa maman qui s'était mise à pleurer après le départ de Mathilde, dimanche, je n'en croyais pas mes oreilles. Ma petite amie revint rapidement chargée de deux cabas, les posa derrière puis monta à l'avant. Je me mis en route, priant de ne pas croiser de contrôle de police sur la route car nous n'avions pas de siège adapté pour Karine. Nous n'en croisâmes heureusement pas, et de retour chez nous, la fillette courrait partout, visitant, commentant toutes les pièces. Nous la laissons là le temps d'aller chercher la télé dans le coffre de ma voiture garée temporairement le long du trottoir, j'avais quelques craintes de laisser la fillette toute seule mais ma petite amie me dit qu'elle avait l'habitude. Nous nous hâtâmes malgré tout de la sortir du coffre et de la charger dans l'ascenseur, ma copine m'assura qu'elle allait la rentrer seule en la traînant, au moins jusqu'à la porte le temps que j'aille ranger la voiture, nous ne pouvions pas nous permettre de prendre un amande en ce moment, surtout pas pour une chose aussi futile qu'un stationnement gênant. Quand je remontai, ma belle-sœur était toujours aussi active alors que ma chérie déballait la nouvelle télévision et la posait sur le petit meuble prévu à cet effet, elle me demanda si elle pouvait la brancher tout de suite, elle le pouvait sans soucis, elle l'alluma une fois les branchements effectués et nous vîmes que nous avions en partie accès aux chaînes du câble. Elle en choisit une diffusant des dessins animés et la petite fille alla s'asseoir directement dans le canapé face à l'appareil, nous ne l'entendîmes plus de la matinée. Pendant que ma petite amie continuait à trier les sacs, je m'occupais de brancher le réfrigérateur puis la machine. Cette dernière me fit assez galérer, autant par son poids que par l'inaccessibilité de l'arrivée d'eau. Je réussis malgré tout à la mettre en service après quelques jurons bien sentis nonobstant les remarques de Mathilde sur le fait que nous avions une petite fille à la maison. Je laissai le côté administratif à ma copine, une fois le lave linge en place, nous inter-changeâmes nos rôles et tandis que je me mettais à trier mon linge, elle se mit à appeler pour l'eau et l'électricité. Douée, elle régla le tout en à peine une demi heure. Dès qu'elle m'eut rejoint, nous discutâmes du reste de la semaine. Karine pouvait rester jusqu'à dimanche, moi je lui parlais de mon envie d'inviter nos amies de lycée, elle me dit que c'était là une très bonne idée. Il ne restait plus que les papiers à trier, je lui dit de laisser ça là pour aujourd'hui et d'aller manger un morceau, je mourrais de faim. Elle me proposa de sortir manger quelque part mais je refusai, c'était impossible, du moins pas sans siège pour Karine, si on ne tenait pas à attraper une amande pour un stationnement, on ne le pouvait encore moins pour une gamine mal attachée. Elle m'avoua ne pas y avoir pensé et se mit à en chercher un immédiatement. Elle en trouva un qui lui plût immédiatement, à l'effigie des héroïnes d'un dessin animé à la mode, et le commanda sans même attendre mon avis. Elle me dit qu'elle le recevait demain, toute heureuse. Je me dis à moi même que nous devions arrêter là les frais inutiles car nous allions finir par être dans le rouge, puis me mis à préparer les sandwichs. Je me frappai soudain le front. Nous avions penser à tout, sauf à une gazinière, ou une plaque électrique, quelque chose pour faire chauffer nos aliments. Je donnai son assiette à Karine qui fut toute heureuse de manger avec nous, peut importait ce qu'il y avait dans l'assiette apparemment. Je dis à ma petite amie qu'il fallait que l'on parle sérieusement de notre budget, nous avions, jusqu'ici dépenser sans compter mais je ne voulais pas que l'une de nous se retrouve à découvert. Comme je le pensais, même en additionnant le solde de nos deux comptes, il ne nous restait plus grand chose. Entre la caution, le mobilier et les petits à côtés, il nous restait à peine de quoi tenir jusqu'à la prochaine paie. Je lui parlai aussi de notre soucis de cuisson, elle aussi se traita d'idiote de ne pas y avoir pensé. Nous partîmes donc à la recherche d'une solution, on ne pouvait pas se nourrir de pain pendant quinze jours. 

Jour de PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant