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9 juin 1997

  Dans un dernier plissage, je finis de ranger l'armoire que je partage avec George et lâche un sourire : il pourra continuer à me trouver maniaque, au moins chaque chose est sa place ! Mon regard est attiré sur le journal intime de Drago, que j'ai pris il y a quelques semaines de là dans la tour des Serpentard, et plus précisément dans son dortoir. L'effleurant avec mes doigts, je soupire silencieusement, nostalgique.
Je n'arrive pas à croire qu'on va avoir tous les deux dix-sept ans aujourd'hui, et que je ne vais même pas pouvoir lui souhaiter un joyeux anniversaire comme j'avais l'habitude de faire, avant que Voldemort ne lui donne la mission de tuer Dumbledore et qu'il ne parte je-ne-sais-où. Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir cherché !
  Et, quand j'y repense, aujourd'hui je peux enfin le dire ; le temps s'écoule aussi vite que le Magicobus roule. Sans déconner ! Je me vois encore rentrer à Poudlard, en 1991, et faire la connaissance de mon trio de Fouteurs de merde préféré, de Neville, de l'Exploseur de bombe, et surtout de George et Fred... En fait, c'est approximativement à ce moment-là où je me suis sentie réellement entourée. C'est à ce moment-là aussi, où j'ai ressenti pour la première fois comme si que j'avais de l'importance aux yeux de quelqu'un, hormis où, avec Éléona et Daniel, je me sentais clairement chez moi et que je savais qu'ils m'aimaient réellement. Et, pour être honnête, ça me manque un peu ces années d'insouciance, où même les jumeaux étaient moins sérieux qu'aujourd'hui. Même si, avec du recul, ils sont toujours les mêmes avec leurs conneries, leurs blagues, leurs chamailleries... Cette pensée me fait sourire presque aussitôt que je le pense, et je demande à George :

- Dis, tu te souviens de la première fois où on a discuté ?

  Ah oui, j'oubliais ! George est occupé à se coiffer dans le petite salle de douche adjacente à notre chambre.

- Et comment l'oublier ! me répond-il d'un air enjoué. Je t'avais même fait part de mon avis sur ma dernière retenue avec Rogue, et il me semble justement que je t'avais dit que j'avais été obligé de nettoyer des bocaux dégueulasses avec des bestioles bizarres à l'intérieur.

  Je l'entends rire, et je fais de même.

- Oui, c'est vrai. Je m'en souviens aussi, répondis-je en regardant les quelques photos de Drago et moi quand on était enfants. C'est là aussi, où vous m'avez baptisé, toi et Freddie, par le surnom de Blondinette. Et d'ailleurs, je me suis toujours demandé d'où vous teniez une idée pareille.

- Bah t'as les cheveux blancs, tu ressembles à une gamine de onze ans, t'as une peau identique aux Albinos, tu es naturellement très mignonne et hyper sexy, et en plus de ça tu es l'une des nanas les plus gentilles qui existent, donc ça fait un paquet d'adjectifs qui nous ont permis à donner ce surnom.

- Tu veux dire « mignonne et sexy » de ton point de vue, parce que si Fred pense ça, ce serait vraiment très bizarre et malaisant, répondis-je en remettant les photos dans la boite.

  Il exprime un ricanement, et je m'adosse dans l'encadrement de la porte en regardant mon petit-ami, qui se met du gel pour les cheveux. Sa chemise bleue foncé qui lui montre bien son buste musclé et son dos dessiné, son jeans qui lui moule son p'tit cul... Même de dos, il est craquant !

- C'est pas bien de mater les gens, ma Belle ! me dit-il en me regardant à travers le miroir avec un sourire.

  Je rougis légèrement en voyant le sous-entendu qu'il a dans son regard, et il rigole en me lançant :

- Alors ? Quelque chose à revendiquer, Mademoiselle ?

- Moi qui voulais que mon acte passe inaperçu, finalement j'ai raté mon coup, dis-je d'une voix innocente.

Elementum {Tome 7} [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant