Elementum {Tome 7} [En réécriture]

XXIII

  Insomnie. Un mot qui décrit très bien la situation dans laquelle je me trouve encore actuellement. Je ne sais réellement pas pourquoi je n'arrive pas à dormir, et j'envie George de pouvoir trouver le sommeil aussi facilement. Sans compter que comme il ronfle, ben... c'est encore plus compliqué pour moi de dormir.
  Ne pouvant donc pas rester à tourner dans le lit en quête de sommeil, je m'extirpe délicatement de ses bras protecteurs et me lève silencieusement. J'enfile ma robe de chambre en soie blanche et sors de la pièce. Il est trois heures du matin, trois heures ! Décidément, mes pensées ne me laisseront jamais en paix juste pour une nuit ! Je me laisse glisser sur la rampe de l'escalier et pars dans la pièce Astrale, celle où il y a l'immense globe et les murs qui sont recouverts de livres spirituels. Je m'installe sur un sofa en prenant le livre que je lisais la dernière fois, allant au prochain chapitre qui est celui sur les Reliques de la Mort. Ce que je trouve étrange, c'est que le ministère n'ait pas eu et prit le temps de lire ces ouvrages, ce qui aurait été quelque peu reposant afin d'éviter de me faire torturer, mais bon, c'est du passé comme dit George. 

« D'après la légende des Contes de Beedle le Barde, plus précisément de celui des trois frères, il n'y aurait que trois Reliques de la Mort : la Baguette de Sureau, la Pierre de Résurrection et la Cape d'Invisibilité. 
Mais un indice met en question cette affirmation. Il s'agit d'une hypothèse de plusieurs grands Sorciers et Nicolas Flamel lui-même, et il y aurait donc en réalité quatre Reliques de la Mort. La quatrième étant, les seules personnes aux capacités du don total des cinq Éléments réunis. »

  Je reste bloquée sur ces lignes. Pendant de longues secondes je ne lis plus, arrêtée, surprise et confuse. Confuse car, oui, je ne m'attendais pas à ce que de grands Sorciers - et encore Nicolas Flamel - trouvent l'hypothèse que les cinq Eléments soient des Reliques de la Mort. Mais vu ce que j'ai lu la dernière fois :  « Il n'y a eu qu'un seul cas d'une telle anormalité, [...] du prénom Mélody. [...] il n'y en aurait un cas concret, la jeune fille en démontre beaucoup plus que l'imaginable. » Donc, si j'y réfléchie bien - et il n'y a pas de vantardise ou quoi que ce soit -, je serais une Relique de la Mort !?
  Mais alors, c'est pour ça que Éléona m'a dit « Il te veut, toi et ton don », parce que Voldemort lui-même sait que je suis probablement une Relique de la Mort ! 
  Tout se bouscule précipitamment dans ma tête, tout depuis le début, entre les premières informations que j'ai lu en première année à Poudlard, les suivantes durant ces dernières années, et celles aujourd'hui. Et c'est à ce moment là que je comprends que tout ce qu'il se passe depuis que je suis née était déjà écrit, que mon don devait exister. Avec ça s'en ramène aussi la prophétie à mon sujet : « Le jour du Bien, elle naîtra par l'Espoir des planètes... Celle sur quoi et qui tout repose naîtra d'un mensonge... Mais son don et ses pouvoirs seront invincibles à l'aube de ses paroles, et par elle, l'Incarnation du Mal mourra... Êtres de l'Ombre, faites attention... Car qui voudra la tuer, sera empêché... Par la Protection qui fera mur, sa mort sera vaine car de seulement sa main et le temps, elle périra... Être du Mal, prenez garde... Quand minuit sera, tout danger ne l'arrêtera... Sa destinée, prédite depuis la Nuit du Changement, modifiera le Sort... Celle aux tous pouvoirs, puissante elle sera, Être du Mal, sera votre lit de mort... » Donc autrement dit, tout a un raccord, tout est lié, fusionné, inséparable.
  Et donc, c'est pour ça que Voldemort ne pourra jamais me faire allier à lui, parce qu'il est déjà mort, et que la Mort me hait, tout simplement parce que je suis probablement plus forte qu'elle. Je me souviens de ce conte, celui des trois frères, il disait que la Mort était un être encapuchonné et avec des ailes. La Mort est très rusée et déteste perdre. Enfin ça c'est ce que dit la légende. Mais dans chaque légende, il existe une partie de la vérité, on peut en être certain.
  En pensant à tout ça, j'ai une impression d'avoir un trop gros poids, un gros sac sur mes épaules, parce qu'en réalité il se pourrait que le monde tienne sur mes bras. Je suis la seule (en plus de Harry, je pense) à être plus puissante que Voldemort et la Mort lui même, et cette sensation est purement étrange... Penser comme ça, j'ai l'impression d'être narcissique, de ramener toute l'attention sur moi, et ce n'est pas ce que je veux, pourtant je suis sûre que c'est ce que tu crois.
  Je souffle un bon coup en déposant le livre, avant d'aller me préparer un thé bien chaud dans la cuisine. Après ça de fait, je prends la tasse en retournant dans la pièce au Globe et bois un peu en poursuivant ma lecture.

« Si la quatrième Reliques de la Mort parviendrait à exister un jour, on peut s'attendre à voir un grand combat ou une grande alliance avec Vous-Savez-Qui, et cela pourrait bien détruire et anéantir toute chance de s'en sortir. Ce serait alors la fin de notre Monde, une descente directe vers notre bonne amie la Mort, qui, à ce qu'on en croit la légende des trois frères, est très rusée et haït quiconque la défit, d'où son caractère de détester perdre. 
  Mais, et si justement, cet Être peu commun y parviendrait, réussirai à déjouer les plans de la Mort en ayant simplement le don des cinq Éléments ? Ce serait fantastique probablement, mais extrêmement risqué pour ce Sorcier ou cette Sorcière, qui se verra livré(e) à un combat acharné chaque jour, que ce soit pour les Forces du Mal ou pour celles du Bien. »

  Ce livre a doublement raison sur les dernières lignes. Chaque année (je compte seulement celle à Poudlard) j'ai été sujette à des moments qu'on pourrait qualifier d'épique :
—> Première année, onze ans, la pierre Philosophale.
—> Seconde année, douze ans, la chambre des Secrets avec le Basilic.
—> Troisième année, treize ans, la découverte de Queudver et la rencontre avec Sirius.
—> Quatrième année, quatorze ans, le Tournoi des Trois Sorciers, je deviens la petite-amie de George et j'assiste au retour du p'tit Voldy.
—> Cinquième année, quinze ans, un mois entier de tortures au ministère de la Magie, je deviens membre de l'Ordre du Phénix et professeure de l'A.D. Ombrage directrice, mort de Daniel, de Sirius ainsi que ma tante Éléona.
—> Sixième année, seize ans, découverte de la bague pour me téléporter, mon frère devient un Mangemort, mort de Dumbledore et j'ai commencé à être traqué.
  Et maintenant, après, sans être à Poudlard, il y a d'autres choses qui se sont passés :
—> Mon kidnapping après avoir été fiancée à George, Fol Œil qui me retrouve, mort de ce dernier, incident avec l'oreille de George par Severus, la traque doublée, et j'en passe.
  Je crois que jamais réellement je ne serais tranquille, surtout maintenant que la guerre commence peu à peu. Je le sens, je sens que ça va être pour bientôt, je ne sais pas comment, mais je sais que ça va arriver. Pas dans plusieurs années, mais dans quelques temps, quelques mois.
  À cette idée, je sens mon cœur battre plus fort, même si je sais pertinemment que cela ne changera en rien à tout ce qu'il se passe. Les enlèvements, les meurtres, les disparitions... Tout ça c'est voulu pour répandre la peur, et ça marche bien puisque le monde des Sorciers vit avec la quasi-totalité de ce sentiment imprégné en lui même. Et au fond de nous, on s'y prépare, on se prépare à l'incident de trop, celui qui changera notre vie à jamais. Mais je m'y refuse. Je me refuse d'avoir peur parce que ça n'arrangera rien, et que pour le bien de ma famille, de mes proches et des autres, je me dois de garder la tête haute. Quoi qu'il arrive et arrivera, je sais tout bonnement qu'on va réussir ce combat, comme on l'a toujours fait...

[...]

Alors oui, il n'y pas de dialogues, juste des pensées, des pensées et encore des pensées. Mais voilà quoi, Mélody est la quatrième Reliques de la Mort. Vous y croyez vous d'une chose aussi spectaculaire ? Réellement, je l'avoue, cette idée m'avait traversé l'esprit. Et voilà comment c'est arrivé jusque ici.

En espérant que ça vous a plu.

BYE MES CALAMARS !!

L'Auteur.