Chapitre 9

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Lorsque j'ouvris les yeux, je fus surprise de me retrouver sur un lit. Cet incident de tout à l'heure m'avait tant épuisée que je m'étais endormie dans les bras d'Assan quelques secondes après qu'il m'avait prise contre lui, avais dormi tout le long du trajet et même après. J'avais pourtant l'impression d'avoir fermer les yeux seulement quelques petites secondes. Je me levai et regardai autour de moi. Je ne me trouvais pas dans ma chambre, le décor était différent ici. Je reconnus vite la chambre d'Assan, surtout avec son odeur imprégné partout sur les draps.
M

ais pourquoi étais-je ici?
La porte s'ouvrit doucement alors qu'Assan entrait sans faire de bruit. Lorsqu'il se retourna, il fut surpris de me voir éveillée et hors du lit.

-Retournes te coucher, tu es encore trop faible pour te lever. me gronda t-il.

Je clignai des yeux à plusieurs reprises tandis qu'Assan s'avança vers moi, me prit par les bras et me fit m'asseoir sur le lit. Cela ne me déplut pas car j'avais encore affreusement mal aux jambes de l'entraînement de tout à l'heure.

-Tu te sens bien? voulut-il savoir.

Je hochai la tête en me remémorant la scène. J'avais une fois de plus perdu le contrôle. Mais il y avait une chose qui me laissait un peu béante.

-J'ai presque réussi à faire disparaître les flammes.

-Oui, en effet.

Les pièces du puzzle s'assemblaient alors que je comprenais de plus en plus de choses.

-C'est pour cela que tu m'as fait faire tous ces exercices! C'était pour m'affaiblir!

-Il y a de cela, me confirma t-il en s'asseyant près de moi, mais c'était aussi pour t'énerver, te faire sortir de tes gonds.

-Rassure-moi, tu ne me donneras pas autant d'exercice la prochaine fois? lui demandais-je d'une voix suppliante.

Chaque mouvement était une torture tant mes muscles avaient été malmenés.

-Non, le prochain entraînement sera beaucoup plus reposant. Enfin, physiquement du moins.

Je m'en réjouissais d'avance.

-Dis, Assan, tout à l'heure, tu t'es approché de moi alors que le feu m'encerclait. Es-tu complètement fou pour avoir tenter un truc pareil?

-Je savais que ces flammes n'allaient rien me faire.

-Ah oui? Et pourquoi donc?

-Parce que ce sont les tiennes. souffla t-il.

Je m'attendais à une réplique arrogante, narcissique, orgueilleuse, un truc qui définissait bien l'enfoiré qu'il était le plus souvent, mais pas à ça. Je secouais la tête pour me remettre de cette surprise.

-Encore ce truc d'âme-soeur, hein? je hasardai.

-Oui. affirma t-il en se levant. Je descends dans le salon, tu veux venir avec moi?

-Pour quoi faire?

Il haussa les épaules, les mains dans les poches.

-Je ne veux juste pas que tu restes dans ma chambre, je n'aime pas que l'on fouille dans mes affaires et si je te laisse toute seule, je sens que c'est exactement ce que tu vas faire.

Que pouvait-il bien cacher dans sa chambre? Un cadavre?
Un frisson me parcourut alors que je me souvenus qu'il pouvait en effet cacher quelque chose de ce genre. Après tout, c'était un assassin, ne l'oublions pas.

-Je viens avec toi.

*****

Assise sur le canapé, une tasse de chocolat chaud à la main, je regardais le feu de cheminé en face de moi. Assan vint s'asseoir à mes côtés mais mon regard resta figé sur ces flammes qui - je remarquais - avaient beaucoup moins de grâce que les miennes.
Quelle ironie.
Une question me brûlait les lèvres depuis tout à l'heure mais je n'avais pas encore eu le courage de demander. Ma vie se rimait à des points d'interrogations et j'espérais grandement qu'Assan possédait certaines réponses.

-Le feu normal peut te brûler? me demanda t-il les yeux rivés sur la cheminée lui aussi.

-Non, mais contrairement à mes propres flammes, celles-ci ne me renvoient aucune chaleur.

Je frissonai alors qu'Assan se levait pour attraper une couverture et la poser sur mes épaules. Je le remerciai tandis qu'il reprenait place sur le canapé.

-Je repense à ce qui c'était produit à l'entrepôt, et je me demandais... j'hésitai. Bon sang, Assan, comment se fait-il que mes flammes ont aussitôt disparu lorsue tu m'as touchée? le questionnai-je vivement en tournant cette fois-ci mon regard vers lui.

-C'est un point positif qu'il y a à être lié à quelqu'un.

-Âme-soeur tu veux dire?

Il hocha la tête positivement.

-Une âme-soeur peut apaiser sa moitié rien que par le toucher, ainsi son partenaire ne ressent plus aucun sentiment négatif, comme s'ils se sont... envolés.

Je le regardai fixement. Il semblait tourmenté, blessé au fond de lui-même. Il avait sûrement vécu des choses horribles, des blessures qui ne c'étaient jamais refermées.
Était-ce cela qui l'avait poussé à tuer, et à y prendre plaisir?

-Alors, cela veut dire que, si je suis près de toi, que je te touche, je ne pourrais pas me servir de ma magie?

-En quelque sorte, cela dépend si tu sais la contrôler ou si ce sont tes sentiments qui te guident.

Je me rapprochai alors plus près de lui puis posai ma tête sur son épaule. Je l'entendis soupirer, le sentis se détendre, alors que je fermais les yeux.

-Dans ce cas, je ne veux plus jamais te quitter. lui confiai-je dans un murmure presque inaudible.

Oméga de Feu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant