Le dos contre le mur de briques, je fixais Assan, réfrénant l'envie de le frapper pour ce qu'il avait du faire subir à l'homme de tout à l'heure. J'avais mal à l'arrière de mon crane qui avait frappé en même temps que mon dos contre le mur. Je serrais les dents afin de ne pas crier de douleur. J'étais peut-être un loup-garou, mais je n'en étais pas un pur sang, j'étais hybride et mes capacités régénératrice étaient moins efficace que les autres loups. Lorsqu'Assan me repoussa contre le mur, je me mordis la langue à sang pour ne pas montrer ma douleur. Âme-soeur ou pas, je ne me montrerais jamais faible devant quelqu'un.
-Luana, qu'est-ce que tu fiches ici?! répéta Assan alors que je luttais pour ne pas m'effondrer.
Encore un peu sonnée, les mots mirent du temps à sortir. Assan était énervé, et assez angoissé je dois dire, il ne me laissera pas sortir avant de m'avoir fait la morale sur l'une des règles de notre cohabitation: règle n°2, ne pas fouiller dans les affaires des autres - même si je doutais que cela en fasse partie mais pour Assan c'est du tout au même.
-Je t'ai vu sortir de la chambre alors je t'ai suivi pour savoir où tu allais. lui expliquais-je, le voyant s'approcher encore plus de moi. Qui est cet homme? Pourquoi tu le tortures?
Il se recula brusquement en prenant sa tête dans ses mains, lançant quelques jurons à voix haute.
-Je savais que tu allais me demander ces choses. Avant que je t'explique, je veux que tu saches qu'il mérite ce que je lui ais fait et plus terrible encore.
J'haussais un sourcil, curieuse d'entendre la suite.
-Luana, je veux aussi que tu te rentres dans le crâne que tu ne dois pas sortir seule la nuit, ta soeur te cours toujours après!
Je me disais bien que c'était trop facile.
-Catalia n'attend qu'une chose: le moment parfait pour te tomber dessus et te faire je-ne-sais-quoi. Sans oublier que Seattle grouille de criminel en tout genre. continue-t-il de m'expliquer tandis que je levais les yeux en soupirant. Tu prends notre lien beaucoup trop à la légère. Mais putain, Luana, s'il t'arrivait quoique ce soit je ne serais plus rien! On a été crées pour vivre ensemble côte à côte, et ne crois pas que je refuse que tu ne prennes pas ces choses au sérieux. Que je sois clair, tu meurs, je meurs. Alors, putain, tu ne peux pas penser en priorité à ta sécurité et non à faire foirer mes...
Il fut coupé par un grand fracas. Il courut vers la cellule du pauvre type alors que je le suivais en ayant encore un peu de mal avec mes quelques blessures.
-Fais chier! éructait Assan alors que je le rejoignais dans la pièce.
Tout était sans-dessus-dessous. Les quelques meubles avaient été renversés, les outils de tortures posés tantôt dessus éparpillés sur le sol crasseux, une énorme flaque de sang prenait une grande place par terre et les chaines qui contenaient le prisonnier d'Assan étaient souillées par le sang, des morceaux de chairs restant accrochés dessus. L'image et l'odeur me donnèrent des nausées alors je détournais la tête et arrêtais mon analyse.
-Comment s'est-il enfui? demandais-je à Assan, recouvrant mes pauvres narines avec ma main.
-Il s'est... Déchiqueté les mains... Avec les dents.
Je crois que j'aurais préféré ne pas savoir finalement.
-Il faut que je le retrouve. fit-il, déterminé.
Je posai ma main libre sur son bras, essayant de ne pas regarder la boucherie derrière lui.
Dieu, que c'était immonde.
-On ferait mieux de rentrer, il est quatre heure du matin et si on reste là, peut-être donnera t-il ta position à d'autres qui pourraient vouloir t'éliminer.
-Non, je vais le chercher.
-Ass... tentais-je de le retenir.
Mais je fus prises de nausées, l'estomac retourné, le dos courbaturé et l'arrière de la tête sans doute endommagée elle aussi. Le paysage tournait autour de moi. Je n'allais pas bien et Assan l'avait remarqué. Il vint me rattraper alors que mes jambes ne me portèrent plus. Sa voix qui m'appelait me parut soudain lointaine puis je fermais les yeux, prise d'une vague de fatigue.
*****
Le sommeil causé par un évanouissement est sans doute le plus désagréable de tous. Tout était noir depuis que je m'étais écroulée dans les bras d'Assan, aucun rêves, ni cauchemars, juste le vide. Lorsque j'ouvris les yeux, je me sentis aussi fatiguée que si je n'avais pas dormi depuis des jours. Cependant, aucune lumière ne vint m'agresser. Je me redressais, voyant que je n'étais ni dans la chambre d'hôtel, ni dans une des chambres de la villa d'Assan puisqu'elle était surveillée par des policiers jours et nuits. Je regardais autour de moi, détaillant la pièce avec minutie. C'était une chambre plus petite que celles de la maison d'Assan, mais plus accueillant. Les cadres-photos accrochés sur les murs de couleur azur envahissaient la pièce, le bureau en marbre blanc était en bazar avec des feuilles gribouillées toutes désordonnées, plusieurs peluches trônaient sur un coin du lit, me donnant l'impression d'être sans arrêt fixée. En reconnaissant la pièce, je me levai précipitamment, pensant rêver.
Était-ce bien ma chambre?
De mon ouie surdéveloppée, j'entendis des voix provenant d'en-bas. Ayant habité ici toutes mon enfance, je connaissais ce bâtiment dans ses moindres recoints. Je gagnais rapidement le séjour où deux personnes discutaient à voix basses: Assan et Chester. J'allais m'apprêter à dire quelque chose lorsque je vis qu'Assan avait l'arcade sourcilière ouverte, la lèvre enflée, la joue droite marquée par un hématomes et sa main gauche recouverte d'un bandage blanc tâchée; ses habits étaient sâles et trouées à certains endroits. L'ambiance paraissait tendu et tout deux semblaient inquiet.
Mais que s'était-il passé durant mon sommeil?

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Oméga de Feu
WilkołakiLuana Stone possède depuis peu un puissant pouvoir, mais celui-ci est destructeur lorsqu'on ne sait pas le contrôler. Bien décidée à trouver comment faire disparaître cette magie indomptable, Luana part en quête d'un homme qui, peut-être, pourrait l...