Chapitre 4

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Nous avions parcourus énormément de kilomètres avant d'arriver enfin devant son énorme baraque loin d'être lugubre. À quoi avais-je pensé venant d'un criminel ?

En tout cas, pas à ça.

Alors que la porte s'ouvrait d'elle-même pour nous laisser entrer, je courus à l'intérieur suivi de près par celui qui se disait être mon âme-soeur.

-Ma chambre est à l'étage. Ne te gêne pas pour prendre quelques-unes de mes affaires. De toutes façons, tu n'as rien pour t'habiller.

En effet, il faudrait que je récupère ma valise à l'hôtel. Je montai prudemment les escaliers, n'étant pas toujours à l'aise avec ceux-ci sous forme lupine, et tentai de trouver sa chambre. Seulement, il y avait une dizaine de pièce à l'étage. Je reniflai l'air et cherchai la pièce qui portait le plus son odeur. J'avançai la truffe sur le sol jusqu'à trouver la porte. Je regardai à droite à gauche si l'autre n'était pas en train de m'observer puis me transformai pour ouvrir la porte. Je ne m'attardai pas sur la décoration de la chambre - décoratrice d'intérieur n'a jamais été la voie que je voulais suivre - et cherchai dans son dressing des affaires qui m'iraient. J'enfilai rapidement un tee-shirt à manche courte qui me retombait juste au-dessus des genoux. Je devais paraître ridicule dedans avec mon mètre cinquante-six. À dix-neuf ans, j'avais encore la taille d'une gamine de quatorze. Ne trouvant pas de bas qui m'irait, je sortis de la chambre sans en prendre un. Je devais bien laisser le grand méchant loup se changeait à son tour. Le voir nu une deuxième fois, non mais quelle horreur, je préférais me creuver les yeux! Mais quand je descendus en bas, il était déjà vêtu de la tête au pied.

-Assieds-toi et explique-moi comment as-tu réussi à faire ce que tu as fais tout à l'heure. m'ordonna t-il en désignant le canapé.

Je m'asseyai timidement alors qu'il restait debout face à moi, les bras croisés sur son torse. D'un geste du menton, il m'invita à parler.

-Mon père était un loup-garou, ce qui n'a rien d'étonnant vu que j'en suis une. bafouillai-je en cherchant mes mots, destabilisée par son regard. Mais ma mère n'était pas un être comme les autres. C'était une rare enchanteresse qui contrôlait les quatre élèments. Quand elle a donné naissance à moi, mon frère mes deux soeurs, on a tous reçu le don de contrôler un de ces élèments. Mon frère peut contrôler l'eau, mes autres soeurs l'air et la terre, quant à moi, j'ai reçu le don du feu. Ce que tu as vu tout à l'heure, c'est le pourquoi je te cherchais. J'avais entendu dire que tu pouvais me débarasser de ce pouvoir que je ne contrôle pas. Mais tu ne peux pas et, cerise sur le gâteau, je suis maintenant bloquée avec toi jusqu'à la fin de ma vie.

Il ne dit rien, comme s'il assimilait mes mots en silence. Je me levai, trop embarassée par la situation, et lui demandai où dormir.

-Choisis une chambre, elles sont toutes libres. Sauf la mienne évidemment.

Je me tournai et montai les escaliers pour me trouver une chambre. Je ne me compliquai pas et entrai dans la première chambre du couloir. Fatiguée, je m'écroulai sur le lit avant de m'emmitoufler sous la couverture. Mais avant que je ne ferme les yeux, la porte s'ouvrit et mon nouveau fardeau ouvrit la porte.

-Je vais t'aider.

Je me tournai aussitôt vers lui, surprise par ses mots.

-Je ne sais pas comment faire disparaître la magie, mais je vais t'aider à la maitriser.

Je lui fis un sourire compatissant, reconnaissante envers lui même si nous n'étions pas sûre que cela n'arrive un jour.
Contrôler les flammes? Ce serait un défi.
Mais je me dis qu'après tout, si l'on m'avait guidée vers mon âme-soeur, c'était bien parce qu'il pouvait m'aider.

-Merci, Assan.

Il grimaça à l'entente de son prénom, puis m'adressa un faible bonne nuit avant de sortir. Au moins, je pouvais l'appeler par son nom sans recevoir une quelconque menace de mort.
C'est que l'on progressait, en quelques heures.

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