Chapitre 28

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Mes pattes foulaient la terre. Les oiseaux autour de moi prenaient leur envol, appeurés. Concentrée sur ma course, je ne pensai plus à mes blessures qui me torturaient affreusement. Elles s'étaient presque refermées, mais elles me faisaient encore mal, au point que je trébuchai tous les vingt kilomètres. Une heure plus tard, j'arrivai enfin devant la grande villa d'Assan. Je me demandai pourquoi Catalia avait choisi ce lieu. Il était surveillé par des policiers et son propriétaire est l'âme-soeur de son ennemi. Je ne réfléchissai pas plus et entrai par le garage dont la porte avait été arrachée lors de ma précédente visite. A l'intérieur de la grande pièce, personne ne patrouillait. Je priai interieurement pour qu'ils n'aient pas placé de caméra dans tout le bâtiment. Lentement, je me retransformai. J'étais nue, certes, mais j'étais aussi silencieuse qu'une souris. J'avançai à pas de loup jusque la porte qui menait au salon. La villa était immense et contenait de nombreuses pièces. Malgré que Catalia avait beaucoup d'hommes de mains, il n'y avait toujours personne dans la pièce. Je traversai le salon et m'arrêtai au pied des escaliers. Elle ne pouvait pas être en haut. Je tournai à droite, vers la porte qui menait à la cave.

Elle était en bas.

Lentement, je baissai la poignée puis ouvris la porte. En bas des escaliers, je vis une petite lumière. Je descendai doucement les marches, et me réfugiai derrière une caisse en bois lorsqu'une voix se fit entendre pas loin d'ici. Un homme en uniforme donnait des ordres par un talkiwalkie qui semblait relié à tous les autres membres. En jetant un regard en arrière, je remarquai que la porte n'avait pas été refermée. Mon rythme cardiaque accélera tandis que l'homme s'approchait des escaliers. J'en étais sûre, il l'avait lui aussi remarqué. Il fronça les sourcils et se mit à monter la première marche. Paniquée, je me levai et frappai sur la tête de l'homme. Celui-ci, sonné, tituba et s'écroula sur le sol, se cognant la tête contre le mur en béton dans sa chute. J'allai le laisser là et partir, mais je me ravisai en entendant des voix provenir du talky walkie.

-Eh merde. soufflai-je avant de commencer à déshabiller l'homme.

J'enfilai l'uniforme, mis la casquette noir, et trainai ensuite le corps inanimé sous les escaliers, en prenant soin d'éteindre l'appareil électronique. Ainsi, les hommes de Catalia auront moins de mal à me reconnaitre. Je repris mon chemin en espèrant ne croisai plus personne. Pas de chance, j'arrivai dans une grande pièce rempli d'hommes portant le même uniforme que moi. Cela ressemblait à un quartier général provisoire. Je baissai la tête afin que l'on ne voit pas mon visage, puis passai mon chemin parmis la foule. Lorsque je gagnai enfin un couloir vide, je soufflai de soulagement.

Et une étape de faite.

Je continuai mon chemin. Mon instinct me guida jusqu'à une pièce dont la porte entrouverte donnait la vue sur ce qu'il s'y passait. Je m'approchai de celle-ci et jetai un oeil dans l'entrebaillement. Ce que j'y vis me firent grincer des dents. Suspendu par des chaines, Assan subissait toutes sortes de tortures. On l'avait poignardé, brûlé, son torse était couvert de sang noir et lui semblait abattu.

-Pourquoi n'acceptes-tu pas mon offre? Tu n'as aucune raison de me dire non, pourtant. dit une voix féminine que je reconnus comme celle de Catalia.

Elle s'approcha de lui et s'amusa à tracer des dessins sur son torse avec ses griffes. Assan grimaçait de douleur mais n'eut aucune autre réaction.

-Ma soeur est morte, tu peux donc bien te mettre avec moi?

-Vas... Te faire foutre. éructa t-il en crachant du sang par terre.

-Parfait! fit-elle en plantant une dague au manche rouge et noir.

Puis elle se tourna vers la porte. Je m'éloignai de celle-ci et continuai mon chemin, espérant que Catalia ne me remarque pas. J'entendis la porte s'ouvrir puis les talons de ses chaussures claquaient sur le sol.

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