13-Le sang appelle le sang (2)

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Avant l'arrivée de Mia :

- Esteban sort de ta chambre ! Crie un homme en frappant avec énervement la porte.

Le jeune garçon ne répond pas à son père, il est entrain de pleurer toutes les larmes de son corps. Sa pilosité corporelle a connu une croissance exceptionnelle, et une énorme queue poilu lui a poussé au niveau de son bassin.

- Putain ! Sale tafiole sort de là où je te jure que tu vas prendre chère !!

Le père est au bord de la crise de nerf, il tape de plus en plus fort sur la porte et finit même par tenter de la défoncer en se projetant dessus. Esteban entend la violence de son père. La peur qu'il ressent se transforme en rage, une rage effroyable et incontrôlable. Il n'avait jamais éprouvé une telle haine envers son père. Malgré le fait que son père le frappe, l'insulte, le rabaisse quasi-systématiquement. La colère qu'il ressent est telle qu'il pourrait tué son père...

Au bout de quelques minutes, la porte finie par cèder sous les coups du père d'Estéban...

Lorsqu'il voit son fils, un immense frisson parcours l'entièreté de son corps. Il a grandi d'au moins une trentaine de centimètres et n'a presque plus rien d'un homme. Ses yeux rouges révèlent la mort qui attend ce père violent. Il n'a pas de doute, son fils va lui ôter la vie, il court aussi vite que possible en dehors de la porte de la chambre de son fils. Le gros loup, qui n'est autre que son propre fils, le poursuit, et le rattrape presque immédiatement. Esteban soulève son père violemment.

- Esteban ! Crie le père appeuré, je t'en supplie me fait pas de mal ! Je suis ton père tu n'as pas le droit !

- Parce que toi tu as le droit de me frapper ?! Crie t'il en crachant de la bave de loup sur son père.

- Écoute fiston je suis désolé, je te promets de jamais recommencer ! Ça te va ? Et je...

Esteban ne croit pas un mot sortant de la bouche de son père, et même si il disait la vérité, la haine que ressent Esteban la lui cacherait. En plus il mort de faim, plus rien appart la chair humaine ne lui donne envie, Il ne laisse même pas son père finir de parler, et lui mange la tête. Il savoure son premier repas depuis très longtemps. Une fois la tête de son père complètement ingurgité, la haine ainsi que la faim se stoppent, laissant Esteban reprendre le contrôle de son esprit. Il voit le corps de son père et réalise que non seulement il l'a tué mais en plus il l'a mangé. La peur revient, mais cette fois il n'a pas peur de quelqu'un, mais de lui même. Il pose le corps de son père sur le canapé, le sang à gicler partout dans le salon. Esteban se dirige vers la salle de bain afin de nettoyer le sang sur ses mains. Il ne peut s'empêcher d'avoir un haut-le-cœur en voyant sa tête dans le miroir, il est effrayé par son propre regard. Après quelques minutes de sanglots soutenues, Esteban ressent une drôle de sensation, une sensation sombre, lugubre, nocturne, comme si un féroce prédateur l'avait pris pour cible et se cachait dans l'ombre, guettant le monde idéal pour s'en prendre à lui. Un gros bruit se fait ressentir, ça provient de la chambre de son père. Il court vers cette dernière et découvre, en ouvrant l'armoire dont semble venir de là, le corps inerte d'une ado. Esteban la reconnaît immédiatement, c'est celui de Marie, la fille qui a disparue deux semaines avant son petit-ami. Une incompréhension encore plus forte lui parcours la tête.

- Comment c'est possible ? Se demande-t-il à lui même.

Esteban est coupé en pleine réflexion par le bruit d'une voiture se garant devant sa porte. En s'approchant de la fenêtre, il voit qu'il s'agit de deux gendarmes se dirigeant vers chez lui. La panique revient dans la tête d'Esteban, non pas parce que son apparence n'a plus rien d'humain, mais parce que le cadavre d'une fille ayant disparue ainsi que celui décapité de son père se trouve ici. Il ne sait plus quoi faire. Une main lui touche l'épaule, il ne peut s'empêcher de retenir un sursaut. Il regarde autour de lui et ne voit rien, cependant quelque chose cloche. Sa maison semble devenue terne, comme si toutes les couleurs avaient disparues. Les gendarmes rentrent sans frapper à la porte.

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