SOUVENIR - NOËL 2005 (SUITE)

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FILM : Rendez-vous à Noël, réalisé par Rachel GOLDENBERG

MUSIQUE : Baby, It's Cold Outside, interprétée par Dean MARTIN

⚠️ Suite du SOUVENIR 2005

Lucien

Putain ! Que vient-il de se passer ?! Ma joue me brûle si fortement qu'elle me donne l'impression d'être en feu, et ce n'est rien en comparaison du regard qui me foudroie.

Il y a quelques minutes, Priya était pressée, tout contre moi, brûlante. À présent, elle me dévisage méchamment.

Ai-je rêvé cette alchimie entre nos corps qui se moulent à la perfection, et nos lèvres qui s'accordent comme si tel avait toujours été le cas ?

Je dois avoir trop bu. Ça ne peut pas être possible autrement. L'alcool me fait agir, dans la majorité des cas, comme un idiot désinhibé. La dernière cuite que j'ai prise, n'était pas des plus glorieuses. Pisser sur la voiture de ses parents était un très mauvais plan, qui s'est soldé d'une violente dispute et d'une baffe sur le coin du nez que je n'oublierai jamais.

Malgré tout, mon père ne l'avait pas volé. J'en ai marre de l'entendre lui et ses discours moralisateurs à deux balles. Je suis un bon à rien, autant lui donner pleinement raison en arrosant son carrosse !

Il doit avoir un quelque bon sens dans ses dires. Je suis le dernier des débiles finis.

Qui se fout carrément à poil devant une fille ? Je vous vois venir, avec vos airs effarouchés ! C'est une métaphore. Bien que le temps soit une question d'argent selon mon paternel et qu'attendre m'horripile, je n'aurai pas été aussi bête au point d'ôter tous mes vêtements pour chanter à la belle hindoue la sérénade. Ma déclaration aurait dû la faire fondre comme neige au soleil. Au lieu de cela, elle a allumé un incendie dans son regard et a révélé ses instincts primaires de petite bagarreuse.

C'est qu'elle a de la poigne, malgré sa frêle silhouette ! Son crochet du droit m'a presque divisé le crâne de son occipital.

— Bordel ! Pourquoi tu m'as frappé ? l'interrogé-je, à la fois, excédé et intrigué.

Si elle savait que son expression furieuse la rend encore plus sexy, ma seconde joue serait tout autant cramoisie.

— Pourquoi ?! Tu te comportes comme le pire des connards, et puis, môsieur décide de m'embrasser sans se poser la question si son envie est mutuelle !

Les bras croisés, sa poitrine remonte compressée et secouée par l'énergie colérique qui pulse dans ses veines. Mes pupilles ont clairement du mal à s'en détacher, et éprouvent une torture à fixer ses lèvres pulpeuses se mouvoir. Ces dernières, encore gonflées par l'ardeur des miennes, se pincent en une moue fâchée après m'avoir sermonné. Elles sont les uniques fautives : elles bien trop tentatrices.

Si je l'embrasse encore une fois, c'est mon arrêt de mort que je signe.

— Ce ne l'était pas ?

— Enfin... euh, s'embarrasse-t-elle, rouge jusqu'à la racine.

Finalement, ce n'est pas la colère qui lui donne cet air affriolant, mais l'embarras. Intimidée, on dirait une petite souris qui tente de trouver un trou pour s'y cacher. En un pas, je pourrais jouer au chat et la croquer.

— C'est bien ce qu'il me semblait. Avoue que ces baisers n'étaient pas sans conséquences, que tout comme à moi, ils t'ont plu...

Mes doigts emprisonnent les siens, alors qu'elle essaie de s'échapper. La fuite est inutile. Au risque de passer pour un fou, je la pourchasserai jusqu'à ce qu'elle me cède enfin ses pensées les plus licencieuses.

Joyeux Noë'nnes ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant