La guerre de la vie

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Elle se jette sur le lit. Louane, française, jeune, ayant tout au moins la vingtaine. Fille issue d’une famille à maintes fortunes, être d’une beauté éblouissante. Sa mère la câline, la réconforte de ces mots doux dont ont don les mamans. Lou pense à cette scène de tout à l’heure. Son homme, ainsi surnomme-t-elle le jeune l’ayant charmé bien qu’involontairement il y a de cela trois jours, prenant dans ses bras la fille en laquelle elle porte le plus d’aversion. Elle se sent humiliée d’avoir perdu face à cette moins que rien, cette misérable ne l’atteignant même pas à la cheville. Elle, Louane Democratsy, qui de ses un mètre soixante-quinze fait fondre tout ceux qui la croisent. Voici là une chose, passons donc à une autre.

Allons du côté de Samila Dejules, rivale de Louane même sans en être informé. Elle est aux anges, depuis que son prince charmant lui a demandé sa main hier. Pour elle il n’y a pas une chose qui lui a été plus espéré que cela. Dans le cœur de ses parents, figurent un mélange de joie car oui, ils voient leur petite rose fleurir, mais aussi une certaine tristesse puisque leur sucre d’orge devient femme, bientôt mariée et dirigeante à son tour d’un foyer, bientôt plus loin d’eux.

Quittons maintenant la France pour le Bénin, anciennement appelé le Royaume de Dahomey. Pays au passé passionnant mais surtout pays où se trouve ce que nous cherchons en vérité à raconter. 
Il fait jour, les coqs chantent. Le soleil réveille très vite la ville de Sakété alors endormie dans le noir total. Les activités reprennent, chaque famille vogue à ses occupations. D’ailleurs en parlant de famille, celle des Akiwalé nous intéresse bien. Près de leur case en terre cuite, on se dit des adieux. L’aînée de la famille se sépare de ses proches pour le travail de femme de ménage que lui propose une amie à sa mère à Porto-Novo. Elle devrait être bien payée du moins obtiendrait sans doute une certaine somme pouvant les faire sortir de la misère. Les parents savent que leur enfant est entre de bonnes mains et que cette dernière, fille vertueuse, a tout ce qui amène vers la réussite.

Raphiath tient entre ses mains un petit sac cabas en plastique solide, à fermeture éclair, à moitié vide cependant. Que contient-il ? Le peu de vêtements qu’elle possède. Elle se réjouit, remercie pour la énième fois sa future tutrice et promet à ses bien-aimés de toujours se comporter en personne digne, bien-éduquée afin de ne jamais trahir mais au contraire toujours mériter cette confiance aveugle qu’ils placent en elle. Les adieux prennent enfin fin, la jeune fille, majeure depuis peu, est en route vers son futur domicile mais aussi lieu de travail. Se rappelle-t-elle la dernière fois qu’elle s’est installée sur un siège de voiture ? Non mais peu importe ! Oh Dieu merci pour ce beau plan pense-t-elle et surtout vers un endroit de paix Le supplie-t-elle de la diriger.

Arrivée à destination, celle qui a pour origine Sakété est tout de suite charmée par la beauté de la ville dans laquelle elle figure. Les différences entre ces deux villes, elle les dénombre par milliers. Une chose est sûre ce n’est pas dans une ville en terre cuite et sans étonnement aux allures d’un village qu’elle se trouve désormais, mais bien dans une ville moderne, normale. La grande villa se dressant devant elle l’épate. Il s’agit là du quintuple mais pour sûr encore plus de sa demeure à Sakété.

Notre amie est présentée. En vérité il s’agit tout simplement de « la fille dont j’ai parlé », c’est ainsi que Dona sa patronne, l’évoque. De toute façon, Raphiath est plutôt très pressée de savoir comment et quand accomplir ces tâches ménagères qu’on lui cite par milliers mais auxquelles elle s’attendait déjà. Les tâches quotidiennes : cuisiner, faire la vaisselle. Les autres, balayer toute la maison, nettoyer, essuyer, faire la lessive, faire les courses… Une longue liste se dresse mais n’effraie nullement la jeune de dix-huit ans, habituée à ce qu’elle faisait déjà depuis bien des années quoi qu’assistée par les membres de sa famille.

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